Mer Noire. C’est le titre d’un récit décapant de César Fauxbras, alias Gaston Kléber Sterckeman, Rosendaëlien né à Dunkerque en 1899 et mort en 1961. Dans ce récit inspiré de son expérience de marin pendant la Première Guerre mondiale, le narrateur personnage Vignes se fait le porte parole de l’auteur qui raconte cette drôle de campagne en Mer noire de juillet 1918 à mai 1919. Il dénonce les actes barbares de ce drôle d’épilogue à la Guerre qui devait être la Der des der, les mensonges de Clémenceau, les aberrations d’une alliance contractée entre la France et la Russie blanche de Nicolas II qui se traduit par une mission impossible : mater la Révolution russe des Bolcheviks entamée en 1917. Dans cet ultime épisode de la Première Guerre mondiale, méconnue du grand public, les soldats de la Marine Française sympathisent avec le petit peuple russe et osent se mutiner. Mer noire. À lire, et à voir. Les étudiants de 2ème année de DUT TC de l’ULCO, sous la houlette de leur professeure Justine Jotham, se sont emparés de ce récit pour nous proposer une exposition interactive. Images et son : aux photos et autres vestiges visibles, témoins de cette victoire de la fraternité entre les peuples contre les intérêts financiers des dirigeants, s’ajoutent de nombreux extraits du texte de Fauxbras enregistrés par les étudiants eux-mêmes…
Et pour avoir un avant goût de ce qu’on pourra entendre, voici quelques extraits de ce récit incisif, lus par les étudiants…
Cet extrait, pour faire connaissance avec Vignes, et avec son insolence de soldat révolté par la mission qu’on leur a confiée, à lui et à ses frères d’armes :
Dans celui-ci, le récit de la mutinerie d’avril 1919…
Dans cet autre, on nous raconte comment l’amiral français envoie des troupes pour tirer sur ses propres hommes… :
Bilan de cette drôle de guerre…
« Camarades soldats français, vous êtes trompés par votre gouvernement impérialiste. Les bolcheviks ne sont pas des bandits, ils sont travailleurs, ouvriers, exactement vos frères de misère. Nous luttons contre la classe capitaliste qui est la cause des ennemis du peuple, aussi bien en Russie qu’en France. C’est à cette classe que votre gouvernement obéit, et quand vous combattez avec les volontaires qui sont la lie, la tourbe, les serviteurs de Nicolas deuxième, vous faites trahison à votre classe, la classe ouvrière. Vous devez, au contraire, aider la République des Soviets et la Révolution Rouge, elle vous délivrera de l’esclavage capitaliste. Nous vous disons, camarades soldats français prolétaires : Vive la Révolution Sociale, à bas les brigands capitalistes de toutes les Nations ! » Extrait de Mer Noire, César Fauxbras.
Un propos étrangement moderne, qui résonne avec encore beaucoup de justesse un siècle après…