Coup de projecteur sur les talents du Collège Jules Verne de Grande Synthe. Musiciens, chanteurs et … génie de l’épellation. Cette première période a été riche en événements pour l’établissement, et riche d’apprentissages et d’expériences pour les élèves…
DO YOU « SPELL ENGLISH » ?
Seriez-vous capables d‘épeler de mémoire, sans vous tromper, le vocabulaire censé être acquis par un élève de 6ème… Et il y en a, des mots ! Entre les mois de l’année, les jours de la semaine, les nombres de 0 à 31… Ajoutez à cela les mots qui se rapportent au vocabulaire de l’école… Mais si ! Vous vous souvenez… « schoolbag », « pencilcase », « copybook »… Oui oui, en anglais s’il vous plaît… Epeler tous ces mots de la langue de Shakespeare sans flancher, et devant un jury composé de vos pairs qui vous jugent et vous évaluent. C’est le principe du Spelling Bee, et c’est ce à quoi se sont entraînés tous les élèves de 6ème du Collège Jules Verne de Grande Synthe depuis la rentrée. Préparés par leurs professeures, soutenus pas leurs condisciples, les champions de chaque classe se sont ensuite affrontés à l’Atrium le mercredi 13 septembre dernier. Et les meilleurs des meilleurs, the best, ont gagné !
Finale du Concours Spelling Bee organisé par les professeures d’anglais du Collège Jules Verne
Bravo aux finalistes de chaque classe de 6ème : B. Ilham, D. Mohamed-Amine, H. Lucas, H. Noham, K. Samira, M. Maymouna,M. Sana, Z. Dounia. Et bravo aux trois grands gagnants de ce concours (récompensés par des bons cadeaux financés par l’A.S.C.), les champions du Spelling Bee 2021 : H. Noham, K. Samira et M. Sana.
LA MEME, EN FRANCAIS
Sauriez-vous épeler de mémoire, sans vous tromper, des mots comme « parallélogramme« , « étymologie« , « métaphore » ou « méditerranéenne » ? En n’oubliant aucun accent bien sûr… C’est ce à quoi se sont entraînés les mêmes élèves de 6ème du Collège Jules Verne de Grande Synthe sur la même période. Debout, chacune, chacun derrière sa chaise, concentré(e), on dit le mot, on l’épelle, on le dit à nouveau. Ou comment mémoriser l’orthographe des mots de façon ludique. Et efficace. Les mots dont il faut mémoriser l’orthographe appartiennent au vocabulaire que tout élève de 6ème doit connaître dans les différentes matières qui lui sont enseignées : l’histoire géo a son « planisphère », le français son « étymologie » et les maths leur « parallélépipède ». 8 champions et championnes (2 par classe) se sont affrontés le lundi 18 octobre à l’Atrium.
Inesse F. et Ceren C., les deux finalistes de 6ème B, accompagnées de M.Marecaux, principal adjoint, et de leur professeure de français, Mme Tricot.
Bravo aux finalistes des 3 autres classes de 6ème : D. Mohamed-Amine, E. Inès, S. Hafssa, F. Mariska, D. Léa, Z. Dounia. Champions de l’orthographe récompensés par des bons cadeaux financés par l’A.S.C. évidemment…
DU BLUES MAIS PAS LE BLUES
Ceux-là sont plus grands. Ils n’épellent pas, ils chantent et fréquentent la classe orchestre du Collège Jules Verne. Et ils ont eu la chance de participer récemment, accompagnés par leur professeure d’éducation musicale, à une master class organisée par le « Monsieur Musique » du lycée du Noordover, Nicolas Callens.
Quelques élèves musiciens et chanteurs du Collège Jules Verne ont rejoint leurs camarades lycéens pour une master class.
Le blues, ils le chantent, mais ne l’ont certainement pas après cette journée exceptionnelle passée avec les artistes musiciens et chanteurs du Mister Chang Bluz Explosion, dans le cadre du Bay-Car Blues Festival.
A Jules Verne, entre notes de musique et orthographe des mots, on cultive les talents…
Ils ont lu et étudié en classe le Discours sur la misère de Victor Hugo, prononcé en 1849 devant les Députés de l’Assemblée Nationale. Ils ont été touchés. Ils ont compris que rien n’avait vraiment changé. Que la misère était toujours à leur porte. Qu’elle était même parfois en train de s’immiscer chez eux… Alors, ils ont eu une grande idée, une idée « magnifique », une idée « sublime », aurait renchéri Hugo, une idée généreuse : organiser une collecte de vivres au sein de leur collège. Ils se sont improvisés Relais du coeur, mais aussi communicants et journalistes, pour battre la campagne autour de leur projet, pour faire battre les coeurs… C’est d’ailleurs leur article qui suit…
LES 4èmes BRANDTET LES RESTOS DU COEUR :
aidons les personnes dans le besoin !
DONNER POUR SAUVER !!!
L’annonce du projet
Nos professeures, Mme Le Bris et Mme Tricot, nous ont proposé de participer à un projet qui consiste à récolter des dons pour les personnes dans le besoin. Tout ce que nous allons apporter sera donné à l’association, les Restos du cœur. Tous les élèves étaient enthousiastes à l’idée d’organiser ce projet et d’aider ces personnes.
La réalisation du projet
Pour commencer, nous avons constitué 5 groupes d’élèves. Nous nous sommes réparti les tâches :
Deux groupes sont chargés de faire des affiches que nous allons exposer dans tout le collège.
Un autre groupe, de rédiger cet article pour faire parler de notre projet.
Un autre, le diaporama, qui sera diffusé dans le hall de notre collège Jules Verne.
Et le dernier s’occupe des flyers que nous allons distribuer dans toutes les classes.
Notre but est de récolter un maximum de dons pour pouvoir sauver le maximum de personnes.
Les dons que nous allons récolter sont :
des conserves,
des pâtes, du riz, de la semoule,
des légumes secs,
des pots pour bébé,
et des produits d’hygiène (dentifrice, savon, couches…)
Le Mag@zoom veut se faire la chambre d’écho de Damien Carême. Parce que le sort réservé aux réfugiés de France est indigne. Parce qu’à Grande Synthe, comme un peu partout sur le littoral, l’urgence humanitaire est criante. Cette lettre, retranscrite intégralement, est issue du blog du Maire de Grande Synthe. Pour le retrouver, suivre ce lien ici.
« Maire de Grande-Synthe, j’ai ouvert le premier de camp de réfugiés en France en mars 2016 pour faire face à une urgence humanitaire et au refus de l’Etat, à l’époque, de prendre en compte la situation extrême à laquelle j’étais confronté. Ce camp a complètement été détruit par un incendie le 10 avril dernier. Aujourd’hui, plus de 350 réfugiés sont à nouveau là. Depuis son élection, j’ai interpellé le nouveau gouvernement en vain.
Monsieur le Président de la République,
Si je m’adresse à vous aujourd’hui par le biais de cette lettre ouverte, c’est parce qu’en tant qu’élu de la République – au même titre que vous – je vous ai demandé un rendez-vous, à vous-même, à votre 1er ministre et à votre ministre de l’intérieur voilà déjà plusieurs semaines. Or, malgré l’urgence humanitaire à laquelle je dois à nouveau faire face dans ma commune, vous refusez de prendre en considération l’urgence extrême de ma sollicitation.
Je décide donc, aujourd’hui, de prendre la France à témoin de mon interpellation.
Pour mémoire : le 10 avril 2017, le lieu d’accueil humanitaire de Grande-Synthe brûlait.
C’était hier. C’était il y a trois mois. C’était il y a une éternité.
Ce lieu d’accueil a permis, pendant plus d’un an d’existence, de mettre à l’abri des milliers de personnes, hommes, femmes, enfants, essentiellement kurdes, puis afghans, venus d’horizons divers, souvent de zones de guerres ou en prise au terrorisme.
Si j’ai décidé, seul, de construire ce lieu d’accueil humanitaire en décembre 2015 avec l’aide de MSF, c’est parce que tout comme aujourd’hui, je n’obtenais aucune réponse du gouvernement de l’époque à mes interpellations face à un véritable drame humanitaire qui se jouait sur ma commune. Des centaines, puis de milliers de personnes venaient trouver refuge sur le sol de ma petite ville de 23 000 habitants. Quel choix s’offrait à moi, en tant que garant des valeurs de la république française ?
Dans mon monde, Monsieur le Président, celui que je m’échine à construire, les mots Liberté, Egalité, Fraternité ne sont pas des anagrammes hasardeux piochés à l’aveugle dans une pochette usagée d’un vulgaire jeu de société.
Est-ce que les mêmes causes devront produire les mêmes effets cet été 2017 ?
Notre lieu d’accueil, communément appelé La Linière, a permis pendant des mois d’être un lieu de premier secours humanitaire, offrant ce temps de répit et de récupération à toutes celles et ceux qui avaient tant risqué et déjà tant perdu pour arriver jusqu’à Grande-Synthe – à défaut de pouvoir passer en Angleterre par Calais – .
La Linière n’était pas « un point de fixation » Monsieur le Président, mais bien un point d’étape. Un lieu de transit sur la route de la migration qui pousse ces milliers de personnes vers l’Angleterre.
Il n’a créé aucun « appel d’air » contrairement à ce qu’affirme votre ministre de l’intérieur, puisqu’ils étaient déjà 2 500 sur ma ville avant que je décide de la construction du site !
Il y avait, jusqu’en octobre 2016, près de 6 000 réfugiés à Calais alors que rien n’avait été conçu pour les accueillir.
Ils étaient plus de 3 000 à Paris avant qu’Anne Hidalgo ne décide courageusement de créer un lieu d’accueil à La Chapelle et à Ivry.
Ils sont aujourd’hui, comme hier, plus de 100 à Steenvoorde, dans le nord, alors que rien n’existe pour eux.
Évoquer l’appel d’air n’est que prétexte à l’immobilisme !
Un immobilisme ravageur sur le plan humain.
Un immobilisme mortifère.
Un immobilisme indigne de la France, patrie dite des « Droits de l’Homme et du Citoyen ».
Un immobilisme contraire à vos récentes déclarations à Bruxelles et à Versailles.
De mars à août 2016, nous avons avec l’aide de l’état, du travail extraordinaire d’associations dévouées, des non moins remarquables ONG – Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, la Croix Rouge Française, Gynécologie Sans Frontières, Dentistes Sans Frontières – et des services de la ville, ramené le camp à une jauge « raisonnable» puisque la population sur le site est passée de 1 350 personnes à 700.
C’est le démantèlement de la Jungle de Calais qui est venu bousculer notre lieu d’accueil humanitaire et conduit à la fin que nous connaissons.
Je reçois aujourd’hui de nombreux témoignages, y compris de personnes antérieurement hostiles au camp, qui m’interpellent sur son rôle et son utilité pour tous ; les réfugiés évidemment, mais aussi les associations et à mots couverts les divers services de l’état qui voyaient dans ce camp un outil pour canaliser la pression et éviter ce que nous connaissons depuis sa disparition : l’étalement et l’éparpillement des migrants sur tout le littoral dans des conditions de vie indignes.
Expliquez-moi, Monsieur le Président, comment aujourd’hui peut-on prétendre contrôler quoi que ce soit, prévoir quoi que ce soit alors que ne prévaut qu’une politique de fermeté et d’intransigeance contre les réfugiés, secondée d’un mépris total envers les associations ?
Comment aujourd’hui pourrait-on se contenter de «disperser et ventiler» les réfugiés pour les condamner à errer sans but comme s’ils étaient par nature invisibles ?
Ces migrants, ces réfugiés ont tous une identité et une vie, Monsieur le Président.
Ils cherchent à Paris, Grande-Synthe, Calais, Steenvoorde ou ailleurs, un refuge.
Ne le voyez vous pas ? Ou peut-être ne le comprenez-vous pas ?
En les traquant comme des animaux, nous les transformons inévitablement en bêtes humaines.
On les traque de la sorte en espérant – peut-être ? – qu’ils craquent et commettent des méfaits qui justifieraient l’emploi de la force et les évacuations musclées. Vous pourrez alors, en bout de course, l’affirmer avec pédagogie – démagogie ?- « On vous l’avait bien dit ! »
Nous serions ainsi condamnés à l’impuissance et au cynisme en évitant de construire des lieux d’accueil humanitaires parce qu’ils provoqueraient « un appel d’air inévitable » ? Nous devrions choisir l’aveuglement, changer le prisme de notre conscience objective pour ne simplement plus voir ceux qui reconstituent des campements aujourd’hui, et demain, c’est certain, des jungles ?
Préfère-t-on les « jungles » à des lieux d’accueil humanitaires dans notre République française du 21ème siècle ?
Préfère-t-on nier les problèmes et s’en remettre à des recettes qui ont déjà toutes échouées ?
Préfère-t-on réellement bloquer ces migrants en Lybie, où la plupart d’entre eux se font violer ou torturer, loin de nos frontières et de nos yeux bien clos ?
Monsieur le Président, vous avez déclaré récemment à Bruxelles : « la France doit se montrer digne d’être la patrie des Droits de l’Homme en devenant un modèle d’hospitalité ».
Au même moment, votre ministre de l’intérieur fustigeait les associations à Calais en leur demandant « d’aller faire voir leur savoir-faire ailleurs ! ».
Ces discours étrangement contradictoires ne peuvent perdurer.
Mettez vos déclarations en actes !
Le gouvernement a choisi délibérément de tracer une frontière invisible, une ligne de démarcation organisant d’un côté la prise en charge des réfugiés via les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) et laissant à l’abandon de l’autre côté, sur le littoral des Hauts de France, à la fois les migrants et les collectivités.
C’est, je vous l’écris Monsieur le Président, honteux et inacceptable !
J’ai croisé sur le lieu humanitaire de la Linière, bien des destins ; des destins meurtris, blessés mais toujours dignes.
D’aucuns diront peut-être que ma vision est « angélique ».
Je sais mieux que quiconque que La Linière était loin d’être parfaite. Mais notre lieu d’accueil était à l’époque la seule et indispensable réponse à l’urgence.
J’ai toujours soutenu depuis leur création la constitution de centres d’accueil et d’orientation et j’ai défendu les mérites de ces dispositifs dans tous mes déplacements ainsi qu’auprès de mes collègues maires.
Nombre d’entres eux témoignent d’ailleurs de la richesse qui en découle. Lorsqu’ils en ouvrent sur leur commune, tout se passe merveilleusement bien, avec les réfugiés, comme avec la population locale. En dépit quelquefois de manifestations préalables à l’annonce de l’ouverture des CAO.
Il faut les multiplier, les renforcer, asseoir davantage les fonctions d’accueil et d’orientation avec l’aide des associations, des citoyens locaux, plutôt que de s’en servir comme de lieux permettant d’y repousser les réfugiés.
Je souhaite que nous construisions une répartition territoriale du dispositif national d’accueil dans lequel le littoral Côte d’Opale devra aussi prendre sa part. Nous pourrons y créer des lieux d’accueil et de transit dans lesquels, celles et ceux qui arrivent sur le littoral, comme c’est le cas à Paris, se poseront quelques jours et réfléchiront à la suite de leur parcours. Car tant que l’Angleterre sera là, à portée de vue des falaises, des réfugiés voudront s’y rendre. – Et à cela, vous ne pourrez rien changer -.
Grande-Synthe est prête à accueillir dignement, à la hauteur d’un lieu dimensionné et respectueux des lois et des personnes y séjournant. Nous avons ici ou à Paris démontré que cela était possible, à la condition que l’Etat nous accompagne.
Il faudra que vous persuadiez d’autres maires d’accepter d’ouvrir des lieux, en les accompagnant financièrement au titre d’une «péréquation humanitaire ». Quelle magnifique mesure ce serait là ! Une mesure chargée de symbole !
Il faudra aussi, Monsieur le Président, réformer le droit d’asile, rendre plus rapide l’examen des demandes et élargir la notion de protections, alors que les procédures sont aujourd’hui décourageantes et malsaines.
Enfin parce que cela est une exigence absolue, nous devons tout faire pour lutter contre les réseaux de passeurs, comme je l’ai fait à Grande-Synthe. Je réaffirme au passage, que ce ne sont pas les lieux d’accueil qui favorisent les réseaux de passeurs, mais bel et bien les frontières, les murs, les barbelés et les garde-frontières que l’on multiplie qui donnent naissance à ces réseaux mafieux. Depuis toujours.
Il faudra donc, au-delà des réponses répressives de la police et de la justice, assécher ce trafic intarissable en créant des corridors humanitaires entre l’Europe et les pays de départ, aux frontières de ces pays, et accorder beaucoup plus de visas humanitaires. Visas qu’il faudra rendre européens.
Monsieur le Président, il fut un temps où la France a tristement organisé 54 000 traversées de l’Atlantique pour transporter 13 millions d’esclaves.
Il est venu l’heure de laver cet affront historique aux yeux du monde, en organisant un accueil avec le minimum d’hospitalité et de dignité qu’exige la vie de tout être humain. A fortiori dans ce beau pays qui nous/vous a été confié, où constitutionnellement «Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
Vous allez sortir un nouveau texte fixant de «nouvelles» directives, élaborer un «nouveau» plan. Un de plus. La liste est pourtant tristement longue.
Le problème, Monsieur le Président, c’est qu’aujourd’hui, la France est sur-administrée par des textes, et bien trop sous-administrée en moyens.
Il faut poser des actes.
Des actes audacieux.
Des actes courageux.
Dans l’espoir sincère que vous aurez le courage d’entendre ce que je tâche de vous écrire dans cette longue lettre et dans l’attente impatiente de vous lire,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.
Non, on ne lave pas son linge sale en famille dans la cour du collège. On participe à « l’installation éphémère faite par tous tout autour de la Terre ». Rien que ça ! Créée en 2006 par la plasticienne Joëlle Gonthier, La Grande Lessive est une manifestation artistique internationale, qui adopte le principe d’un « accrochage » d’œuvres réalisées par des individus de tous âges, de toutes provenances, le temps d’une journée… Depuis sa création, 5 continents, 106 pays et des millions de personnes y ont participé. Cette année, il faudra compter aussi les collégiens de Jules Verne à Grande Synthe…
Affiche de l’édition de mars 2017.
Adieu cimaises et grilles. On tend des fils là où on peut. Cour d’école. Parc. Square. Hall d’immeuble. Et on accroche. Deux pinces à linge, et le tour est joué. Photo, dessin, collage, photo montage… la technique et les moyens utilisés sont libres. Et c’est beau ! Finalement, ce n’est pas difficile de créer de la beauté et de l’harmonie, à plusieurs, avec peu de moyens, beaucoup de créativité et d’imagination. Et deux pinces à linge… Voici quelques clichés capturés aux éditions précédentes ; voyez comme c’est beau :
Lausanne, Suisse.
La Réunion, France.
Iles Marquises.
Congo Kinshasa.
Côte d’Ivoire.
Côte d’Ivoire.
Finlande.
Grèce.
Maroc.
250 créations. Presqu’autant d’élèves. De la 6ème à la 3ème. Guidés par leur professeure d’arts plastiques, Cécile Cassard et motivés par leur professeure documentaliste, Madeleine Chaumette. Ma vie vue d’ici. Ça, c’est le thème pour cette année. Et leur vie, vue de Grande Synthe, ça donne ça :
La Grande Lessive des collégiens de Jules Verne, Grande Synthe.
Ma Vie vue d’ici…
Laissons le mot de la fin à leur professeure d’arts plastiques, Cécile Cassard, maîtresse d’œuvre de ce projet internationalement pacifique et artistique. Sa vie de prof à elle vue d’ici, à Grande Synthe :
Je suis heureuse de faire participer nos élèves à ce projet international, de leur laisser, le temps de quelques heures, le matériel d’arts plastiques pour une expression graphique très libre. Comme un temps de récréation. La Grande Lessive est un joyeux prétexte qui permet aux talents de sortir de la classe ! Et c’est très poétique de voir ces farandoles de papier jouer avec le vent… mais si j’ai quand même un peu peur pour l’installation …
Le site officiel de La Grande Lessive, c’est ici. Les photos sont issues de ce site, sauf les deux dernières, confiées aimablement par Cécile Cassard. Qu’elle en soit remerciée !
Il s’appelle M…z. Il a 15 ans. Un visage d’ange. Une voix d’ange. Doux comme un agneau. Qu’on mène au sacrifice, pour l’heure… Son histoire ? Elle ressemble à toutes celles, bien tristes, de réfugiés dans l’attente. L’attente. D’un regroupement familial. D’un miracle de l’administration française pour qu’elle accélère le traitement d’un dossier, le sien, parmi des centaines d’autres. L’attente d’un rêve : celui de pouvoir serrer enfin dans ses bras une maman qu’il n’a pas vue depuis des mois. Et 4 petites sœurs qu’il n’a pas vues grandir… Il attend ce miracle qui ferait que l’administration française à travers les papiers, tampons, et autres courriers et récépissés, voie enfin les visages de réfugiés en souffrance, la détresse d’une famille écartelée…
Son français est de moins en moins hésitant. Il en a faits, des progrès, depuis un peu plus d’un an qu’il est scolarisé au collège Jules Verne de Grande Synthe. Il a des ami(e)s. Il aime l’école. Il travaille beaucoup. Il veut réussir. Son grand projet ? Intégrer un jour Sciences Po. Il est bien intégré en somme. Et il est soutenu. Par ses camarades. Et par ses professeurs. Notamment par Caroline Riedi, professeure d’anglais, qui a pris à bras le corps la détresse qui gagne Momtaz depuis quelques semaines. Qui s’est alarmée de la tristesse qui grandit chez cet adolescent originaire de la province de Nangarhar en Afghanistan. De Bessoud plus exactement. Petite ville jamais vraiment tranquille, comme le reste du pays du reste.
Fermier de Bessoud, petite ville dont est originaire Momtaz.
Pays pris en étau entre les combattants de Daesh d’un côté, qui veulent étendre leur État Islamique jusque dans les zones les plus reculées ; et les Talibans, qui n’ont jamais vraiment renoncé à leur emprise depuis l’intervention d’une coalition internationale en 2001. Pays qui n’a jamais vraiment connu la paix depuis son invasion par l’URSS en 1979, tiraillé aujourd’hui entre ces extrémismes de tous bords, al Qaïda s’invitant dans la ronde des combats et des attentats toujours plus meurtriers… Attaque suicide contre un consulat allemand, le 11 novembre. Explosion meurtrière dans la base militaire de Bagram, le 12 novembre. Explosion dans une mosquée chiite de Kaboul, le 21 novembre. Les Nations unies décrivent une situation « alarmante » en Afghanistan. Le pays enregistre, au 30 novembre 2016, un nouveau record de plus d’un demi-million de civils déplacés depuis le début de l’année, fuyant la violence et les combats. Plus du double comparé à 2014.
L’Afghanistan est en proie à des luttes sanglantes.
Et c’est dans cette poudrière que vivent les 4 petites sœurs de M…z. Et c’est vers cette terre ensanglantée par la terreur que la maman de M…z a décidé de retourner, il y a peu, pour tenter de récupérer ces 4 filles…
Alors M…z a écrit. Aux différents services de l’administration française. Au Ministère de l’Intérieur, à la Direction de l’Immigration, à la Sous-Direction des Visas, Bureau Familles. À l’Office Français des Réfugiés et Apatrides. À l’Ambassade de France à Kaboul. Il frappe à toutes les portes de cette forteresse kafkaïenne, pour y raconter son histoire :
Bonjour Madame, Monsieur
Nous sommes arrivés en France le 19 septembre 2015 avec mon frère I…H et ma mère F…A A…B par regroupement familial. Mon père est arrivé en France 2010. Mes sœurs sont en Afghanistan parce qu’elles ne sont pas déclarées réfugiées. Mon père qui ne connaissait pas le fonctionnement de l’administration française, a eu peur de demander le regroupement familial en même temps pour tous ses enfants, car il avait peur que tous ses enfants soient refusés parce que nous sommes 6. Il pensait qu’avoir 4 filles et 2 garçons était mal vu en France. Il pensait même que ma mère, mon frère et moi ne viendrions jamais parce qu’il ne comprend pas. La culture Afghane et la culture Française sont différentes. Ma mère est repartie en Afghanistan pour rester avec mes sœurs, car si un enfant est éloigné de ses parents, il est en danger, menacé directement par Daech. Ma mère me manque , mon frère I…H est triste , il pleure tous les soir. Nous aimerions retrouver notre mère et nos sœurs. Mes professeurs disent que je travaille très bien, je trouve que je comprends le mieux en mieux, mais les problèmes de papiers et ma tristesse m’empêchent de travailler comme je le voudrais. J’aimerais tellement que mes sœurs et ma mère nous rejoignent.
Dans l’espoir d’une réponse favorable de votre part, je vous prie l’agréer, Madame, Monsieur l’expression de mes salutations distinguées.
La lettre de Momtaz…
La Lettre de Momtaz…
M…z n’a pas de jolis souvenirs d’enfance. Il ne lui reste de l’Afghanistan que des images de guerre. Quand on lui demande ce qu’il souhaiterait pour l’année nouvelle qui s’approche, pour lui et pour le monde, il ne montre aucune hésitation : que sa mère et ses sœurs reviennent, et tout de suite ! Et que le monde vive en paix.
J’ai vu trop de guerres. On ne peut progresser que dans la paix…
Si vous voulez aider M…z, pour que le dossier de regroupement familial soit traité au plus vite, suivez ce lien : ici.
Ils sont 15 ado. De 11 à 15 ans. Et ils se sont emparés de l’univers de Jacques Tati avec une audace folle. Il faut dire qu’ils sont dirigés par la main expérimentée de Brigitte Mounier, directrice de La Cie des Mers du Nord. Et certains fréquentent l’atelier théâtre de leur professeure, Mme Tricot, depuis leur arrivée en 6ème, au collège. Jules Verne, de Grande Synthe. Pourquoi Jacques Tati ? Parce que la Galerie Robespierre propose jusqu’au 10 novembre une exposition haute en couleurs : Monsieur Hulot s’expose, de David Merveille, illustrateur, qui s’est emparé du petit monde cinématographique de Tati pour réaliser des œuvres uniques. Et c’est dans ce cadre, entre Jour de Fête et Les Vacances de Monsieur Hulot, que les élèves de l’Atelier Scène vont clôturer l’expo. Suivez le guide…
Monsieur Hulot s’expose, David Merveille, Galerie Robespierre, Grande Synthe.
L’EXPO
David Merveille vit à Bruxelles. Il travaille principalement pour l’édition jeunesse, la publicité et la presse. Son univers graphique coloré, emprunt d’insolite et de fantaisie, s’exprime dans de nombreux albums pour enfants édités. Il a commis avec Zidrou, (auteur de l’élève Ducobu), plusieurs titres dont Le Nid (éd. du Rouergue), Sapristi(éd. Mijade) et avec Jean Van Hamme Un si petit Hippopotame(éd. Mijade). Son goût pour le burlesque, l’observation et le souci du détail, le pousse tout naturellement vers l’univers de Jacques Tati, auquel il rend hommage en 2006 en réalisant Le Jacquot de Monsieur Hulot aux éditions du Rouergue, un superbe livre jeunesse sans texte, un petit bijou d’humour et de poésie.
Le Jacquot de M. Hulot, David Merveille.
Ce livre a reçu plusieurs récompenses dont le Prix Québec/Wallonie-Bruxelles 2007. Parallèlement à son travail d’auteur-illustrateur, David Merveille enseigne depuis 1996 à l’Institut St Luc de Bruxelles.Son blog : ici.
Dessins de David Merveille
Ce Bruxellois est un amoureux de l’univers de Tati. De son burlesque. De ces absurdités, entre monde moderne et monde ancien. Entre indifférence froide et chaleur humaine. Tati, qu’on a pu considérer comme le Chaplin ou le Keaton français, a pointé les contradictions de notre monde contemporain. Et a imprimé pour l’éternité la silhouette de ce grand homme au chapeau et à la pipe vissée au coin de la bouche.
Monsieur Hulot…
Monsieur Hulot, autre profil…
Monsieur Hulot.
Encore Monsieur Hulot…
L’univers de Tati est extrêmement sonore. Celui de Merveille est muet : images, traits, couleurs… et pas de mots ! Alors, les élèves de l’Atelier Scène du Collège Jules Verne de Grande Synthe ont décidé de remplir de mots et de bruits, à l’instar du grand Tati, les images de Merveille…
Jacques Tati et « son » Monsieur Hulot…
CECI EST UNE PIPE
Triptyque, cet « objet théâtral » reproduit d’abord la sphère cinématographique de Tati : personnages caricaturaux, chorégraphies gestuelles et sonores, dialogues inspirés de Mon Oncle ou de Jour de fête. La parole se démultiplie ensuite pour rappeler à quel point la bande son des films de Tati est la pierre angulaire de chacun de ses films. Et les apprentis comédiens, bruiteurs et doubleurs le prouvent enfin, dans une démonstration « artisanale » et ludique…
Séance de répétition à la Galerie Robespierre de l’Atelier Scène, octobre 2016.
Pour passer de l’autre côté du miroir, et rencontrer Merveille, Tati et Jules Verne, rendez-vous le jeudi 10 novembre 2016, à 18h30, à La Galerie Robespierre, Place de L’Europe à Grande Synthe.
Les infos…
Entrée libre. Réservation souhaitée au 03 28 28 90 20
Chaque année au printemps, le Lycée du Noordover de Grande Synthe prend un coup de jeune et s’expose, se projette, se déclame, chante, déambule, titille les fibres artistiques… Bref, c’est le Noordov’Art : la semaine culturelle pendant laquelle les jeunes des options artistiques proposent leurs travaux au public. Visite du chantier ici.
Affiche du Noordov’Art 2016, réalisée par les élèves de l’option arts plastiques.
DES OPTIONS AU TOP !
Ce qui fait la spécificité du lycée du Noordover dans le dunkerquois : ses options artistiques, proposées aux élèves, dès la classe de seconde. C’est 3 heures par semaine. 3 heures de bonheur.
Le théâtre, c’est avec Céline Croquefer. On y apprend la confiance en soi, la maîtrise gestuelle, la maîtrise du souffle et de la parole. Pas besoin d’être fortiche en littérature pour intégrer l’option : être motivé suffit. On y apprend aussi à être spectateur et critique : 6 sorties dans l’année, au Bateau Feu surtout, partenaire du lycée. On fait venir des comédiens aussi, et des spectacles. Cet automne, les lycéens et les ateliers théâtre des collèges environnants ont eu la chance d’applaudir H6 au M2, le « petit format » d’Henry VI de Shakespeare, et de redécouvrir le théâtre de tréteaux.
Représentation de H6M2, par La Piccola Familia.
Le cinéma, c’est avec Sébastien Türk. On regarde des films, on les analyse. On participe à des festivals. Écriture du scénario et des dialogues, tournage, montage, mixage son… Les apprentis réalisateurs s’exercent à ce métier qui s’apparente à un travail de fourmi, où la fantaisie côtoie la plus grande des rigueurs. Ils réalisent des courts métrages. Qui sont projetés parfois au Studio 43, partenaire officiel de l’option. Ils ont par exemple réalisé un clip pour le lancement de la Cô Pinard’s Cup 2016. Évidemment, ils ont réalisé aussi cette petite vidéo de présentation du Noordov’Art 2016 :
Les arts plastiques, c’est Marc Trotignon. Passionné d’arts sous toutes ses formes, il transmet sa passion aux élèves qui expérimentent, photographient, vidéoprojettent, peinturlurent, collent, détournent, réinventent, créent des œuvres ou des espaces d’expo éphémères, et savent argumenter, expliquer le parti pris de leurs créations. Époustouflant ! Là encore, pas besoin de savoir forcément dessiner. On apprend, des techniques. On crée quand on maîtrise ces techniques pour faire exister quelque chose qui plaît, interpelle le regard et la pensée…
Noordov’Art 2015.
La musique, c’est Nicolas Callens. Là aussi on apprend à écouter et à être critique. On apprend aussi à jouer ensemble. Une guitare, un piano, une basse, une flûte traversière, une clarinette, des voix. Et la magie commence. On crée, plus que jamais. Et on part à la rencontre de toutes les musiques. La Philharmonie de Paris. Ou L’ONL, plus près de chez nous.
Nicolas Callens et ses élèves.
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Parce que « l’art est simplement la preuve d’une vie pleinement vécue »,Stiv Bators (1990).
mardi 29 mars, à partir de 18h15 : soirée des secondes
mercredi 30 mars, 11h : les lycéens artistes de tous les niveaux présentent un florilège de leurs créations
jeudi 31 mars, à partir de 18h15 : soirée des premières
vendredi 1er avril, à partir de 19h30 : soirée des terminales, et grand spectacle à 20h15 !
Lycée du Noordover, 24 avenue de Suwalski, 59 760 Grande Synthe, 03 28 21 63 60