L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 5. COURONNE ET PETITE LECON DE SYMBOLISME

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Une pensée. Une image. Chaque jour un petit cadeau. Pour supporter l’envahissement de l’ombre. Pour supporter l’approche de l’hiver. Pour supporter l’attente. L’ Avent. Avant quoi ?

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LA COURONNE DE L’AVENT

Objet traditionnel en cette période, les couronnes fleurissent un peu partout : sur les portes d’entrée, sur les tables, sur les murs des maisons décorées douillettement dans l’attente… de quoi ? De Noël, du retour de la lumière, du passage vers un nouveau cycle de vie. Vieille tradition européenne : la couronne de l’Avent est inventée par un pasteur allemand au XVIème siècle. Elle a le même objectif que le calendrier du même nom : faire patienter les enfants. À l’origine, 4 grands cierges et 19 petits. Chaque jour on allume une bougie. Les 4 grandes étant réservées pour les 4 dimanches qui balisent la période, chère aux chrétiens. Approchez-vous un peu… Qu’y voyez-vous ? Des branchages… du sapin… du laurier… du houx… Les bougies ? 4 ? Blanches ? Violettes parfois …? Aujourd’hui, les esprits imaginatifs et créatifs y ont ajouté d’autres motifs, d’autres formes, d’autres couleurs…

PETITE LEÇON DE SYMBOLISME

Vous êtes-vous déjà posé la question du pourquoi de ces traditions si populaires et des objets qui les ritualisent ? Pour l’Avent, nous vous renvoyons à L’Aventure de l’Avent Jour 1. Pour la couronne, penchons-nous sur la liturgie chrétienne, soyons un peu poète et laissons aller notre imaginaire. La couronne… Elle évoque la couronne d’épines du Christ, surtout si elle est constituée de houx, comme le veut la tradition. Elle peut évoquer aussi la victoire, le couronnement. De qui ? De quoi ? La victoire de la lumière sur les ténèbres : car c’est cela que tous, humains et Dame Nature, attendent avec impatience : la bascule du 24 décembre qui permettra au soleil de régner un peu plus chaque jour, minute par minute. Sol invictus : le soleil invaincu des Anciens (ceux qui vivaient bien avant le christianisme), et qui attendaient, comme nous en cette période, le retour victorieux de la lumière. C’est la signification aussi du laurier. Les grands vainqueurs romains n’étaient-ils pas couronnés de laurier ? La pomme de pin, les branches de sapin,  symbolisent l’immortalité : seuls arbres à résister à la mort hivernale… Les bougies ? La lumière du soleil bien sûr, mais pas que. Leur couleur est importante. Le blanc, c’est la pureté, l’infini des possibilités à venir. Le violet, qu’on retrouve sur les couronnes du Canada, d’Autrice ou de Suède, est la couleur de la pénitence. Et nous avons vu précédemment que l’Avent est l’équivalent, dans la liturgie primitive chrétienne, du Carême, en hiver. Période de jeûne et de pénitence. 4 cierges, 4 dimanches de l’Avent, 4 évangélistes, 4 saisons de l’année, 4 saisons de la vie. Qui meurent et renaissent indéfiniment. Cycle. Roue. Couronne…

couronneA demain, pour une autre aventure de l’Avent…

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 4. ETRE MAIRE ET MERE.

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Une pensée. Une image. Chaque jour un petit cadeau. Pour supporter l’envahissement de l’ombre. Pour supporter l’approche de l’hiver. Pour supporter l’attente. L’ Avent. Avant quoi ?

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UNE BLAGUE DE LOUISE

Louise. 10 ans. CM2. La cour de récré fourmille de cris, de rires, de jeux… et de blagues. Plus ou moins drôles. Normal, on n’a que 10 ans. En voici une, pour illuminer ce 4ème jour de l’Avent…

ÊTRE MAIRE ET MÈRE

Je vais me présenter aux élections présidentielles. Vous allez peut-être dire que je suis un peu jeune… Je n’ai que 10 ans… Mais j’ai des propositions : améliorer la nourriture à la cantine, baisser le prix des M et M’S, dessiner des marelles sur tous les trottoirs, ne plus jamais imposer de soupe aux enfants, étendre l’utilisation du calendrier de l’Avent à d’autres périodes de l’année… On m’a dit que pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles, il fallait les signatures de 500 maires. Alors, j’ai déjà obtenu la signature de quelques mères : la mère de Chloé, la mère de Baptiste, la mère de Léonie, la mère de Coline … hihihi ! 

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Allez, bonne journée ! Et dimanche, n’oubliez pas d’aller voter !

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 3. OBSCURITE ET OBSCURANTISME.

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Et la surprise, elle fut grande lorsque le nouveau numéro de Dar Al-Islam, la revue en français de Daesh, a été mis en ligne le 30 novembre 2015 et diffusé un peu partout sur les radios et les réseaux sociaux. Cet épisode 3 de l’Aventure de l’Avent ne lutte pas aujourd’hui contre l’obscurité grandissante de l’hiver, mais contre l’obscurantisme dangereux de la bêtise intégriste.

je suis contre l'obscurantisme

Dans ce numéro, les enseignants de l’école laïque sont menacés de mort en ces termes : « Il devient clair que les fonctionnaires de l’Éducation Nationale qui enseignent la laïcité tout comme ceux des services sociaux qui retirent les enfants musulmans à leurs parents sont en guerre ouverte contre la famille musulmane. Ainsi, la dernière trouvaille de l’Etat français est de retirer les enfants des musulmans qui ont simplement l’intention de rejoindre l’Etat du Califat. Il est donc une obligation de combattre et de tuer, de toutes les manières légiférées, ces ennemis d’Allah »

58 pages dans lesquelles vous trouverez des propos de ce genre :

« l’Islam en tant que seule religion de vérité ne peut cohabiter avec cette laïcité fanatique [française] ». Les musulmans sont invités à délaisser « l’éducation des mécréants ». L’éducation laïque publique française est qualifiée de « judéo-maçonnique » et aurait pour objectif de « cultiver chez les masses l’ignorance de la vraie religion ». Il est précisé : « Le but de l’éducation dans le système de la jâhiliyah contemporaine est de cultiver chez l’enfant et l’adolescent les plus abjects comportements et de l’affaiblir jusqu’à ce que, enchaîné à ses plus vils instincts, il soit esclave des vrais maîtres de l’Occident : les juifs corrupteurs. » Il est dit plus loin : « Le musulman doit savoir que le système éducatif français s’est construit contre la religion en général et que l’Islam en tant que seule religion de vérité ne peut cohabiter avec cette laïcité fanatique. »

Les valeurs de la République sont qualifiées de « tissu de mensonges » qu’il convient de « combattre » : « De nos jours, la Charte de la Laïcité est enseignée à l’école. Elle stipule que : « la Nation confie à l’Ecole la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République. » Ces « valeurs » ne sont pour le musulman qu’un tissu de mensonges et de mécréance qu’Allah lui a ordonné de combattre et de rejeter tout en déclarant la mécréance de ses adeptes ». En particulier, la valeur d’égalité est critiquée : « L’Islam est une religion de justice et ne croit pas à l’égalité telle qu’elle est enseignée dans les écoles de la République (…) En outre, les hommes et les femmes ne sont pas égaux (…)

Le chapitre conclut avec l’affirmation que placer son enfant dans une école de la République, c’est le condamner à la voie de l’Enfer : « Lorsque tu mets ton enfant à l’école de la République, tu acceptes qu’il ingurgite cette bouillie de mécréance, corrompant ainsi sa prime nature et lui faisant emprunter les voies des gens de l’Enfer ».

Voici une réponse possible à tant de stupidités, qui pourraient faire rire si un certain 13 novembre ne nous avait pas fait pleurer. Il s’agit de la prière du plus grand mécréant du Siècle des Lumières, Voltaire.

Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps (…) Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution (…)

Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant.

Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

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La plupart des informations et des extraits de cet article proviennent du site : MEMRI FR

 

L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 2. DES 2 ET DES 2.

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Une pensée. Une image. Chaque jour un petit cadeau. Pour supporter l’envahissement de l’ombre. Pour supporter l’approche de l’hiver. Pour supporter l’attente. L’ Avent. Avant quoi ?

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ÇA S’EST PASSÉ UN 2 DÉCEMBRE…

2 décembre 1804 ? Sacre de Napoléon 1er. Le tableau de David… vous voyez ?

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2 décembre 1805 ? Austerlitz ! Aujourd’hui Slavkov u Brna, en République tchèque.  La « bataille des Trois Empereurs ». Le tableau de François Gérard ? Vous voyez moins, là…

2 décembre 1851 : Coup d’État de l’autre Napoléon, «le petit» comme le surnommait Victor Hugo dans Les Châtiments. Il deviendra officiellement Napoléon III le 2 décembre 1852.

Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c’est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ;
Il lui convient d’avoir des chevaux, des valets,
De l’argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve
La famille, l’église et la société ;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l’été,
Où viendront l’adorer les préfets et les maires
C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grand’mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

Victor Hugo, Souvenir de la nuit du 4, (extrait) 2 décembre 1852. Jersey

2 décembre 1814 : Mort du Marquis de Sade, le «dernier libertin», qui passa 27 ans de sa vie en prison, entre Vincennes et Bastille.

Et nous fêtons les Viviane. Viviane. La pauvre femme fouettée à mort, non par le marquis de Sade, mais par l’empereur Julien l’Apostat. Viviane. Fée, Dame du Lac de la légende arthurienne.

Et vous, que ferez- vous de ce 2 décembre 2015 ?

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 1. AVENTURA.

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L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Une pensée. Une image. Chaque jour un petit cadeau. Pour supporter l’envahissement de l’ombre. Pour supporter l’approche de l’hiver. Pour supporter l’attente. L’ Avent. Avant quoi ?

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JOUR 1. AVENTURE ET AVENT

Avent, aventure, advenir. Voilà, c’est ça : advenir. adventura : ce qui va arriver. advent devient avent : période d’attente. De quoi ? De ce qui va arriver ! Et qu’est-ce qui va arriver ? Pour les Chrétiens du monde entier, c’est la naissance du Christ, dans la nuit du 24 au 25 décembre. Pour tous les hommes qui ont vécu avant l’aventure christique (et il y en a un paquet…), c’est le solstice d’hiver, vers le 24 décembre. Et donc le retour progressif de la lumière. On attend donc. On prend son mal en patience. Et c’est vrai qu’il en faut, de la patience, et de l’abnégation, pour attendre le retour de la lumière et de la chaleur…

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QUERELLES DE CLOCHERS

Traditionnellement, l’Avent commence le quatrième dimanche avant Noël. Mais au Vème siècle, on commençait les rites de jeûne et de pénitence qu’imposait cette période à … la Saint Martin ! Vers  le 10-11 novembre. C’est pour cela que l’Avent est parfois surnommé « le Carême de Saint Martin ». Avec Charlemagne, puis Saint Louis, les dates bougent encore, mais jeûne, tristesse et pénitence colorent toujours cette période et en font une espèce de « double » du Carême. Le Concile Vatican II, en 1963, met un peu d’ordre dans cette complexité, et finalement, l’Avent devient tout simplement une période d’attente et d’espérance avant l’avènement du Christ. Exit tristesse, exit pénitence, exit jeûne. On attend dans la joie et l’impatience, tout en dégustant chaque matin un petit chocolat…

À demain, pour une autre aventure de l’Avent…

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FUKUSHIMA, TERRE DES CERISIERS

Vendredi 11 mars 2011. Début d’après-midi. Fukushima. Japon. La terre tremble. La mer mugit. Et c’est la catastrophe. Nucléaire. Fukushima, Terre des cerisiers raconte la descente aux enfers du peuple nippon. Largement inspiré du livre de Michaël Ferrier, Fukushima, Récit d’un désastre, le spectacle de Brigitte Mounier de la Compagnie des Mers du Nord, se jouera à La Verrière les 27, 28 et 29 novembre prochains. A ne pas manquer. Un avant-goût ici.

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UNE CATASTROPHE ANNONCÉE

Les dangers du nucléaire, ce n’est pas la première fois que Brigitte Mounier, de la Compagnie des Mers du Nord,  en alerte le public. Reflets du monde, novembre 2013 ; Tchernobyl mon amour, avril 2014,  mise en scène de La Supplication, livre dans lequel la journaliste russe, prix Nobel de Littérature 2015, Svetlana Alexievitch rapporte avec émotion les récits des témoins de la tragédie nucléaire de Tchernobyl. Voir à ce propos, dans le webzine xyetz.com,  notre article Tchernobyl Grande Synthe. Cette fois, elle frappe plus fort encore, les consciences, en adaptant l’essentiel de Fukushima, Récit d’un désastre de Michaël Ferrier. « Cela fait 80 millions d’années que ces plaques [les plaques tectoniques] se frictionnent. Aujourd’hui, ce vieux conflit s’est réveillé. Les répliques s’enchaînent à une cadence folle. La terre tremble. La terre tremble. Le vendredi 11 mars : 78 séismes. Le samedi 12 mars : 148 séismes. Le dimanche 13 : 117 séismes. (…) Paul Claudel, lui, trouve pour le dire les mots justes et l’image exacte : ″A tout moment, à midi, au théâtre, pendant le repas, la main mystérieuse intervient. Elle saisit le Japon au collet, elle lui rappelle qu’elle est là.″ Ici, en une semaine, on en est à plus de 400 répliques. Un tremblement de terre magnitude 5 minimum toutes les 17 minutes… Et c’est dans ce pays qu’on a construit 54 réacteurs nucléaires. » Ce sont les mots de l’auteur, repris par Brigitte Mounier pour dire l’essentiel du message qu’elle veut transmettre au public. L’inconscience meurtrière de ceux qui ont installé des centrales nucléaires sur une terre fragile. Ce mois de mars 2011, les éléments se déchaînent sur le Japon : la terre tremble, un tsunami engloutit tout ce qui vit sous un déluge d’eau, le feu brûle infiniment dans les réacteurs de la centrale, et l’air qu’on respire devient poison, et tue lentement.

A mother and her daughter offer prayers for victims of the March 11, 2011 earthquake and tsunami disaster at a seaside which was damaged by the disaster in Iwaki, Fukushima prefecture, March 11, 2012, to mark the first anniversary of the earthquake and tsunami that killed thousands and set off a nuclear crisis. REUTERS/Kim Kyung-Hoon (JAPAN - Tags: ANNIVERSARY DISASTER)
Un an après la catastrophe, une mère et sa fille prient pour les victimes du 11 mars. REUTERS/Kim Kyung-Hoon (JAPAN – Tags: ANNIVERSARY DISASTER)

« L’île principale de l’archipel semble avoir glissé de plus de deux mètres et l’axe de rotation de la Terre s’être déplacé de dix centimètres, alors imaginez ce qui s’est passé avec les maisons (..) le séisme du Tohoku a libéré une énergie 24 mille fois plus forte que la bombe atomique larguée en 1945 à Nagasaki. » Les mots disent l’énormité, l’aberration, l’horreur aussi vécue pas les populations victimes à la fois du cataclysme naturel et de la catastrophe nucléaire. Mettre en scène l’énormité, l’aberration et l’horreur, c’est le pari de Brigitte Mounier.

MISE EN SCÈNE D’UNE CATASTROPHE

Une année de préparation. Une année d’imprégnation du texte. Des trouvailles techniques ingénieuses. 1h15 seule en scène. Une performance d’actrice remarquable, servie par une chorégraphie époustouflante, composée par Antonia Vitti, partenaire de Carolyn Carlson. Un spectacle en trois tableaux. Comme un haïku que l’on découvre vers après vers. Ou comme un éventail qui se déplie. La Terre. La Mer. Le Ciel. Ou comment le monde devient fou. Baudelaire et Claudel se cassent la figure de la bibliothèque. Des bouts du ciel nous tombent sur la tête. Les murs tremblent. Le sol tangue. Tout est sens dessus dessous. Et la mer vient engloutir le tout. Comment montrer la vague haute de trois étages ? Comment montrer ce déferlement vertigineux : la vitesse d’un tsunami est de 360 km /h pour 1km d’eau ; à 5 km du rivage, les vagues sont encore à 800 km/h … à 500 mètres, c’est l’équivalent d’un TGV ( 250 km/h) qui se lance sur la plage… Comment montrer « les corps, les cris, la lente agonie (..) le bruit de l’eau (…) l’écharpe de boue, la strangulation liquide » les amas de voitures, de bateaux, de maisons, les objets, le verre, le bois, les métaux, toutes ces choses du quotidien des hommes entremêlées dans une danse stagnante et macabre. Comment ? Un aquarium. Sur scène Déroutant. Étonnant. Confondant. Le corps de l’actrice immergé montre tous ces cadavres à la dérive d’un déluge qui charrie êtres et choses dans son cortège boueux et funèbre.

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Entre poésie et crudité, entre douceur et violence, entre cerisiers en fleurs et eau stagnante, Brigitte Mounier évolue avec grâce et fermeté pour dénoncer la folie des hommes. Pour éveiller les consciences.

Il faut lire le récit de Michaël Ferrier, paru aux éditions Gallimard en 2012, et disponible en format de poche. Il faut courir voir le spectacle de Brigitte Mounier, vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 novembre prochains au Théâtre de La Verrière, à Lille. Gageons que Fukushima, Terre des cerisiers provoque, lui, le séisme des consciences…couverture du livre

Le site de la Compagnie des Mers du Nord, avec une présentation du spectacle : ici.

La Page Facebook de La Compagnie des Mers du Nord : .

Le site du théâtre de La Verrière : par ici.

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LMAC, L’ASSO QUI AIME BEAUCOUP

LMAC, elle aime assez ? elle aime beaucoup ! Elle aime même beaucoup beaucoup cette asso ! Et elle mérite d’être connue ! LMAC : Lille Métropole Arts et Culture. Une association au grand cœur, qui organise des événements artistiques, culturels, divertissants  pour et avec des personnes handicapées. Son objectif ? Poser un regard neuf sur ceux qui ne sont pas comme tout le monde. Mais qui ont la même envie de vivre que tout le monde. Ce mois-ci, deux occasions d’entrer dans le monde d’Audrey, de Jeanne et de tous les autres géants : un livre et un loto. À découvrir d’abord ici…

RÉSISTE !

couverture du livre fbou Une vie dans un corps que je n’ai pas choisi. C’est le livre, émouvant, plein d’espoir, de Jeanne Pelat. Qui souffre d’une myopathie depuis l’âge de 6 ans. Et qui résiste. Elle raconte son histoire, son combat, dans ce très beau livre, préfacé par Sophie Davant, une des fées télévisuelles du Téléthon. Et Jeanne a justement été marraine du Téléthon. En 2004, à l’âge de huit ans. Elle espérait alors qu’un « Docteur Saitout » trouve un remède magique à sa maladie diagnostiquée deux ans plus tôt. Un an après, Jeanne ne marchait plus. Aujourd’hui, la jeune fille de 19 ans est incapable de se débrouiller seule dans la vie quotidienne. Elle se bat contre la souffrance mais aussi et surtout contre l’exclusion du handicap.
Elle a ému la France entière et de nombreuses personnalités qui l’ont rejointe dans son combat : Sophie Davant bien sûr, Sandrine Kiberlain, Nagui… « Je veux que les portes s’ouvrent », écrit-elle dans son témoignage. Elle raconte dans ce livre pour la première fois la maladie qui a pris d’assaut son corps, les multiples opérations, sa vie de famille, amicale, et ses études. Elle donne à tous une formidable leçon d’humanité.
Mais Jeanne, vous l’avez peut-être vue sur scène, dans le rôle de Rosine. Rôle qu’elle a tenu dans un magnifique spectacle, véritable défi pour tous ceux qui y ont participé : En piste ! Les géants tournent.., joué à la salle Grand Sud de Lille en mars 2015.

affiche spectacle les géants site lmacassoQuelle émotion ! Tous ces enfants, ces ados, ces adultes en situation de handicap, relevant les périlleux défis du cirque et présentant, sous la houlette de Bernard Philippe, le plus émouvant et le plus beau chapiteau du monde de la différence ! Si vous avez raté ce moment magique, un DVD existe. Vous aurez l’occasion de vous réjouir deux fois : en le visionnant ; en participant financièrement à l’action pleine d’amour et d’humanité de LMAC. Le site de LMAC : ici.

LE WEEK END DU CŒUR

Pour découvrir LMAC et ses actions, prenez le temps d’un week end.

Le samedi 28 novembre, les amateurs de jeu et de convivialité sont attendus à Quesnoy sur Deûle, à partir de 15h au restaurant scolaire Saint Vincent, pour un méga Loto. Pour s’amuser. Pour rire. Pour jouer avec ce hasard qui parfois ne fait pas toujours bien les choses. Le samedi 28 novembre, tout le monde sera gagnant. 700 euros de lots. Le soutien de l’agglo et de 43 asso. Et la Présidente de LMAC, Audrey Boulfroy, au micro. Les communes de Lompret, Wambrechies, Pérenchies, Frelinghien, Comines, Premesque et Verlinghem ont en effet répondu présentes, avec générosité, à Isabelle Dessart, organisatrice de cet événement. Et Isabelle, en plus du moment ludique, a concocté une soirée gastronomique, à partir de 19h. Des petits plats dans les grands,  une cuisine du terroir et de qualité. Isabelle partagera ses fourneaux avec Frédéric Duthoit, traiteur à Quesnoy sur Deûle. Traiteur et webmaster : cet artisan, en plus, d’être un chef en cuisine, est un pro du web. Avec lui, la vente en ligne, c’est possible. Des infos, ici.  Et son site : .  Si vous êtes tentés, n’hésitez pas à réserver votre samedi : 07 86 64 68 67.

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Le « téléthon » de LMAC, c’est toute l’année. Et c’est à travers le prisme d’événements artistiques, culturels, conviviaux. Au-delà des différences…

Le site de LMAC : ici.

La page Facebook de LMAC : .

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DAESH : GUERRE SAINTE OU GUERRE MONDIALE ?

Bien sûr nous sommes tous abasourdis par le massacre de ce vendredi 13. Bien sûr nous sommes sonnés par la détermination froide des « soldats du Djihad » qui ont tiré sans état d’âme sur la foule jeune et joyeuse du Bataclan. Sur la clientèle des bistrots et restaurants des 10ème et 11ème arrondissements. Bien sûr nous sommes horrifiés par leur acte dénué de sentiment. Méthodique. Calculé. Prémédité. Bien sûr nous restons sans voix face à la tragédie. Pourtant, il faut comprendre. Pour éviter les amalgames. Tarte à la crème servie abondamment par les réseaux sociaux. Comprendre surtout pour prendre conscience des enjeux de cette nouvelle guerre mondiale qui ne dit pas son nom. Qui a simplement déplacé le « théâtre des affrontements et des opérations » sur le terrain du Moyen Orient.

la une des journaux

DAESH OU DAECH ?

Peu importe. Ce mot est l’acronyme de l’arabe : ad Dawla al Islamiyya Fi al Iraq wa s Sha. Ce qui signifie : État Islamique en Irak et au Levant. Organisation terroriste qui, en 2013, s’est rebaptisée elle-même : État Islamique. La désigner d’ailleurs de cette façon lui confère une certaine légitimité « politique ». Dire « Daesh », c’est considérer l’organisation comme ce qu’elle est réellement : une hydre hideuse née sur les décombres d’un Moyen Orient vide de perspectives politiques et surfant sur les haines fratricides entre sunnites et chiites. Un monstre né des négligences de l’Occident aussi, confondant intérêts économiques et valeurs démocratiques. Une guerre fratricide qui devient mondiale. Comment?

L’embryon de l’État Islamique se forme en Irak ; en effet, pour combattre l’occupation américaine de 2003, une poignée d’anciens officiers de Saddam Hussein et de fondamentalistes irakiens sont rejoints par des djihadistes d’Afghanistan, et prêtent allégeance à Al Qaida.  Ils appartiennent à la branche sunnite de l’Islam et déclarent la guerre aux traîtres : les infidèles d’Occident et leurs frères musulmans chiites ! La suite, vous la connaissez : décapitations d’otages occidentaux, actes terroristes en tous genres, implication des États Unis dans la course poursuite contre Oussama Ben Laden. Et dispersion de ce groupe terroriste, rejeté même par les sunnites modérés hors d’Irak. En 2007-2008, leur mouvance se réduit à une poignée de fous furieux qui se terrent dans le désert irakien.

=== RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / HO / SITE INTELLIGENCE GROUP - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS FROM ALTERNATIVE SOURCES, AFP IS NOT RESPONSIBLE FOR ANY DIGITAL ALTERATIONSTO THE PICTURE'S === : An image grab taken from a video released by the Islamic State (IS) and identified by private terrorism monitor SITE Intelligence Group on September 13, 2014 purportedly shows British aid worker David Haines dressed in orange and on his knees in a desert landscape speaking to the camera before being beheaded by a masked militant (R). This would be the third such execution in recent weeks, after two US journalists taken hostage in Syria were shown murdered. AFP PHOTO / SITE INTELLIGENCE GROUP / HO === RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / HO / SITE INTELLIGENCE GROUP - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS FROM ALTERNATIVE SOURCES, AFP IS NOT RESPONSIBLE FOR ANY DIGITAL ALTERATIONS TO THE PICTURE'S ===
Image extraite de la vidéo diffusée par Etat Islamique montrant David Haines avant sa décapitation. Image de l’AFP.

 

Comment expliquer le retour en force de l’État Islamique ?

Deux raisons. D’abord, les humiliations subies par les sunnites depuis la mise en place du nouveau régime irakien. Le mot « humiliations » est d’ailleurs faible.  Les milices chiites se sont livrées dans certains quartiers de Bagdad à une véritable « épuration ethnique »… Ensuite, l’échec du Printemps arabe en Syrie. 2011. Bachar Al Assad exploite les divisions confessionnelles de son pays et le flou des aspirations démocratiques de ceux qui font le Printemps ; il lâche les loups : il libère des centaines de combattants salafistes, détenus jusqu’alors dans ses prisons ; flots de sauvages qui vont rejoindre les rangs des organisations fondamentalistes : le Front al Nostra, branche syrienne de Al Qaida ; et Daesh, apparue en 2013, et beaucoup plus ambitieuse que Al Qaida sur la scène du djihadisme mondial.

QUE VEUT DAESH ?

Construire un État avec des frontières géographiques, qui ne seraient plus celles dites de « Sykes-Picot » héritées de la Ière Guerre mondiale. Fonder cet État sur la Loi Islamique, la charia. D’ailleurs, cet État existe déjà : il a ses dirigeants. Le calife a plusieurs visages. Peu importe leurs noms et leurs identités véritables. Ils sont les têtes de l’hydre. Il a  ses « territoires »  : régions oubliées d’Irak et de Syrie ; et il gagne du terrain sur les frontières sud de l’Asie centrale (notamment en Tchétchénie et dans le Caucase). Il gangrène peu à peu l’Afrique. Là-bas, il porte simplement  un autre nom. Il a son organisation bureaucratique : quatre comités consultatifs chargés chacun des questions religieuses, militaires, sécuritaires et de conseil. Cette structure se retrouve à échelle réduite dans 9 provinces de Syrie et dans 7 d’Irak. Un État dans les États. Ou une espèce de cellule cancéreuse qui nécrose petit à petit un corps sain. Ça ne vous rappelle rien… une nation humiliée… qui se relève… et accouche d’un monstre… qui dévore l’Europe et ses enfants dans un processus industriel de destruction….?

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QUI SONT LES DJIHADISTES ?

Une intelligentsia, des têtes pensantes de l’hydre. Certainement. Qui entretiennent le mirage du martyr et du  paradis. Qui donnent aux oubliés des sociétés capitalistes du monde entier une identité, une reconnaissance en leur vendant une responsabilité et un prestige dans une guerre sainte. Et des milliers de soldats du Djihad. Les oubliés de la richesse impérialiste. Des sunnites humiliés. Les laissés pour compte de l’intégration dans leurs pays respectifs. Dont plusieurs centaines d’Européens, comme Mehdi Nemmouche, accusé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles. Comme Ismaël Omar Mostefaï, l’un des kamikazes, Français, du Bataclan…

QUELLES SONT LES RESPONSABILITÉS DE L’OCCIDENT ? DU RESTE DU MONDE ?

Elles sont nombreuses. Et complexes. D’abord, l’Occident a fermé les yeux sur les nombreux dons qui permettent aux terroristes de s’acheter des armes et des véhicules. On soupçonne les monarchies du Golfe, l’Arabie Saoudite, le Qatar. Mais on ne veut pas froisser ces partenaires commerciaux de poids… Les armes ? Elles viennent des États Unis, de Russie, de Chine, de 6 pays Européens… Les rapports de l’ONG Conflict Armament Research sont édifiants… Quant aux véhicules, le Président de l’ONG Counter Extremism Project, Marc Wallace,  a demandé à Toyota une traçabilité plus fiable sur la vente de ses modèles Hilux et Land Cruiser au Moyen Orient.  Ensuite, on ferme les yeux aussi quand Daesh s’empare des réserves de la Banque Centrale de Mossoul, deuxième ville d’Irak. Impôts extorqués dans les zones occupées. Rançons issues des prises d’otage. Dons de fidèles radicalisés…

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Quant à la politique diplomatique, c’est un jeu de stratégie complexe, qui tantôt oppose, tantôt unit des pays appartenant aux anciens blocs est/ouest. Ce jeu d’alliances évoluant au gré des décisions plus ou moins arbitraires de certains chefs d’État. Poutine a par exemple bousculé l’échiquier politique dans cette zone, en soutenant Bachar Al Assad, et en invitant à sa table de négociations les États Unis, l’Arabie Saoudite et la Turquie. L’Iran, l’Irak et son hezbollah chiite, les ennemis d’hier, rejoignent cette coalition. Déplaçant ainsi vers l’Orient la possibilité d’une résolution du conflit en Syrie. Sa stratégie ? Soutenir Assad dans la lutte contre Daesh ; puis laisser aux Syriens le choix d’un successeur à ce dirigeant si décrié. En frappant la Syrie, la France s’est attirée les foudres des deux camps qui divisent  la Syrie… D’où la réponse terrifiante de ce vendredi 13…

la France met de l'huile sur le feu

Comment mener une guerre contre la barbarie tout en protégeant les Droits de l’Homme et en respectant les valeurs de la République et de la Démocratie ? C’est le grand défi de ce conflit véritablement mondial…

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DES TRACES DANS LA MEMOIRE DES MASSES, OU COMMENT LETOT RACONTE CORBIER

En lisant cet article, vous allez certainement commettre trois bonnes actions. D’abord, vous réconcilier avec un artiste étiqueté « public jeunesse », à tort. Ensuite, participer à la production d’un film sans vous ruiner. Enfin, permettre à deux artistes, qui méritent de l’être, de se faire connaître. Et tout ça, sans effort…. Vous êtes prêts ? Alors, lisez jusqu’au bout !

VOUS ÉTIEZ DANS DOROTHÉE ? NON, Á CÔTÉ…

Ça, c’est le titre plein d’humour de son autobiographie publiée en 2012. Celui qui était à côté de Dorothée, dans son illustre Club, de 1987 à 1996, c’est François Corbier. Vous voyez ? Le grand barbu avec une guitare ?

Corbier sur scène wikipedia

C’est l’émission qui l’a rendu populaire. Et pourtant, ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux dans sa vie. Sa vie, il la raconte, donc, dans son autobiographie. Mais sa vie pourrait être vue aussi, dans un film documentaire qui lui est consacré. Et elle mérite d’être connue, sa vie. Et il mérite d’être reconnu, cet artiste, fils spirituel d’un croisement un peu étrange, mais très juteux, entre Brassens et Fluide Glacial. Saviez-vous, par exemple, qu’il a fréquenté tout un tas de cabarets à Paris et en province, avant de se  retrouver au côté de Dorothée, d’Ariane, de Jacky et de Patrick ? Saviez-vous qu’il avait joué dans les usines en grève de 1968, avec Georges Moustaki et Maxime Le Forestier ? Saviez-vous qu’il avait plusieurs cordes à son arc (ou à sa guitare ?) : auteur, compositeur, interprète, chansonnier, acteur, poète quoi ! Saviez-vous que c’est un autre poète, méconnu lui aussi, François Villon, qui lui inspire son pseudonyme ? Saviez-vous que…. J’arrête là. Si vous voulez savoir, et même faire savoir, il vous suffit de lire la suite…

QUAND FÉLIX RENCONTRE FRANÇOIS

Félix Létot, c’est un jeune réalisateur de la région, plein de talent et d’humour, qui n’a peut-être pas eu le temps d’être conditionné par le Club Dorothée, mais qui a eu l’immense plaisir de croiser François Corbier, seul sur la scène de Bercy (!) en 2010. On peut dire que c’est un coup de foudre, comme il peut y en avoir de très beaux au cinéma. La rencontre entre le jeune fou de la caméra et le vieux lion de la scène a lieu.

Félix et Corbier

Et même, Félix réussit à engager Corbier pour un petit rôle, mais essentiel, dans son film Vent de Folie, présenté à Cannes en 2014. François Corbier accepte, avec humour, générosité et talent, d’y incarner le rôle d’un « père et maire ». La bande annonce de ce road movie comique d’une génération tragique ici :

Xilef Productions, c’est la boîte de prod’ de Félix. Il finance comme il peut ses métrages, courts et longs. Et c’est un peu difficile de financer une création artistique quand on veut rester indépendant. Dans tous les sens du terme. Pour réaliser son documentaire sur François Corbier, Félix a donc eu l’idée du crowfunding, comme on dit aujourd’hui. Un financement participatif si vous préférez. C’est le même principe que pour la production d’albums de jeunes chanteurs qui n’ont pas les moyens de produire seuls. C’est pareil. Pour 10 euros, vous devenez producteur d’un film. Vous aurez votre nom au générique ! Et vous aurez l’occasion, en plus, de participer à une projection en avant première, de rencontrer les artistes, d’avoir une copie du film… Un avant goût de ce documentaire poético-comico émouvant consacré à Corbier au titre évocateur : Des Traces dans la mémoire des masses.

Peut-être laisserez-vous, vous aussi, une « trace dans la mémoire des masses » en participant à production de ce film…

Vous êtes partant pour devenir producteur de ce film ? Rendez-vous sur le site de financement participatif, TOUSCOPROD :  ici .

Le site de Xilef Productions (Félix Létot) : .

La page Facebook de Corbier le Documentaire : par ici.

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CONNAISSEZ-VOUS VRAIMENT SAINT MARTIN ?

En ce moment, ne demandez pas aux enfants ce qui se passe le 11 novembre. Ils vous rétorqueront que ce n’est pas le 11 novembre qui compte, mais le 10 ! La Saint Martin. Fête populaire dans le dunkerquois, certes, mais aussi un peu partout en Europe du Nord. Pourquoi un tel engouement ? Qu’est-ce qui dans la vie du personnage a retenu l’attention du temps et des hommes pour que la figure historique devienne légendaire ?

DU GLAIVE À LA CROSSE

Saint Martin, tout le monde le connaît… ou croit le connaître. En soutane épiscopale pourpre ou mauve, coiffé de sa mitre et tenant sa crosse, on le voit chaque dixième jour de novembre arpenter les rues de nos communes du nord du Nord, accompagné de son inénarrable âne. Et distribuant, pour le bonheur des enfants, croquendoules et folaerts, ou volaeren. Au son de la musique et  des chants que tous reprennent en chœur : « Saint Martin, boit du vin, dans la rue des Capucins ». Voilà la figure pittoresque que le folklore populaire a gardé en mémoire et met en scène chaque année depuis le XIXème siècle.

Mais Martin, dont la vie rocambolesque est racontée par Sulpice Sévère en 395, est un homme, avant tout, et un homme extraordinaire. Aujourd’hui, le Pape François, lui qui rejette les ors et les fastes de l’Église, en aurait fait son conseiller. Et nul doute, que Martin serait l’ami de Pierre Rabhi ou soutiendrait la cause des Indignés. En effet, ce soldat de l’Empire romain finissant (sa vie se déroule sur le IVème siècle), adopte la cause des pauvres et des déshérités par un geste qui en fait un saint avant même sa canonisation :

la cape de Martin

 il partage sa cape avec un indigent qui est en train de mourir, littéralement, de froid. Vous me direz, il aurait pu lui filer la cape en entier. Sauf que Martin ne rigolait pas avec le règlement. Et la règle militaire à l’époque voulait que la moitié de l’habit appartînt à l’armée, l’autre au légionnaire. N’empêche qu’il donne, par cette moitié, la totalité de ce qui lui appartient… Pour la petite histoire, le bout de cape en question aurait été acheminé plus tard à la chapelle palatine d’Aix la Chapelle… Ce qui aurait donné d’ailleurs le nom « chapelle » (lieu où l’on garde la c/h/ape du Saint). De  même, Martin donneur de cape aurait été choisi comme patron protecteur des … Capé/tiens.

L’ÉVÊQUE DES PAUVRES

Il épouse alors l’église catholique, balbutiante encore, à cette époque où cultes romains et paganisme font bon ménage dans les campagnes françaises. Il s’entoure du clergé régulier (les moines, qui vivent selon des règles drastiques et dans la pauvreté, comprennent son combat). Le clergé séculier, celui des villes notamment, a trop tendance, à son goût, à s’installer dans le confort…. L’événement majeur pour lui, et pour la légende dorée qui naîtra ensuite, c’est sa nomination comme évêque de Tours. Quel chemin pour cet homme né en Hongrie et amené à présider le lourd évêché de Tours. Et quelle surprise pour les instances religieuses de Tours quand elles constatent que le nouvel évêque est un homme d’action, qui veut revenir à l’esprit de l’Évangile. Pauvreté et générosité. La loi d’amour quoi. Il se met alors en route. On le croise sur les routes de campagne, visitant les plus humbles, leur apportant la bonne parole. Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? Sauf que là, l’évêque Martin veut amener à cette loi d’amour des populations rustres, qui pratiquent encore des cultes païens et adhèrent à des croyances superstitieuses. Il arpente ainsi son évêché, mais pas que. Il sillonne les routes du nord, de la France et de l’Europe. Le culte de Saint Martin est très vivace en Belgique et en Allemagne. Comme le prouve cette sculpture contemporaine de Saint Martin, à Mayence, en Allemagne.

Saint Martin à Mayence

L’évêque des pauvres n’est d’ailleurs pas mort sur son siège épiscopal. Il est mort en pleine mission d’évangélisation, à Candes, près de Tours.

UNE TRADITION DUNKERQUOISE

Et c’est au cours d’une de ses nombreuses campagnes d’évangélisation qu’il se serait retrouvé à …Dunkerque. Et là, vous connaissez la légende. Son âne, le cheval du pauvre comme chacun sait, se serait égaré dans les dunes. Les enfants, figures de l’innocence que Martin voulait raviver dans le culte chrétien, l’aident à retrouver la bête. En récompense de leur persévérance à avancer dans l’obscurité guidés par la lumière (celle de la foi ? de l’amour?), l’homme pieux accomplit un miracle : il transforme les crottes de l’humble animal en petits pains…

La_fete SAINT MARTIN_a_Dunkerque

ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE

Une fête de la lumière. Aussi. Vaincre l’obscurité naissante de l’hiver qui s’approche en cheminant, lanterne à la main. C’est un avant goût du solstice d’hiver, au mitant de l’année, qui annonce le retour progressif de la lumière. La Saint Martin serait comme une répétition générale de ce grand spectacle. Alors, le 10 novembre, au cœur du cortège de lampions, de betteraves et des enfants illuminés de joie, souvenons-nous un peu de cet homme qui, avant d’être un frère de Saint Nicolas et un vieil oncle du père Noël, fut un homme d’amour qui savait s’indigner…

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