LA CHANDELEUR : PETIT COURS DE SYMBOLISME

Le 2 février, vous fêterez peut-être la chandeleur en faisant sauter des crêpes. Mais quelle est l’origine de cette tradition ? Et puis pourquoi des crêpes ? Et pourquoi tenir parfois une pièce dans la main ? Réponses dans cet article…

UN ENFANT ET DES CHANDELLES

La chandeleur, fête des chandelles, est une tradition très ancienne. Elle a lieu 40 jours exactement après Noël et commémore le jour où Marie et Joseph sont allés présenter leur premier né, Jésus, au Temple de Jérusalem. Marie, à l’instar de toutes les mères de confession juive, offre un sacrifice au dieu pour le remercier de lui avoir donné un enfant bien vivant.

Présentation de Jésus au Temple, Andrea Mantegna, 1465.
Présentation de Jésus au Temple, Andrea Mantegna, 1465.

Cette pratique rituelle fait référence à un autre épisode de la Bible : celui des Dix Plaies d’Égypte (cf le Livre de L’Exode). Les grenouilles, le Nil ensanglanté, les sauterelles…. vous connaissez. La dernière plaie : dieu fait mourir tous les nouveaux nés d’Égypte, sauf ceux des Hébreux. Ainsi, en mémoire de cet épisode, et dès le IVème siècle, toutes les jeunes mères pratiquent cette action de grâce et présentent leur enfant au Temple, en général 40 jours après leur naissance. Pourquoi 40 jours d’ailleurs ? Le nombre 40 est hautement symbolique et traditionnel. Jean Pierre Robin, dans un de ses anciens articles, en a étudié la récurrence dans nos sociétés et explique son origine : 40, la moitié d’une vie. Nombre de l’expiation, de la maturation nécessaire pour accéder à une sorte de sagesse…. Un extrait de son article :

Les 40 jours de pluie du déluge, les 40 ans du séjour du peuple hébreu dans le désert, les 40 jours passés par Moïse sur le mont Sinaï. C’est également la durée du séjour de Jésus dans le désert au lendemain de son baptême, et le temps pour enseigner ses disciples après sa Résurrection et jusqu’à son Ascension. Il n’y a pas que les durées qui soient en jeu : quand il faut décompter les étables du roi Salomon ou les vaches offertes par Jacob à Esaü, c’est immanquablement le 40 qui revient. La suite de l’article : ici.

Mais revenons à notre Chandeleur… La coutume s’étend rapidement dans le monde chrétien. Au VIIème siècle, à Rome, on organise des processions de pénitence,  à la lumière de cierges (que l’on bénit à partir du Xème siècle). Fête de la lumière :  de ces « chandelles » que sont les cierges. Fête de la lumière :  cet enfant Jésus que Syméon ou Simon, personnage de l’Évangile de Luc, présent le jour de la Présentation de Jésus au Temple, reconnaît  comme « Lumière pour éclairer les nations ».

Syméon, peint par Alexey Yegorov (1830-1840).
Syméon, peint par Alexey Yegorov (1830-1840).

DES PETITS SOLEILS DANS VOTRE ASSIETTE

La crêpe est ronde et dorée, comme un petit soleil, source de lumière. Elle annonce, comme la chandelle, le retour de la lumière qui s’est amorcé au Solstice d’hiver,  auquel est superposée la fête de Noël pour les chrétiens. Et puis, elle est faite, dès le Vème siècle où elle est associée à la fête des chandelles, de froment ou de blé : symbole des moissons futures. D’ailleurs, la pièce qu’on tient souvent dans la main pour faire sauter la première crêpe est une conjuration du mauvais sort, un appel à la prospérité et à l’abondance.

La crêpe ressemble à un petit soleil...
La crêpe ressemble à un petit soleil…

Et vous, comment préférez-vous vos crêpes ? À la bière ? Au rhum ? Sucrée ? Salée ? … Au moins, vous saurez maintenant pourquoi on fait des crêpes à la Chandeleur…

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2 commentaires sur “LA CHANDELEUR : PETIT COURS DE SYMBOLISME

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