11 NOVEMBRE A COUDEKERQUE BRANCHE : DU DEVOIR DE MEMOIRE

Soleil et ciel bleu. Comme un clin d’œil chaleureux du temps qu’il fait au temps qui passe, pour accomplir le devoir de mémoire. Comme partout en France, la commune de Coudekerque Branche honore, en ce 11 novembre, ses morts. Morts pour la France. Ceux de Douaumont ou Verdun. Morts pour que nous puissions jouir pleinement de notre liberté. Beaucoup d’enfants et de jeunes associés à cette cérémonie. Parce que cent ans après, quand aucun survivant ne peut plus témoigner, transmettre est essentiel.

ADRIAM Charles, AERNOUT Théophile,  BASSIMON Georges, BATTEUR Gaston, BECAM Fernand DEMEESTER Auguste, DEMEULEMEESTER Gustave,  FONTAINE Maurice, MARTEAU Lucien MERCIER Arsène, VLASSEMAN Albert, WAESELYNCK Lucien, WASTIAUW Gabriel, WATBLED Marcel
WEEXSTEEN Robert, WILLAERT Charles … Tous Coudekerquois… Et des dizaines d’autres noms… Voilà ce qui reste de la grande boucherie. Une liste de noms, gravés dans la pierre de nos cimetières.

Monument aux Morts de Coudekerque Branche. Année 1916...
Monument aux Morts de Coudekerque Branche. Année 1916…

Qui se souvient d’eux ? Leurs descendants savent-ils seulement qu’ils ont existé, qu’ils ont été enfants, qu’ils ont aimé, qu’ils sont partis un jour de grand soleil, la fleur au fusil comme ils disent, et qu’ils ne sont jamais revenus. Jamais. Corps aimés et aimants engloutis par la terre de Verdun ou de Douaumont. Ou d’ailleurs sur l’immense champ de bataille de 14-18, labour des volontés et des enthousiasmes les plus acharnés. Pluie de mitrailles et d’obus. Rats nocturnes effrayants. Jeunesse sacrifiée dans la boue des puissances se partageant un monde en déliquescence. Relisez Dorgelès. Relisez Barbusse. Relisez Céline. Découvrez Au revoir là-haut de Lemaître. Lisez Cris de Gaudé. Ou parcourez simplement les archives de votre commune. Ils prendront alors un peu vie dans votre imagination, ces noms gravés dans la pierre. Elle prendra à nouveau chair, cette chair à canon, peuple d’hommes sacrifiés.

Explosion sur un champ de bataille, 14-18.
Explosion sur un champ de bataille, 14-18.

Lisez les lettres de ces poilus. À leurs mères. À leurs fiancées. À leurs femmes. À leurs enfants. Comme l’ont fait les filles et les garçons du Conseil Municipal des Jeunes de Coudekerque Branche. Avec le sérieux qui incombait à cette importante tâche.

28 juin 1916. Mon amour. Je t’écris ces lignes, peut-être les dernières, quelques heures avant de monter à l’assaut. Il s’agit de repousser les Allemands, au prix de n’importe quel sacrifice au-delà du village de Fleury (…) Ni ma main, ni mon cœur ne tremble. Tu sais combien je t’aime. Tous les battements de mon cœur sont à toi, ma tendrement chérie, à nos petits, à l’enfant attendu. Je voudrais vivre pour vous tous, mais si je devais tomber, Dieu pourvoirait à votre bonheur. Car je veux qu’ils vivent, mes enfants, pour honorer la mémoire de leur père, pour le continuer, s’il est besoin, à côté de leur petite mère dont ils sècheront les larmes à force de caresses, tous nos petits anges aimés, y compris celui que tu portes en toi, ma douce et tendre enfant. Reçois un baiser ardent, où je fais passer toute mon âme, toute ma puissance d’aimer, de celui qui n’a jamais, auprès de sa chérie, connu que la joie de vivre. Je pars réconforté et confiant (…) Je te confie et je confie nos petits, Jean, Pol, Bernard, celui ou celle qui naîtra demain, au bon Dieu. Et je demande à ma mère, à mes parents, de se souvenir que si ton mari est mort pour la France, celle qui porte son nom a droit à toute la pitié, ou plutôt toute la justice et à tout l’amour des siens. Armand. France.

Les jeunes du CMJ ont lu des textes touchants, lettres et témoignages de 14-18.
Les jeunes du CMJ ont lu des textes touchants, lettres et témoignages de 14-18.

Puis le drapeau de la commémoration du 1er conflit mondial fut transmis : d’un jeune du collège La Salle à un jeune du collège du Westhoek. Passation de la flamme. Du souvenir. Et puis les enfants de l’école élémentaire Pagnol ont chanté. La Marseillaise bien sûr. Mais aussi une émouvante chanson qui raconte le quotidien d’un poilu…

Passation du drapeau entre jeunes de deux collèges coudekerquois, sous l'œil attentif de M. David Bailleul.
Passation du drapeau entre jeunes de deux collèges coudekerquois, sous l’œil attentif de M. David Bailleul.

Ces jeunes-là, engagés dans la vie de leur cité, savent certainement la chance qu’ils ont de vivre dans un pays en paix. Ils savourent leur chance d’aller à l’école, librement, chaque jour. Ils mesurent leur chance de ne pas devoir quitter leur famille, fusil à l’épaule et fleur au fusil, pour aller disparaître corps et âme dans la boue d’un champ de bataille. Ces jeunes-là le savent certainement. Et ils montrent la voie à d’autres. Commémoration, mémoire. Champ mental du souvenir qui, intact, doit aider à envisager l’avenir pour que plus jamais n’existent les champs de bataille.

Photos du Mag@zoom, sauf image 2.

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