DUOS CONFINÉS. OPUS 2.

« Ça fait 5 semaines que je confine comme un vieil oignon. J’en peux plus Gaston. J’en peux plus ! ». Confinement, solitude, ennui, envie de partager, d’écrire, de jouer… Et c’est ce qu’ont fait l’année dernière les auteurs de Duos confinés, opus premier : Pascal Rohart et Juliette Bonenfant, membres du collectif théâtral Les Armateurs. Re confinement et re couvre-feu. Ils ont remis ça. Pascal s’est trouvé une autre partenaire de jeu : Coralie Dupuis. Écrire à distance, s’envoyer des répliques comme des balles, répondre et filer le texte jusqu’à sa fin… L’opus 2 est né, prêt à être édité : Duos confinés… et vaccinés… contre la morosité, bien entendu…

Cette fois-ci, ils se sont imposé une consigne supplémentaire : partir des paroles d’une chanson. Laisse béton, Je suis venu te dire que je m’en vais ou On n’est pas là pour se faire engueuler… L’accroche sonne comme un refrain bien connu mais le dialogue emmène souvent là où on ne s’attend pas. Amours inavouées, scènes de ménage, violences conjugales, meurtres passionnels, pervers narcissiques, homophobie, jalousie, crise de la cinquantaine, et autres couplets sur les relations difficiles entre « Elle », « Lui » et « L’autre ». Variations sur un thème bien contemporain. Gaston, y a l’téléphon qui son, Mathilde est revenue, et entre eux Y a d’la rumba dans l’air ! Le contexte sanitaire apparaît toujours en filigrane dans ces duos, et il exacerbe les relations humaines. La destinée de chacun, de chacune, apparaît plus comique…ou plus tragique…

« On s’fait chier comme des cons dans des boulots de merde, pour s’acheter des choses de merde pour remplir nos vies de merde. ».

La drôle de période dont nous sortons peu à peu a eu le mérite de nous amener à nous recentrer sur l’essentielL’autre. Qui nous a tant manqué…

« Vous êtes seul sur votre chemin. » Et les nouvelles technologies n’ont pas toujours rapproché ceux qui s’aiment… « zoom, mikogo, citrix, go to meeting, fast viewer, webmex meetings, whereby, jitsi meet… (…) C’est pas avec tout le monde qu’on se partage le saucisson de nos jours ! Tout le monde se méfie de tout le monde et tout le monde mange son saucisson tout seul. » Une fois l’écran éteint, « Ça tape sur le système la solitude. ». Sic.

Heureusement, la vie reprend son cours. Les théâtres sont ouverts et les acteurs jouent. Enfin, ceux du collectif Les Armateurs vous proposent une lecture publique de ces Duos confinés, le jeudi 23 septembre à 19h à la BIB, Dunkerque. Les informations sont ici.

Et bientôt, vous pourrez vous régaler à la lecture des 18 textes de ces nouveaux Duos confinés…et vaccinés. Pour vous les procurer, composez le 06 64 80 53 93. Ou bien c’est par .

« Tu crois qu’à l’approche de la cinquantaine, il n’y a que toi pour t’interroger sur notre place dans l’existence. Chacun fait comme il peut et souvent avec pudeur, silence et humilité. »

Evidemment, on connaît la chanson…

LE TEMPS, CETTE « CHOSE » SI RELATIVE…

Alors que le plupart se préparent à réveillonner en petits comités, pandémie oblige,  pour fêter le passage du vieil an à l’année nouvelle, vous êtes-vous déjà interrogés sur le pourquoi de cette tradition ? Et puis, la nouvelle année a-t-elle toujours commencé le 1er janvier ? Et puis encore, tous les peuples de la terre vivent-ils selon le même calendrier ? Zoom sur le temps, et sa relativité…

LE RENOUVEAU

Ce qu’on fête dans l’année nouvelle, c’est un renouveau. Celui de la nature. C’est pourquoi, le nouvel an se situe souvent, dans les régions tempérées, entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps.  Solstice d’hiver : point de bascule de l’année où les jours vont progressivement s’allonger. Mort apparente de la nature, mais gestation du renouveau. Equinoxe : équilibre parfait du jour et de la nuit. Renaissance. Ainsi, le calendrier berbère place le nouvel an au 12 janvier ; le calendrier chinois, entre le 20 janvier et le 19 février. Mais cela n’est valable que sous nos climats. Le temps reste inéluctablement lié à l’espace. La situation géographique, la relation au ciel (astronomie et religion), le nombre de saisons influencent donc le repérage calendaire des êtres humains… Les musulmans, pour ne citer que leur exemple, sont passés à l’année nouvelle du calendrier hégirien le 20 août  dernier… La notion de renouveau, même si elle semble partagée par l’ensemble de l’humanité, ne se manifeste pas partout de la même façon.

calendrier égyptien
Calendrier égyptien.

Ainsi, les anciens Égyptiens commençaient leur année au moment de la crue du Nil, vers le 19 juillet. Pour les Romains d’avant Jules César, c’était les Ides de Mars qui marquaient le début. Un peu comme dans le calendrier perse zoroastrien, qui prenait l’équinoxe de printemps, le 21 mars, comme point de départ de l’année nouvelle. Pour les Hébreux, c’est Roch Hachana, début du calendrier lunaire, fiscal et agricole. Pour les musulmans, c’est aussi à peu près à cette date, puisque leur religion s’appuie aussi sur un calendrier lunaire. Dis-moi quand tu fêtes le nouvel an, je te dirai qui tu es… Calendrier solaire pour les sédentaires. Lunaire pour les peuples à tradition nomade. Solstice, équinoxe. Soleil, lune. Le renouveau n’est pas le même pour tous…

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Calendrier zoroastrien.

L’AN ZÉRO

Et puis, le point de départ n’est pas le même non plus. L’an « zéro ». Pour les musulmans, c’est l’hégire qui marque l’an zéro. L’hégire : le départ du prophète Mahomet de la Mecque pour l’actuelle cité de Médine, et la création de l’Islam. Selon notre calendrier, cet an zéro correspond à notre 16 juillet 622. La France a, elle aussi, connu des soubresauts calendaires : lors de la Révolution Française. Le calendrier républicain entre en vigueur le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793), mais débute le 1er vendémiaire an I (22 septembre 1792), jour de proclamation de la République, déclaré premier jour de l’« ère des Français ». Il sera utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris.

calendrier républicain
Calendrier républicain.

Ainsi, si ce calendrier était resté en vigueur, notre Président de la République nous aurait déjà présenté ses vœux le 22 septembre dernier, et nous serions aux alentours de l’année 228…

Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité.                                                 Albert Einstein, Physicien

DE LA LUNE AU SOLEIL

Et notre calendrier alors, de quand date-t-il ? Remontons aux anciens Romains, puisque notre tradition calendaire en est un héritage. Les Romains avaient placé leur « an zéro » à la création de Rome, en 753 avant JC. D’ailleurs, ils utilisaient l’abréviation AUC après chaque date évoquée. Ab Urbe Condita : « depuis la création de la ville ». Lui-même serait un héritage grec, et lunaire. Une année de 10 mois, de 30 jours chacun, et le premier de l’an tombe en mars ; ainsi septembre est bien le 7ème mois de l’année ;  octobre, le 8ème ;  novembre, le 9ème et décembre, le 10ème. Il faut attendre le roi Numa Pompilius, vers le VIIIème siècle avant JC, pour que soient inventés les mois de janvier et de février. Je vous passe les détails et les calculs, mais il a fallu inventer aussi un « 13ème mois » (et pas rémunéré celui-là !) pour rééquilibrer le nombre de jours par année. Le calendrier est modifié par Jules César,  en 45 av. J.-C., en 709 AUC…  

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Calendrier julien.

Le calendrier julien abolit les mois intercalaires ; il ajoute un jour au mois de septembre, pour rattraper progressivement le retard accumulé par l’ancien calendrier romain républicain. Le calendrier julien apporte une solution plus radicale car non calquée sur le cycle lunaire, et plus durable. Jules César préfère le soleil à la lune…

DE JULES À GRÉGOIRE

Notre calendrier, celui qui rythme nos jours, nos semaines, nos mois et nos années, a été établi en 1582, par le pape Grégoire XIII. D’où son nom : calendrier grégorien. L’an zéro : la naissance de Jésus Christ. Le calendrier grégorien reprend, en grande partie, les divisions du calendrier julien. Mais la grande innovation, c’est l’introduction des années bissextiles. Qui permettent de caler le temps des hommes sur la course du soleil. Qui permettent au printemps de toujours tomber un 21 mars. Qui permettent aux hommes de ne plus perdre leur temps… Ainsi, le calendrier grégorien est officiellement mis en place le vendredi 15 octobre 1582, le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 ! Cette année-là, on passa du 4 au 15 en une nuit ! Évidemment, tous les pays n’adoptent pas ce nouveau calendrier tout de suite. Les pays où dominaient les cultes protestants (l’Angleterre ou la Suède par exemple) mirent du temps à l’adopter. L’astronome Kepler s’amusait à dire que les Protestants préféraient obéir au Soleil qu’au Pape… L’Église orthodoxe, elle aussi, met du temps à adopter ce nouveau calendrier. La Russie vit encore au rythme du calendrier julien jusqu’à la Révolution d’Octobre.

Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l’instant et suspendue entre deux néants.                  Gaston Bachelard, Philosophe et épistémologue

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La course de la terre autour du soleil.

Étrange n’est-ce pas, et vertigineux aussi, de se dire que le temps nous échappe… Que les dates ne sont que des nombres sur des calendriers de papier… Que les années n’ont pas d’importance… Que tout ça est invention humaine… Que seules comptent les courses de la Lune et du Soleil, et le retour du printemps…

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LUCIE, LUCE, LUMIERE

Le 13 décembre, nous fêtons traditionnellement les Lucie. Prénom plein de lumière… Mais qu’est-ce que cette fête vient faire là, dans ce premier tiers du mois de décembre, alors que le solstice d’hiver nous fait miroiter une vraie bascule vers la lumière retrouvée, à peine 11 jours après ? Explications…

Retable de Sainte Lucie. Musée de Contes.
Retable de Sainte Lucie. Musée de Contes.

À LA SAINTE LUCE…

… le jour avance du saut d’une puce. Dicton qui veut dire qu’à partir de la Sainte Lucie, le 13 décembre, le soleil se couche plus tard que la veille dans l’hémisphère nord. Mais il semblerait que l’explication provienne plutôt du passage du calendrier julien au grégorien, qui eut lieu en France le 9 décembre 1582. Le 13 décembre dans le julien correspond à notre époque au 26 décembre, date à laquelle la durée du jour commence à augmenter effectivement. Lucie représente la sainte Lumière qui protège la vue comme les yeux. Lux, lucis, la lumière en latin. Nous sommes à la mi-temps de l’Avent. La lumière va se faire de plus en plus proche. Et la Sainte Lucie est une fête très populaire dans le nord de l’Europe, notamment en Suède, au  Danemark, en Finlande et en Norvège. Pays où l’obscurité règne une bonne partie de l’année. En France ? À Montbéliard, on organise le Défilé des Lumières. En Alsace, Lucie devient Christkindel : une jeune fille vêtue de blanc et portant une chandelle. Elle accompagne Saint Nicolas et le Père Fouettard. Tandis que ce dernier punit les enfants qui n’ont pas été sages, Lucie-Christkindel dresse la liste de leurs bonnes actions pour les récompenser…

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LUCIE DE SYRACUSE

Lucie est une jeune fille qui vécut à Syracuse entre la fin du IIIème et le début du IVème siècle. Elle obtint de Sainte Agathe la guérison de sa mère. Elle distribuait les biens qu’elle possédait aux pauvres et avait fait vœu de chasteté. Ce qui mit très en colère le fiancé à qui elle était promise. On raconte qu’elle se creva les yeux et qu’elle les lui envoya dans une boîte pour se dédire. On raconte que le fiancé éconduit aurait dénoncé Lucie à Dioclétien, qui poursuivait les Chrétiens. Elle montra une résistance sans faille. Et un « miracle » voulut que les soldats romains, qui voulaient l’emmener de force dans un lupanar pour qu’elle perdît sa chasteté, ne purent remuer son corps d’un pouce. On la martyrisa donc autrement : en transperçant sa gorge d’une épée…

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 Bonne fête de la lumière, et ouvrez l’œil… !

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LA DUDH ET LE POLITIQUE

La DUDH et le politique. Ça ressemble au titre d’une fable. Ça pourrait être le titre d’une fable. Dans laquelle la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ratifiée le 10 décembre 1948 (anniversaire !) serait délaissée par un petit homme repu, le politique, satisfait de lui-même, qui aurait oublié qu’être élu, c’est être « au service de ». Et non pas « se servir ». Un petit homme (ou une petite bonne femme) qui aurait oublié que « s’engager » c’est respecter un contrat, moral ou social, avec ceux qui vous ont engagé. Et si on instaurait un examen de passage qui imposerait aux candidats en politique de connaître par cœur…disons…allez, au moins le Préambule et l’article premier de ce texte si beau, si fondamental, si plein de promesses….

dudhLA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME

10 décembre 1948. Les 58 membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) siègent pour la dernière fois à Paris, au Palais de Chaillot. The Universal Declaration of Human Rights est rédigée sous l’égide d’Eleanor Roosevelt, veuve du président américain, avec le concours éclairé du juriste français René Cassin. Malgré sa volonté universaliste, ce texte exprime par endroits la pensée occidentale du XXe siècle dans ses deux volets, communiste et libéral. Il reprend dans les grandes lignes les principes universels de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Mais il est surtout daté, inscrit dans une époque, et manque, pour le coup, d’universalité, si on regarde de près certains articles. L’article sur le mariage, article 16, par exemple, n’aurait eu aucune chance d’être agréé au XXIe siècle, tant par les États qui autorisent la polygamie (inégalité de droits entre les sexes) que par ceux qui légitiment les unions homosexuelles : « À partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution ».

Mais ce texte fondamental a le mérite d’exister… Il dessinait les bases d’une société plus fraternelle, plus respectueuse de l’être humain, après l’horreur des camps, après l’impensable, après la catastrophe, après la barbarie. Relisons-le, en ces temps si troublés.

UN REMPART CONTRE LA BARBARIE

Relisons le Préambule, donc… 

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.

Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme.

Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression.

Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations.

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement.

L’Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

ARTICLE PREMIER

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

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image 2 ( le paon symbolise, traditionnellement, l’orgueil, l’ego… )

Inès, Shaima, Wesley, Djody, Lucie, Livie, Loic et les autres : les relais du Coeur du Collège Jules Verne de Grande Synthe

Ils ont lu et étudié en classe le Discours sur la misère de Victor Hugo, prononcé en 1849 devant les Députés de l’Assemblée Nationale. Ils ont été touchés. Ils ont compris que rien n’avait vraiment changé. Que la misère était toujours à leur porte. Qu’elle était même parfois en train de s’immiscer chez eux… Alors, ils ont eu une grande idée, une idée « magnifique », une idée « sublime », aurait renchéri Hugo, une idée généreuse : organiser une collecte de vivres au sein de leur collège. Ils se sont improvisés Relais du coeur, mais aussi communicants et journalistes, pour battre la campagne autour de leur projet, pour faire battre les coeurs… C’est d’ailleurs leur article qui suit…

LES 4èmes BRANDT ET LES RESTOS DU COEUR :

aidons les personnes dans le besoin !

DONNER POUR SAUVER !!!

L’annonce du projet

Nos professeures, Mme Le Bris et Mme Tricot, nous ont proposé de participer à un projet qui consiste à récolter des dons pour les personnes dans le besoin. Tout ce que nous allons apporter sera donné à l’association, les Restos du cœur. Tous les élèves étaient enthousiastes à l’idée d’organiser ce projet et d’aider ces personnes.

La réalisation du projet

Pour commencer, nous avons constitué 5 groupes d’élèves. Nous nous sommes réparti les tâches :

Deux groupes sont chargés de faire des affiches que nous allons exposer dans tout le collège.

Un autre groupe, de rédiger cet article pour faire parler de notre projet.

Un autre, le diaporama, qui sera diffusé dans le hall de notre collège Jules Verne.

Et le dernier s’occupe des flyers que nous allons distribuer dans toutes les classes.

Notre but est de récolter un maximum de dons pour pouvoir sauver le maximum de personnes.

Les dons que nous allons récolter sont :

  • des conserves,
  • des pâtes, du riz, de la semoule,
  • des légumes secs,
  • des pots pour bébé,
  • et des produits d’hygiène (dentifrice, savon, couches…)

Images : crédits élèves de 4ème Brandt

QUE NOS IDEES SOIENT IMPREGNEES D’ENFANCE…

Lettre de Jean Jaurès aux instituteurs

La Dépêche de Toulouse, 15 janvier 1888

« Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin, ils seront hommes et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse. Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort. Eh ! Quoi. Tout cela à des enfants ! Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler. Je sais quelles sont les difficultés de la tâche. Vous gardez vos écoliers peu d’années et ils ne sont point toujours assidus, surtout à la campagne. Ils oublient l’été le peu qu’ils ont appris l’hiver. Ils font souvent, au sortir de l’école, des rechutes profondes d’ignorance et de paresse d’esprit, et je plaindrais ceux d’entre vous qui ont pour l’éducation des enfants du peuple une grande ambition, si cette grande ambition ne supposait un grand courage. J’entends dire, il est vrai : “A quoi bon exiger tant de l’école ? Est-ce que la vie elle-même n’est pas une grande institutrice ? Est-ce que, par exemple, au contact d’une démocratie ardente, l’enfant devenu adulte ne comprendra point de lui-même les idées de travail, d’égalité, de justice, de dignité humaine qui sont la démocratie elle-même ?” Je le veux bien, quoiqu’il y ait encore dans notre société, qu’on dit agitée, bien des épaisseurs dormantes où croupissent les esprits. Mais autre chose est de faire tout d’abord amitié avec la démocratie par l’intelligence ou par la passion. La vie peut mêler, dans l’âme de l’homme, à l’idée de justice tardivement éveillée, une saveur amère d’orgueil blessé ou de misère subie, un ressentiment et une souffrance. Pourquoi ne pas offrir la justice à des cœurs tout neufs ? Il faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d’enfance, c’est-à-dire de générosité pure et de sérénité. Comment donnerez-vous à l’école primaire l’éducation si haute que j’ai indiquée ? Il y a deux moyens. Il faut d’abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu’ils ne puissent plus l’oublier de la vie et que, dans n’importe quel livre, leur œil ne s’arrête à aucun obstacle. Savoir lire vraiment sans hésitation, comme nous lisons vous et moi, c’est la clé de tout. Est-ce savoir lire que de déchiffrer péniblement un article de journal, comme les érudits déchiffrent un grimoire ? J’ai vu, l’autre jour, un directeur très intelligent d’une école de Belleville, qui me disait : “Ce n’est pas seulement à la campagne qu’on ne sait lire qu’à peu près, c’est-à-dire point du tout ; à Paris même, j’en ai qui quittent l’école sans que je puisse affirmer qu’ils savent lire”. Vous ne devez pas lâcher vos écoliers, vous ne devez pas, si je puis dire, les appliquer à autre chose tant qu’ils ne seront point par la lecture aisée en relation familière avec la pensée humaine. Qu’importent vraiment à côté de cela quelques fautes d’orthographe de plus ou de moins, ou quelques erreurs de système métrique ? Ce sont des vétilles dont vos programmes, qui manquent absolument de proportion, font l’essentiel. J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés, qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement, en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître. Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée, très générale il est vrai, mais très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble. De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation ! Et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine ! Seulement, pour cela, il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu’il enseigne. Il ne faut pas qu’il récite le soir ce qu’il a appris le matin ; il faut, par exemple, qu’il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des astres ; il faut qu’il se soit émerveillé tout bas de l’esprit humain qui, trompé par les yeux, a pris tout d’abord le ciel pour une voûte solide et basse, puis a deviné l’infini de l’espace et a suivi dans cet infini la route précise des planètes et des soleils ; alors, et alors seulement, lorsque, par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d’une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière et l’émotion de son esprit. Ah ! Sans doute, avec la fatigue écrasante de l’école, il vous est malaisé de vous ressaisir ; mais il suffit d’une demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne pas verser dans l’ornière du métier. Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l’intelligence s’éveiller autour de vous. Il ne faut pas croire que ce soit proportionner l’enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment suivant les systèmes, mais qui est indéniable : “Les enfants ont en eux des germes, des commencements d’idées”. Voyez avec quelle facilité ils distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde ; leur âme recèle des trésors à fleur de terre : il suffit de gratter un peu pour les mettre à jour. Il ne faut donc pas craindre de leur parler avec sérieux, simplicité et grandeur. Je dis donc aux maîtres, pour me résumer : lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine, en quelques années, œuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence, il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront. »

Jean Jaurès, professeur de philosophie (et homme politique...)
Jean Jaurès, professeur de philosophie (et homme politique…)

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CDK. 1789. 2019.

Amateurs d’histoire et de musique, ne manquez ce rendez-vous unique à Coudekerque Branche : la commémoration des 230 ans d’existence de la commune, le 14 décembre prochain.

Armoiries de Coudekerque Branche

Ils se sont dépassés pour vous offrir un petit spectacle le 14 décembre 2019, à 15h, à l’Eglise Sainte Thérèse de Coudekerque Branche, rue Ghesquière. Qui « ils » ? Les élèves de l‘Ecole Municipale de Musique et de Danse de Coudekerque Branche, soutenus par les chanteurs de la chorale Allegro. Mais que fêtent-ils ?

Pas Noel, c’est encore trop tôt… Mais les 230 ans d’existence de la Commune de Coudekerque Branche. En effet, le 14 décembre 1789, les habitants de la Branche, qui dépendent encore de la Commune de Coudekerque à l’époque (Coudekerque Village aujourd’hui) se réunissent et décident de se former en municipalité, comme les y autorisent les « Edits des mois d’août 1764 et mai 1765 », et « conformément au décret de l’Assemblée Nationale du douze novembre dernier, sanctionné par lettres patentées de sa Majesté du mois de décembre suivant ». Cette autonomie des 1400 âmes qui constituaient la Branche était une requête des fameux Cahiers de doléances et pétitions rédigés, à la demande du Roi Louis XVI, à partir de janvier 1789 :

Copie de la 1ère page du Cahier de Doléances et pétitions des habitants de la Branche de Coudekerque du 22 mars 1789.

Le 22 mars 1789, au lieu dit du Pont Tournant, au Petit Steendam, dans le cabaret du dénommé Micheaux, des habitants de la Branche de Coudekerque se sont rassemblés, et voilà ce qu’on entend et fait écrire sur le cahier de doléances… :

Doléances et pétitions des habitants de la Branche de Coudekerque, territoire de Dunkerque, à insérer au cahier du Tiers Etat de la Flandre maritime et objets du mandat à donner à Messieurs les Députés aux Etats généraux...

Pour découvrir la suite, rendez-vous le samedi 14 décembre… Les élèves de la classe Arts de la Scène-Théâtre de l’EMMD, animée par Marjorie Tricot, vous raconteront cette fabuleuse histoire. En musique, grâce aux professeurs et aux élèves instrumentistes réunis dans la Sinfonietta, orchestre de l’Ecole, sous la houlette de Ludovic Minne. Et en chansons, grâce à la chorale de l’Ecole, dirigée par Sébastien Blanquart, soutenue par la chorale Allegro.

Affiche de l’événement.

Entrée libre. Venez nombreux !

Merci à M. Régis Jonckherre, « Monsieur Histoire » de la Mairie de Coudekerque Branche, pour sa précieuse collaboration !

Images 1, 2 et 3 : crédits photo Le Mag@zoom.

BLANCHE PEYRON : UNE VICTORIEUSE OUBLIEE

Dans Les Victorieuses, roman publié il y a quelques semaines, Laetitia Colombani (auteure de La Tresse), ressuscite Blanche Peyron, une oubliée de l’histoire de la lutte des femmes contre la précarité. Par la même occasion, elle redonne vie à un établissement méconnu du 11ème arrondissement de Paris : le Palais de la Femme. Retour sur ces deux monuments…

Le Palais de la Femme en 1920.

Situé au 94 rue de Charonne, le Palais de la Femme est une victoire sur l’adversité… De 1641 à 1904, le terrain est occupé par un couvent dominicain des Filles de la Croix. Cyrano de Bergerac serait enterré sous la bibliothèque, comme le rapporte Laetitia Colombani dans son roman :

Elle songe à Cyrano, recueillant les confidences de Christian brûlant d’amour pour Roxane. Au Palais, on dit que le véritable Cyrano de Bergerac est enterré ici, quelque part sous la bibliothèque, et non à Sannois comme le prétendent les biographes. Il aurait trouvé refuge dans le couvent jadis établi sur ce terrain, auprès de sa soeur religieuse…

C’est d’ailleurs par un écrit d’une Soeur anonyme de ce couvent des Filles de la Croix que s’ouvre et se referme le récit de Laetitia Colombani :

J’ai voulu me soustraire du monde, pour mieux en faire partie.

Je suis à la fois en son coeur et loin de lui. (…)

Dans ce cloître où le temps a arrêté son cours,

Je ferme les yeux et je prie.

Je prie pour ceux qui en ont besoin,

Ceux que la vie a blessés, entamés,

Laissés sur le bord du chemin.

Je prie pour ceux qui ont froid, qui ont faim,

Qui ont perdu l’espoir, qui ont perdu l’envie.

Je prie pour ceux qui n’ont plus rien. (XIXème siècle)

A croire que cet endroit de Paris était dévolu dès le XVIIème siècle à une lutte contre la pauvreté. Le couvent est détruit en 1904. En 1910, on bâtit une « maison ouvrière » comme il en existe plusieurs déjà à l’époque, pour héberger les ouvriers célibataires de la capitale. En 1914, ces ouvriers célibataires sont mobilisés ; le bâtiment se transforme alors pendant la Grande Guerre en hôpital ; le Ministère des Pensions y installe ensuite ses bureaux ; en 1924, Blanche Peyron, accompagnée de son époux Albin, veut faire de cet édifice imposant un lieu de refuge pour ces femmes déshéritées qu’elle rencontre régulièrement dans Paris. L’hiver est particulièrement rude cette année-là, et les lieux de refuge sont insuffisants pour accueillir le peuple souffrant de la capitale…

BLANCHE PEYRON : SOLDATE OUBLIEE

Blanche et Albin Peyron.

Tant que les femmes pleureront, je me battrai. Tant que des enfants auront faim et froid, je me battrai (…) Tant qu’il y aura dans la rue une fille qui se vend, je me battrai (…) Je me battrai, je me battrai, je me battrai…

William Booth, fondateur de l’Armée du Salut

Et Blanche se bat… Elle a 17 ans quand elle rencontre à Glasgow Catherine Booth Clibborn, la « Maréchale », l’épouse de William Booth. Que faire de sa vie ? Quel sens lui donner ? Comment être utile en ce monde et contribuer, à sa mesure, à le changer ? Ces paroles sont un détonateur pour Blanche. Fille d’une pieuse écossaise et d’un père pasteur français de l’Eglise Libre de Lyon, elle s’engage dans l’Armée du Salut et commence son oeuvre. Gravissant petit à petit les degrés de cette armée qui lutte contre la précarité, elle s’arrête un jour particulièrement froid de l’hiver 1924 devant ce bâtiment immense, et abandonné, de la rue de Charonne à Paris… L’idée d’en faire un Palais de la Femme, pour la femme, pour toutes celles qui dorment dehors et que le sort a meurtries, jaillit et ne la quitte plus. Avec l’aide de son époux, Albin, Blanche réunit, à force de conférences, d’actions diverses, d’appels aux dons de généreux donateurs, 11 millions de francs de l’époque. L’Armée peut offrir un Palais aux plus démunies… Le nom d’un donateur est inscrit sur chaque porte des 630 chambres. L’une d’entre elle porte le nom de « Blanche Peyron ».

Céramique située dans le porche de l’entrée principale.

Le bâtiment est inauguré en 1926. Blanche est nommée Chevalier de la Légion d’Honneur en 1931. Elle s’éteint d’un cancer généralisé en 1933.

Le roman de Laetitia Colombani retrace l’aventure généreuse de Blanche Peyron. Il se referme sur ces mots d’une Soeur du Couvent des Filles de La Croix, qui nous rappellent que le sens d’une vie réside peut-être dans le salut de celle des autres :

Le temps est venu de m’en aller,

En silence, sur la pointe des pieds.

Je n’emporte rien avec moi.

Je n’ai rien créé ici-bas,

Rien construit, rien produit,

Je n’ai rien enfanté.

Ma vie n’a été qu’une étincelle éphémère

Anonyme, comme tant d’autres, oubliées de l’Histoire.

Une petit flamme, infime et dérisoire.

Qu’importe. Je suis là, tout entière,

Dans le souffle de ma prière. (…)

Donnez de votre temps, donnez de votre argent,

Donnez ce que vous possédez,

Donnez ce que vous n’avez pas.

Quand votre heure aura sonné,

Vous vous envolerez vers des cieux inconnus,

Et vous vous sentirez plus légers.

Car je le dis en vérité :

Tout ce qui n’est pas donné est perdu…

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LEONARD DE VINCI, NI ITALIEN, NI FRANCAIS, HUMANISTE…

Il y a 500 ans, Léonard de Vinci venait s’installer en France, au Clos Lucé, près du château d’Amboise. À la demande d’un roi. François 1er. Pour y observer la nature, y finaliser quelques unes de ses inventions, y poursuivre ses recherches en mécanique, en botanique, en anatomie, en astronomie. Il y apporte sa Joconde, son Saint Jean Baptiste et sa Sainte Anne. La retraite du plus Italien des Français fut bien remplie et bien fleurie. Les roses colorent encore son jardin comme certains préceptes fleurissent encore une pensée tout empreinte de philosophie antique. Aperçu, ici,  de ces roses de l’esprit…

Etude sur la lumière, Léonard de Vinci.
Etude sur la lumière, Léonard de Vinci.

Regarde la lumière et admire sa beauté. Ferme l’œil et observe. Ce que tu as vu d’abord n’est plus et ce que tu verras ensuite n’est pas encore.

Etude des proportions du corps humain selon Vitruve, réalisée par Léonard de Vinci vers 1492.
Etude des proportions du corps humain selon Vitruve, réalisée par Léonard de Vinci vers 1492.

Si cette dépouille extérieure de l’homme (son corps) te paraît merveilleusement ouvragée, considère qu’elle n’est rien, auprès de l’âme qui l’a formée. En vérité, quel que soit l’homme, c’est toujours quelque chose de divin que l’homme incorpore.

L’œil, appelé fenêtre de l’âme, est la principale voie par où notre intellect peut apprécier pleinement et magnifiquement l’œuvre infinie de la nature.

Que les figures, que les couleurs, que toutes les espèces des parties de l’univers soient réduites à un point… quelle merveille que ce point !

Etude anatomique, Léonard de Vinci.
Etude anatomique, Léonard de Vinci.

Cœur : instrument merveilleux, inventé par le Maître suprême. Celui-ci se meut de lui-même et ne s’arrête point, sinon pour toujours.

La rigueur vient toujours à bout de l’obstacle.

Qui marche droit tombe rarement.

Il faut contempler ; il faut penser : qui pense peu se trompe beaucoup.

La Joconde, réalisée entre 1503 et 1506.
La Joconde, réalisée entre 1503 et 1506.

Une journée bien remplie donne un bon sommeil ; une vie bien remplie donne une mort tranquille.

Là où entre la fortune, la jalousie met le siège et s’acharne, et laisse en partant douleur et repentir.

Saint Jean Baptiste, réalisé entre 1513 et 1516.
Saint Jean Baptiste, réalisé entre 1513 et 1516.

On ne peut avoir d’empire plus petit, ni d’empire plus grand que celui qu’on a sur soi-même.

Un génie, un «honnête homme» comme on les surnommera plus tard, ces hommes complets, réalisés dans l’étude des sciences, de la nature et de l’humanité. Artiste et artisan. Léonard de Vinci avait-il un secret ? Oui, la rigueur et la détermination dans le travail. Il écrivait de gauche à droite. Une écriture spéculaire : qu’on peut déchiffrer en regardant dans un miroir. Nul secret à cacher… Juste une paresse que cet acharné de travail s’accorde en tant que gaucher et qui lui permettait, en outre, de ne pas salir ses manches sur l’encre fraîchement inscrite sur le papier…

Clos Lucé, Demeure de Léonard de Vinci, 37 100 Amboise. 02 17 57 00 73.

Le site du Clos Lucé : ici.

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DES TYRANS D’HIER, D’AUJOURD’HUI. DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE. ET DE LA BOETIE…

« Par aventure, dit un jour La Boétie  à son ami Montaigne, n’étais-je point né si inutile que je n’eusse moyen de faire service à la chose publique ?» Jeune homme intelligent, plein d’ardeur, prodige politique de son époque : il intègre, par dérogation,  le Parlement de Bordeaux à 23 ans. La Boétie se passionne pour la politique, au sens noble du terme, et l’humain. Humanisme oblige. Féru, comme beaucoup d’érudits de la Renaissance, de littératures latine et grecque, il tente de comprendre le mécanisme des civilisations pour comprendre la sienne. Il meurt jeune, à 32 ans. Peut-être est-ce le prix à payer pour produire une pensée extraordinairement pertinente, et étonnamment pérenne. Aujourd’hui encore, son Discours de la Servitude volontaire crie de vérité et résonne d’une façon étrangement familière à nos oreilles, plus de 400 ans après sa parution. Non, La Boétie n’est pas né « inutile », et  ce petit ouvrage est le meilleur « service » à rendre « à la chose publique ». De la servitude et des tyrans d’aujourd’hui… c’est par ici…

Phrase extraite du Discours de la servitude volontaire de La Boétie.
Phrase extraite du Discours de la servitude volontaire de La Boétie.

SOYEZ RÉSOLUS DE NE PLUS SERVIR, ET VOUS VOILÀ LIBRES…

Cela paraît si simple… Mais qu’est-ce qui nous empêche de nous libérer du tyran ? Première réponse : la «coutume». Comprenez : les habitudes. La routine dirait-on aujourd’hui. L’homme accepte son asservissement parce que ses parents l’ont accepté avant lui, et parce que tout le monde autour de lui accepte.

C’est cela, que les hommes naissant sous le joug, et puis nourris et élevés dans le servage, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés, et ne pensent point avoir autre bien ni autre droit que ce qu’ils ont trouvé, ils prennent pour leur naturel l’état de leur naissance.

Autre explication ? Le manque de courage. De vaillance. Trop d’indifférence ?… Ou le manque de vertu, au sens où elle est courage de choisir la liberté contre la tyrannie, quel que soit le prix à payer… Mais qui aujourd’hui oserait renoncer à son petit confort pour renoncer aux tyrannies ? Et de quelle tyrannie parlons-nous ? De quels tyrans est-il question ? Hitler, Mussolini, Franco, Bokassa, Robert Mugabe, Denis Sassou N’Guesso, Alexandre Loukachenko, Idriss Déby, Paul Biya, Robert Mugabe, Kim Jon Un, Bachar Al Assad… La triste liste n’est pas exhaustive. Comment s’affranchir de ces tyrans qui sévissent encore aujourd’hui ? Aussi courageux qu’on soit, il est difficile d’admettre qu’on puisse se débarrasser de ces tyrans aussi facilement que La Boétie ne le prône dans son Discours…D’autant que ces hommes forts qui tétanisent des États sont les fantoches des puissances occidentales qui trouvent leur compte, qui satisfont leurs intérêts, en maintenant ces tyrans au pouvoir. Comment être vertueux, pour un État occidental, quand pétrole ou ressources rares sont à la clé ? Nous ne rappellerons pas le rôle honteux de la France dans ses relations avec l’Afrique, la fameuse FrançAfrique ou France à fric comme ironisent certains…Nous renvoyons pour cela à nos articles publiés : ici ou . Et ce mécanisme de corruption à tous les étages, qui permet de maintenir un tyran en place, La Boétie le décrit déjà à son époque :

Ce sont toujours quatre ou cinq qui maintiennent le tyran, quatre ou cinq qui tiennent tout le pays en servage. Toujours il a été que cinq ou six ont eu l’oreille du tyran, et s’y sont approchés d’eux-mêmes, ou bien ont été appelés par lui, pour être les complices de ses cruautés, les compagnons de ses plaisirs, les maquereaux de ses voluptés, et communs aux biens de ses pillages. Ces six adressent si bien leur chef, qu’il faut, pour la société, qu’il soit méchant, non pas seulement par ses méchancetés, mais encore des leurs. Ces six ont six cents qui profitent sous eux, et font de leurs six cents ce que les six font au tyran. Ces six cents en tiennent sous eux six mille, qu’ils ont élevés en état, auxquels ils font donner ou le gouvernement des provinces, ou le maniement des deniers, afin qu’ils tiennent la main à leur avarice et cruauté et qu’ils l’exécutent quand il sera temps, et fassent tant de maux d’ailleurs qu’ils ne puissent durer que sous leur ombre, ni s’exempter que par leur moyen des lois et de la peine.

On reconnaît en filigrane la mécanique infernale qui a organisé le système nazi, qui a entretenu la terreur stalinienne, qui maintient aujourd’hui encore dans le monde de petits chefs aux différents étages de la pyramide du pouvoir dans le monde…

La pyramide du capitalisme.
La pyramide du capitalisme.

LES AUTRES TYRANIES MODERNES

Bien sûr, des tyrannies déguisées prennent le pouvoir ici ou là en Occident. Mais les vraies tyrannies du monde modernes, ne sont-elles pas plus insidieuses ? N’avancent-elles pas sournoisement drapées dans le costume bien pensant de la démocratie de notre vieux monde ? Nos tyrannies modernes ont pour noms : finance, capital, loi du marché, consommation, politique politicienne, injustices sociales… Bill Gates, patron de Microsoft, Amancio Ortega, patron de Zara, Jeff Bezos, patron d’Amazon ou Liliane Bettencourt, patronne de L’Oréal, Bernard Arnault, Gérard Mulliez, Vincent Bolloré se partagent le pouvoir de l’argent, et le pouvoir politique si l’on creuse un peu du côté de leurs accointances avec des tyrans locaux en Afrique par exemple… Nous vous renvoyons pour cela à l’article très intéressant de Frédéric Munier du 11 septembre 2016, publié dans La Revue géopolitique, Diploweb.com :

« Le pétrole est devenu un dieu : il a ses dévots, il a un culte » soulignait l’écrivain Maxime du Camp à la fin du XIXe siècle, alors que débutait la deuxième révolution industrielle. Il relevait alors le prodigieux intérêt porté à l’or noir qui allait devenir en quelques décennies à la fois la principale source d’énergie mais aussi la première marchandise commercée de la planète. Un intérêt dont témoignent aujourd’hui les grandes puissances au chevet de l’Afrique, un continent dont les réserves et la production en pétrole, si elles sont modestes – avec respectivement 7,6% et 9,3% du total mondial – n’en demeurent pas moins décisives à une époque où règnent la diversification de l’approvisionnement et la multiplication des acteurs sur ce marché convoité. Parmi ces derniers, quatre zones/pays totalisent 90% des achats de pétrole africain : l’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Aux yeux de ces grands ensembles et de leurs multinationales, publiques ou privées, l’Afrique représente un intérêt géopolitique majeur, particulièrement pour les pays d’Asie, tard venus sur le marché du pétrole : cela explique notamment leur activisme permanent, sous la forme d’accords de coopération économique, de soutien politique et militaire, jusqu’aux interventions armées qu’ils peuvent y mener. A cet égard, l’Afrique est devenue, en une génération, un véritable terrain de bataille. La suite de cet article : ici.

Et c’est vrai que « coutume » et « manque de courage » nous empêchent de nous affranchir de ces jougs… Nous pourrions aussi évoquer l’abêtissement programmé des masses par ce « pain et ces jeux » modernes que sont les divertissements les plus échevelés et la consommation la plus folle…

La consommation comme servitude consentie, "dictature douce et heureuse"...
La consommation comme servitude consentie, « dictature douce et heureuse »…

Pour conclure, comment changer ce monde-là ? Comment mettre fin au règne de ces tyrans, personnes physiques, ou engrenages financiers et politiques, qui gangrènent notre monde ? Laissons conclure La Boétie :

Mais, ô bon Dieu ! que peut être cela ? comment dirons-nous que cela s’appelle ? quel malheur est celui-là ? quel vice, ou plutôt quel malheureux vice ? Voir un nombre infini de personnes non pas obéir, mais servir ; non pas être gouvernés, mais tyrannisés (…) Apprenons donc quelquefois, apprenons à bien faire ; levons les yeux vers le ciel, ou pour notre honneur, ou pour l’amour même de la vertu, ou certes, apprenons à parler à bon escient…

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