DUNKERQUE. UN SOIR AU JAZZ CLUB…

21h30. Thierry pianote déjà. Thomas chauffe tranquillement la basse. Et Sébastien donne le ton à la batterie. Françoise Devienne est au premier rang. À la droite de la reine mère du jazz à Dunkerque siège Emma, de Chti Jazz. Les habitués ont déjà troqué leur ticket d’entrée contre une bonne bière pression bien fraîche. C’est vrai que la chaleur est douce dans ce petit écrin de la musique. On aperçoit David Langlet. Sa trompette n’est pas loin. Et Fabrice Devienne aussi. La salle est pleine comme un œuf. Les premiers amateurs de jazz -au sens premier du terme : « qui aiment »- se préparent, instrument ou paroles de standards en main. La jam peut commencer…

Une jam session
Une jam session.

Du dunlerquois. De Bordeaux. De Montpellier. De Belgique. Ils viennent de partout. Pour oser la scène. Affronter le public. Et interpréter les fondamentaux du jazz. The Girl from Ipanema. Le vieux chanteur au chapeau laisse bientôt la place à une jeune interprète rousse. Et puis un sax alto s’invite. Puis un sax ténor. Et le vieux crooner revient pour conclure. On enchaîne sur Les Feuilles mortes. Les trois sax sont toujours là et rivalisent de virtuosité. Le tapis de feuilles est balayé par Charlie Parker. Et puis, on a envie de pleurer de bonheur quand un tout jeune garçon de 14 ans entame Amstrong, bien campé sur scène, comme s’il chantait dans sa cuisine. Un trémolo prometteur. À l’aise. Et généreux. Devant plus de 150 personnes. À 22h, sa prof de chant de collège, le tire par la manche pour rentrer : demain y a école… La musique traverse la nuit et les âmes, et fait oublier l’heure. Les talents qui investissent la scène aussi.  Les doigts de Fabrice Devienne et les touches du piano se confondent. D’autres musiciens enquillent. Sax, violon, guitare, un autre sax, un autre violon. Et la trompette de David Langlet. Et des chanteurs. Un autre chapeau : celui de Jean, qui rend hommage à Nathalie Cole. Une autre voix, exceptionnelle, venue de Belgique : Sandrine. Un groove à tomber par terre. Summertime. Sunny. Le temps est aboli. Il n’y a plus que la musique. Et la virtuosité généreuse des musiciens qui se succèdent. Générosité. C’est ça qui frappe et émeut : chacun saisit le rond de lumière en même temps que la mesure qui se propose. Puis s’efface. Pour laisser l’autre prendre sa place aussi dans l’édifice qui est en train de se construire. On passe même sa partoche au partenaire du moment, qui découvre, et partage. Et on s’efface à nouveau. Ce qui compte, c’est l’œuvre qui est en train de naître, dans l’improvisation contrôlée. Et pas l’ouvrier. Qui a la modestie de s’effacer quand il a posé sa pierre. Quel bonheur ! Quelles valeurs sont là transmises, dans le bonheur de la musique. Générosité. Humilité. Harmonie. Écoute. Partage. Et quel travail pour parvenir à un tel degré de maîtrise de l’instrument !

D’autres sont tombés sous le charme il y a longtemps déjà …

« Lieu mythique, le club de Jazz est bien sûr un lieu privilégié. Tout à la fois laboratoire pour les musiciens, par l’absence de contraintes, cadre privilégié de la rencontre avec un public idéalement proche, espace de convivialité sans façon (boissons, discussions, exclamations…) pour une musique inséparable du cadre de vie. Le club de Jazz est un peu de la « place du village » qui nous manque tant. »
Pascal ANQUETIL, Officier des Arts et des Lettres, spécialiste de Jazz.

La Page Facebook du Jazz Club : ici.

Le Jazz club de Dunkerque ? Une école de l’humanité en même temps qu’un lieu convivial et de culture accessible. Pour en savoir plus, c’est là.

Le Jazz Club de Dunkerque ? Une histoire d’amour entre Françoise Devienne, la musique Jazz et Dunkerque. La suite : ici.

Le Jazz Club de Dunkerque ? Une programmation et des spectacles  exceptionnels. Le planning : ici.

Le Jazz club de Dunkerque et sa généreuse jam session ? Unforgettable…

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BAIN DES GIVRES A MALO : QUI OSERA SE METTRE A L’EAU ?

Un petit air de carnaval dunkerquois envahit la plage de Malo chaque 1er janvier depuis 15 ans déjà. Coutume colorée et joyeuse qui habille l’hiver de rires et de chaleur. Vendredi 1er janvier 2016, vers midi, il fera entre 6 et 8 degrés sur la plage, avec un vent de 18km/h environ. Et l’eau sera à 11 degrés. Qui osera se mouiller ?

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1ER JANVIER : CARNAMALO

Voici l’invitation de La Sirène, personnage phare de cet événement :

Le départ de cet amusant rendez-vous aura lieu à midi pile, sur la plage de Malo les bains face au « Malouin ». Et cette année encore, un ptit bol de soupe, un ptit certificat de taux de pénétration dans l’eau et des ptites surprises (en fonction de l’imagination disponible), seront offerts aux radieux baigneurs.

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UNE BRÈVE HISTOIRE DU BAIN DE MER

L’usage curatif des bains de mer est attesté dès le XIVème siècle. Mais c’est le seul cas où on ose se baigner. La mer, la plage, et les plaisirs qui y sont liés n’existent que depuis la fin du XIXème siècle. Avant cette date, la mer est considérée comme un élément plutôt hostile, sauvage. On ne s’y baigne pas. Encore, ose-t-on s’y promener, de loin.

C’est l’Angleterre qui invente la baignade, à la fin du XVIIème siècle. Le bain, prescription médicale, prend progressivement des allures d’opération commerciale. En 1753, le docteur Charles Russel publie Les effets des bains de mer sur les glandes, conseillant de boire l’eau de mer et s’y baigner pour des raisons médicales mais aussi religieuses. La Révolution Industrielle permet ensuite à la bourgeoisie et à la haute bourgeoisie anglaises, de s’adonner à ce loisir nouveau et considéré comme luxueux.

La France est touchée par cette nouvelle vague à la fin du XVIIIe : en 1785, Cléry de Bécourt fonde à Boulogne-sur-Mer le plus ancien établissement français de bains de mer chauds.    Dieppe, Le Croisic, La Rochelle, puis Cherbourg voient s’ouvrir des établissement de balnéothérapie. Le développement des transports ferroviaires, puis de l’automobile, va favoriser ce nouveau mode de villégiature. Réservé quand même à la haute société. C’est 1936, le Front populaire et les congés payés qui permettront à une plus large population de « partir à la mer ».

La plage de Malo les Bains suit la même évolution. Détachée de la commune de Rosendaël en 1891 et fusionnée avec Dunkerque en 1969, dont elle constitue aujourd’hui l’un des quartiers, Malo voit fleurir sa plage de touristes à partir de la fin du XIXème siècle.

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Malo-les-Bains est officiellement classée  « Station balnéaire et Touristique » en 1989.

Les costumes de bain ont, eux aussi, évolué… À la fin du XIXème siècle, et jusque dans les années 1930, les baigneurs sont couverts des pieds à la tête.

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La pudeur interdit encore de dévoiler le corps. Les cabines de plage permettent aux dames d’être transportées jusqu’au bord de l’eau, puis d’être ramenées sur la digue, sans atteinte aux bonnes mœurs…

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Vendredi 1er janvier 2016, midi, plage de Malo, les costumes de bain auront une autre allure… Alors, qui osera se mouiller ?

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OFFENBACH A LA PISCINE

12 choristes enthousiastes, 2 musiciennes et 1 musicien virtuoses, 1 chef de chœur passionné, 2 chanteurs lyriques, des vrais ! 3 cousines, 1 vidéaste de talent, 6 comédiens survoltés, une metteure en scène déjantée, le tout dans un bocal culturel à presque 360° : cela donne un spectacle décoiffant. Viva Offenbach, une adaptation de La Périchole, à La Piscine de l’ULCO à Dunkerque. 21 et 22 octobre prochains. A vos agendas !

DE JACQUES OFFENBACH À AUDREY CHAPON

au cabaret

La Périchole est un opéra-bouffe de Jacques Offenbach, sur un livret de Ludovic Halévy et de Henri Meilhac inspiré d’une comédie de Prosper Mérimée, Le Carrosse du Saint-Sacrement, créé en octobre 1868 au Théâtre des Variétés dans une version en deux actes, puis dans une version remaniée en 3 actes et 4 tableaux quelques années plus tard. Hortense Schneider et José Dupuis tiennent les rôle titres  de la Périchole et de Piquillo. C’est une libre adaptation que propose Audrey Chapon, allant de l’œuvre à sa réception très mitigée par le public de l’époque. Public de l’époque lui-même partagé entre le désir de se cultiver au théâtre et l’envie de s’amuser. La gaieté contre l’ennui.

céline

UN MIROIR TENDU À NOTRE SOCIÉTÉ ?

Certes. Mais le sujet, si léger semble-t-il, met en lumière des questions terriblement sérieuses et tellement contemporaines : comment les grands de ce monde s’y prennent pour manipuler les peuples ; comment influencer l’opinion publique ; comment détourner la loi pour assouvir un désir personnel ; comment le politique avance quasiment toujours masqué ; comment réussir dans la vie tout en restant vertueux ; comment vivre décemment quand on est artiste… Nous sommes bien à la fin du XIXème siècle, et toute ressemblance avec des faits ou des personnalités politiques de notre époque etc etc etc…

bertrand et catherine

Le tout enrobé dans une mise en scène virevoltante, une musique virtuose, des chants dont certains sont devenus des morceaux d’anthologie de l’opéra comique : La Lettre, La Séguédille, Les Couplets de l’Espagnol, sans oublier l’extraordinaire Je suis grise. catherine en rouge

En attendant l’interprétation de Catherine Gosse et de Denis Mignien, voici La Séguédille de Roberto Alagna et de Roxana Constantinescu, histoire de vous mettre l’eau à la bouche…

On rit, on chante, on boit (beaucoup), on danse, on s’amuse. Éclats de rire et éclats de voix. Tout est bien qui finit. Nous sommes à l’opéra … comique !

C’est mercredi 21 et jeudi 22 octobre à 20h, à La Piscine, Rue du Gouvernement à Dunkerque.

Réservation souhaitée. 03 28 23 70 69

page facebook de La Piscine : ici.

le site de La Piscine : ici.

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