Ça sonne comme le titre d’une fable ou d’un conte. Et on n’en est pas loin. C’est une belle histoire d’amour que vit Arnaud Feraille depuis quelques années maintenant. Avec le carnaval de Dunkerque. Arnaud Feraille… Monsieur Cadre… Allons bon, ça ne vous dit rien ? Il se promène sur les bandes et dans les chapelles pour vous tirer le portrait… En voilà un dont personne ne pourra dire qu’il ne peut pas l’encadrer ! Surtout les carnavaleux ! Ils sont plusieurs centaines déjà à s’être fait immortaliser, seuls ou en groupe, par ce photographe généreux. De la Place Jean Bart à la Citadelle, en passant par la bande de Malo, il promène son cadre depuis plusieurs années. Cette fois, c’est de lui qu’on fait le portrait …
ARNAUD FERAILLE, ADOPTÉ !
Ben oui, adopté… parce qu’il est Lillois… Mais attention : pas un de ces touristes qui montent en car pour se mettre minable au bar du bal ou dans une chapelle où qu’il est même pas invité (« où qu’il est » : dialecte dunkerquois ; comprenez « dans laquelle il n’est pas » !). Non, Arnaud Feraille est tombé dans le carnaval il y a longtemps déjà. Et il a assimilé la rhétorique du carnaval mieux que certains natifs eux-mêmes ! Et à force de fréquenter la plupart des bandes, il est tombé amoureux de cette tradition unique. Son éternel chapeau fleuri sur la tête. Et son cletche (« cletche » : dialecte dunkerquois ; comprenez « déguisement »)… Mais attention ! Cette année Arnaud innove : il porte désormais un kilt, à l’écossaise.
Finie la vieille matante qui portait pourtant 17 ans d’odeurs de sueur, de bière et de hareng….

Autre indice : son maquillage représente ce fameux cadre qu’il promène partout… Autre innovation, et autre indice encore pour le reconnaître : il porte en bandoulière des badges et des écussons. Pas n’importe lesquels. Les siens. Fabrications artisanales. Signes distinctifs. Bannières petit format pour témoigner de son attachement à l’humour du carnaval dunkerquois.
Ses complices de bandes et de chapelles ? Son appareil photo et son cadre. Pour faire des images. Des photos. Des centaines de photos. Plus de 800 par année ! Qu’il ne vend pas. Qu’il offre. C’est que du leutche ! C’est gratuit (ndtr). Une pinte, peut-être, en échange… C’est son cadeau aux carnavaleux qui l’ont adopté. Des portraits. Dans un beau cadre fleuri, qu’il a fabriqué et qu’il rafistole au fil du temps. Cette année, vous y trouverez quelques plumes de faisan. Générosité. Offrir aux familles, aux inconnus, des souvenirs de ces moments festifs uniques. Sans rien en échange.

PHOTOMA…TANTE !
L’idée du cadre ? Elle vient des mariages. Vous avez tous vu un cadre se promener de groupe en groupe dans les vins d’honneur, et les invités laisser ainsi un souvenir joyeux aux époux. Arnaud Feraille est photographe professionnel. Sans studio. Alors il se déplace. Dans les mariages, essentiellement. Sa rencontre avec François Vandenbunder et Bernard Cartiaux, les auteurs de Photomatante, précise l’idée du cadre. Et son salaire ? Des mercis, plein de mercis, et des messages privés. Et des gens qui demandent même à le rencontrer pour se faire photographier. Tant son travail, qui confine à l’art, est reconnu. Son salaire ? Des amitiés, qui naissent et durent. L’Amicale des Sapeurs Pompiers l’a invité à sa chapelle, si courue ! Des amitiés de carnaval, de celles qui ne s’expliquent pas. Qui sont comme une évidence. Et pas avec n’importe qui : Pascal Leroux, les Prout, les Blues Zoulous, Casquelourd, rien que ça !


Yolande et Léon ne lui font même plus le coup de l’intrigue tant ils le connaissent bien. Il est complice évidemment avec Franck Talon et Jean Louis Burnod, autres photographes de génie du carnaval. Et il est copain avec deux tambours majors : Cô Bonnt’che, Tambour Major de Dunkerque s’il vous plaît, et Pouche Lô de Loon Plage. Du beau monde, quoi… Et les Noirs ! Qui se sont fait prendre en couleurs, presque au complet !

Un très bon moment m’a déjà été offert en ce début d’année : j’ai eu l’occasion de monter en nacelle pour « encadrer » Jean Bart après sa grande toilette ; et je dois avouer que, même en tant qu’enfant de Jean Bart « adopté », l’émotion et le plaisir étaient au rendez vous !

Je reste aussi avec certains « rêves » : une photo des Prout encadrés… une pancarte personnalisée de Léon et Yolande par exemple…
A bon entendeur…
POURQUOI CETTE PASSION POUR LE CARNAVAL ? ET POUR DUNKERQUE ?
Le carnaval, c’est la chute des classes sociales, c’est l’égalité retrouvée. C’est le respect. C’est l’attachement des carnavaleux, les vrais, à leur histoire locale, à l’arrachement des marins, à la Vissherbande, à Cô Pinard, alias Jean Minne, et à son hymne si beau.
Et les belles valeurs du carnaval s’exportent ! À Lille ou dans d’autres villes du Nord Pas de Calais. Et cette année encore à Paris ! Grâce au concert des Prout, le 15 mai 2016. Et Arnaud nous réserve à cette occasion une petite surprise :
J’attends les masquelours au Trocadéro, le dimanche 15 mai 2016, de 15h30 à 17h00, avant le concert des Prout, pour une petite photo encadrée devant la Tour Eiffel.
le site d’Arnaud Feraille : ici
sa page Facebook : là
la page Facebook de l’événement parisien : par ici
Images : photos aimablement et généreusement mises à disposition par Arnaud Feraille. Qu’il en soit remercié !