La DUDH et le politique. Ça ressemble au titre d’une fable. Ça pourrait être le titre d’une fable. Dans laquelle la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ratifiée le 10 décembre 1948 (anniversaire !) serait délaissée par un petit homme repu, le politique, satisfait de lui-même, qui aurait oublié qu’être élu, c’est être « au service de ». Et non pas « se servir ». Un petit homme (ou une petite bonne femme) qui aurait oublié que « s’engager » c’est respecter un contrat, moral ou social, avec ceux qui vous ont engagé. Et si on instaurait un examen de passage qui imposerait aux candidats en politique de connaître par cœur…disons…allez, au moins le Préambule et l’article premier de ce texte si beau, si fondamental, si plein de promesses….
LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME
10 décembre 1948. Les 58 membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) siègent pour la dernière fois à Paris, au Palais de Chaillot. The Universal Declaration of Human Rights est rédigée sous l’égide d’Eleanor Roosevelt, veuve du président américain, avec le concours éclairé du juriste français René Cassin. Malgré sa volonté universaliste, ce texte exprime par endroits la pensée occidentale du XXe siècle dans ses deux volets, communiste et libéral. Il reprend dans les grandes lignes les principes universels de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Mais il est surtout daté, inscrit dans une époque, et manque, pour le coup, d’universalité, si on regarde de près certains articles. L’article sur le mariage, article 16, par exemple, n’aurait eu aucune chance d’être agréé au XXIe siècle, tant par les États qui autorisent la polygamie (inégalité de droits entre les sexes) que par ceux qui légitiment les unions homosexuelles : « À partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution ».
Mais ce texte fondamental a le mérite d’exister… Il dessinait les bases d’une société plus fraternelle, plus respectueuse de l’être humain, après l’horreur des camps, après l’impensable, après la catastrophe, après la barbarie. Relisons-le, en ces temps si troublés.
UN REMPART CONTRE LA BARBARIE
Relisons le Préambule, donc…
Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.
Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme.
Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression.
Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations.
Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.
Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement.
L’Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.
ARTICLE PREMIER
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
image 2 ( le paon symbolise, traditionnellement, l’orgueil, l’ego… )