« Ça fait 5 semaines que je confine comme un vieil oignon. J’en peux plus Gaston. J’en peux plus ! ». Confinement, solitude, ennui, envie de partager, d’écrire, de jouer… Et c’est ce qu’ont fait l’année dernière les auteurs de Duos confinés, opus premier : Pascal Rohart et Juliette Bonenfant, membres du collectif théâtral Les Armateurs. Re confinement et re couvre-feu. Ils ont remis ça. Pascal s’est trouvé une autre partenaire de jeu : Coralie Dupuis. Écrire à distance, s’envoyer des répliques comme des balles, répondre et filer le texte jusqu’à sa fin… L’opus 2 est né, prêt à être édité : Duos confinés… et vaccinés… contre la morosité, bien entendu…
Cette fois-ci, ils se sont imposé une consigne supplémentaire : partir des paroles d’une chanson. Laisse béton, Je suis venu te dire que je m’en vais ou On n’est pas là pour se faire engueuler… L’accroche sonne comme un refrain bien connu mais le dialogue emmène souvent là où on ne s’attend pas. Amours inavouées, scènes de ménage, violences conjugales, meurtres passionnels, pervers narcissiques, homophobie, jalousie, crise de la cinquantaine, et autres couplets sur les relations difficiles entre « Elle », « Lui » et « L’autre ». Variations sur un thème bien contemporain. Gaston, y a l’téléphon qui son, Mathilde est revenue, et entre eux Y a d’la rumba dans l’air ! Le contexte sanitaire apparaît toujours en filigrane dans ces duos, et il exacerbe les relations humaines. La destinée de chacun, de chacune, apparaît plus comique…ou plus tragique…
« On s’fait chier comme des cons dans des boulots de merde, pour s’acheter des choses de merde pour remplir nos vies de merde. ».
La drôle de période dont nous sortons peu à peu a eu le mérite de nous amener à nous recentrer sur l’essentiel… L’autre. Qui nous a tant manqué…
« Vous êtes seul sur votre chemin. » Et les nouvelles technologies n’ont pas toujours rapproché ceux qui s’aiment… « zoom, mikogo, citrix, go to meeting, fast viewer, webmex meetings, whereby, jitsi meet… (…) C’est pas avec tout le monde qu’on se partage le saucisson de nos jours ! Tout le monde se méfie de tout le monde et tout le monde mange son saucisson tout seul. » Une fois l’écran éteint, « Ça tape sur le système la solitude. ». Sic.
Heureusement, la vie reprend son cours. Les théâtres sont ouverts et les acteurs jouent. Enfin, ceux du collectif Les Armateurs vous proposent une lecture publique de ces Duos confinés, le jeudi 23 septembre à 19h à la BIB, Dunkerque. Les informations sont ici.

Et bientôt, vous pourrez vous régaler à la lecture des 18 textes de ces nouveaux Duos confinés…et vaccinés. Pour vous les procurer, composez le 06 64 80 53 93. Ou bien c’est par là.
« Tu crois qu’à l’approche de la cinquantaine, il n’y a que toi pour t’interroger sur notre place dans l’existence. Chacun fait comme il peut et souvent avec pudeur, silence et humilité. »
Evidemment, on connaît la chanson…