MISERABLES ! EN CHANSONS, ET EN CHANTIER…

Vous connaissez l’œuvre magistrale de Victor Hugo, Les Misérables. Vous connaissez les personnages qui traversent le roman : Jean Valjean, Cosette, Fantine, Gavroche, les Thénardier…. Vous connaissez tous plus ou moins leur histoire. Mais connaissez-vous le spectacle musical écrit par Claude Michel Schönberg et Alain Boublil en 1980 ? C’est ce spectacle que l’École Municipale de Musique et de Danse de Coudekerque Branche prépare pour juin 2016. Et ça répète, ça répète… Visite du chantier, par ici..

Séance de répétition de Misérables ! à la salle Jean Vilar.
Séance de répétition de Misérables ! à la salle Jean Vilar.

60 musiciens, presqu’autant de danseuses, 1 danseur, une cinquantaine de choristes, 10 solistes. Tout ce petit monde a commencé à répéter dès septembre pour mettre sur pied une adaptation du spectacle musical digne d’un opéra, créé en 1980 par Robert Hossein et coécrit par Alain Boublil et Claude Michel Schönberg. Depuis sa création, cette comédie musicale a été jouée sur les plus belles scènes de Londres ou de New York, a été représentée  par 64 compagnies professionnelles dans le monde entier. Les paroles ont été traduites dans 21 langues et le spectacle représenté dans 38 pays. C’est donc à un morceau de choix que s’est attaquée toute cette petite troupe d’enfants de Coudekerque Branche, sous les houlettes bienveillantes  d’adultes enthousiastes. Ludovic Minne, chef d’orchestre, a adapté les prestigieuses partitions. Julie Delvart a imaginé les chorégraphies qui accompagnent les solistes. Sébastien Blanquart dirige la chorale. Marjorie Tricot met en scène, rassemblant toutes les pièces de ce puzzle géant. Car les groupes répétaient séparément jusqu’à cette semaine…

Sébastien Blanquart dirige la chorale.
Sébastien Blanquart dirige la chorale.

Cette semaine où ils se sont retrouvés sur la scène de ce petit bijou qu’est la salle Jean Vilar. Ils se sont retrouvés pour mettre en place les tableaux les plus complexes. Ceux qui rassemblent le plus. À l’usine de Jean Valjean devenu Monsieur Madeleine. Vous vous souvenez ? Quand Les ouvrières découvrent que Fantine a une enfant qu’elle cache, Cosette, et la renvoient ? Ou dans l’auberge des Thénardier. Vous vous souvenez ? Ces deux tenanciers peu scrupuleux qui exploitent et malmènent la petite Cosette que Fantine leur a confiée ? Ou encore sur les barricades. Vous vous souvenez ? Quand on retrouve tous ces personnages dans le Paris qui gronde de l’année 1832 ? Marius, l’étudiant idéaliste et révolutionnaire en première ligne. Avec le petit Gavroche qui se joue des balles en chantant sa mémorable chanson : « Je suis tombé par terre / C’est la faute à Voltaire… » Avec l’émouvante Éponine qui sacrifie son amour pour Marius et sa vie, pour que Cosette, devenue une belle jeune femme, épouse le bel étudiant. Quelle émotion de retrouver tous ces personnages, incarnés par des enfants, des adolescents et quelques adultes qui prêtent leurs voix à la partition du grand Hugo !

Julie Delvart a imaginé les chorégraphies.
Julie Delvart a imaginé les chorégraphies.
Quelques danseuses en répétition.
Quelques danseuses en répétition.

Et ils chantent la misère des peuples. Car le texte de Victor Hugo, enchanté et réactivé par les textes de Boublil, sonnent avec une étrange actualité.

Pauvreté, chômage, inégalités sociales, sort de la femme, droits de l’enfant, avenir de la jeunesse… Tous ces thèmes nous interpellent encore, plus de 150 ans après la publication du roman.

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » Les Misérables, Préface, Victor Hugo, Hauteville-House, 1862.

Dans ce spectacle adapté pour la scène de Jean Vilar, la parole de Victor Hugo et son message humaniste sont portés par les chants, mais aussi par un habillage vidéo projeté. Et on peut saluer le travail d’Amandine Planke, photographe de la ville, qui assemble textes du roman et images pour assurer la cohésion narrative du spectacle.

La chorale en répétition.
La chorale en répétition.
L'orchestre en répétition.
L’orchestre en répétition.

Vous l’aurez compris : ce projet de l’EMMD de Coudekerque Branche est un véritable défi. Musical. Théâtral. Chorégraphié. Sonore et visuel. Un spectacle complet. Défi pour tous les participants. Défi à notre époque surtout : saura-t-elle entendre le message du visionnaire Hugo porté par toutes ces jeunes et talentueuses voix ? Rendez-vous les 18 et 19 juin…. Et dans d’autres articles pour suivre l’avancement du chantier…

Les photos sont d’Amandine Plancke, photographe de la ville de Coudekerque Branche. Avec son aimable autorisation et son incroyable talent. Qu’elle en soit remerciée !

 

 

3 commentaires sur “MISERABLES ! EN CHANSONS, ET EN CHANTIER…

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