QUAI DU PRELUDE… ACTION !

Moteur demandé. Ça tourne au son. Ça tourne à l’image. Annonce. Quai du Prélude, séquence 20, plan 1, 1ère. Sileeeennnnce…. Action ! Et ça tourne. Dans tous les sens du terme. Dans le bureau d’Olga. Dans le couloir. Dans l’espace cabaret aménagé près du bar. Sur la scène de La Piscine. Autour de Félix Létot, le réalisateur, pour poser câbles, combo et autre mandarine. Film noir. Quai de pluie, piano bar et tontons flingueurs. Quai du Prélude… Atmosphère…

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Régulièrement, l’Atelier culture de l’ULCO, La Piscine, offre la possibilité à des jeunes, et moins jeunes, passionés de pratiques artistiques de travailler avec des professionnels sur un projet. Danse. Théâtre. Chant. Et cinéma, cette fois, avec Félix Létot, jeune réalisateur, pionnier de XILEF Productions. Vous avez vu Vent de Folie ? Son premier long métrage ? Oui ? Non ?! Tant pis pour vous… Y aura peut-être rattrapage, avec la sortie d’un DVD… Pour l’heure, Félix a réuni une trentaine d’étudiants autour d’un projet de film. QUAI DU PRÉLUDE. Un projet dans sa totalité : écriture du scénario, tournage, montage, mixage. Scénaristes, dialoguistes, décorateurs,   accessoiristes, costumiers, preneurs de son, preneurs d’images, intendance… Il en faut, du monde, sur un tournage… On comprend l’importance, et la longueur, du générique. Pierre et JC au son. Pablo, partout où il faut un technicien. Donc partout. Vincent le chef op. Et puis les premiers rôles, tenus par des acteurs professionnels : Maxence Cambron et Christophe Jean. Et tous les autres, invités dans l’aventure. Conscients de cette chance exceptionnelle d’être dirigés par des pros.

Félix Létot, réalisateur.
Félix Létot, réalisateur.

Il y a dans le tournage quelque chose qui s’apparente à la vie dans une fourmilière. Un rituel bien huilé qui se répète à l’infini.

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Vincent, chef opérateur.

Il faut d’abord préparer la scène : câblage pour les projos et les micros. Et puis, les acteurs répètent. Et puis on prend la lumière. On voit comme tout ça rend à l’image. On fait une « méca »… Comprenez une « mécanique » : on joue la scène et on vérifie que tout est ok : son, image, placement des acteurs dans le cadre. Et puis … ça tourne. Une prise. Une 2ème parce qu’y a un couac  au son. Une 3ème parce que le chef op a remarqué une ombre. On change la place d’un comédien. 4ème… 5ème… 6ème… 12ème  prise. Et c’est bon pour le réalisateur. Et pour tout le monde. Alors, on fait une « sécu ». Comprenez une « sécurité ». On assure une dernière prise. Pour être sûr de passer proprement à la postérité. Ici, l’artiste est aussi et d’abord  artisan. La technique est au service de l’esthétique.

Pierre au son
Pierre, ingénieur son.

Au bout d’une journée, tout le monde est vanné. Normal. On comprend. Et le lendemain, on recommence… Le tournage de Quai du Prélude a duré une semaine. Temps record. Défi au temps. D’autant qu’il a fallu faire avec une météo capricieuse.

tournage sur le môle

Le Môle 1 sous la pluie et dans le vent, c’est rude… Une semaine de tournage. Et puis maintenant, la tâche se poursuit : dérushage, montage, mixage… Autre travail de fourmi. Autour de Félix Létot et de ses apprentis réalisateurs de l’ULCO. Là encore un défi au temps. La projection aura lieu mercredi 27 et jeudi 28 avril 2016, à La Piscine.

Mais au fait, on ne vous a pas fait le pitch ? Le voici : ici.

Le site de Xilef Productions : .

Infos et réservation pour la projection : par ici.

images 1, 3, 4 et 5 : photographies réalisées par Laurent WILLIART. Qu’il soit remercié !

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MICHEL DE L’HOSPITAL : LA TOLERANCE COMME PREMIERE DES VERTUS

Touche à tout de la Renaissance, écrivain et poète, juriste, garde des Sceaux, sorte de Super Premier Ministre de Catherine de Médicis, Michel de L’Hospital est un personnage qui mérite d’être connu. Il est mort un 13 mars, de l’année 1573. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir cette figure de la modération en matières politique et religieuse. L’occasion aussi de se demander si la tolérance est bien  « la première des vertus », comme il l’affirmait lui-même…

LE SAGE ET LES FOUS

Portrait de Michel de L'Hospital, réalisé au XVIème siècle.
Portrait de Michel de L’Hospital, réalisé au XVIème siècle.

1560. Un tiers de la noblesse française est réformée. C’est-à-dire protestante. Elle suit la doctrine religieuse du réformateur Calvin. Elle soutient les Condé, maison qui donnera naissance au futur Henri IV, protestant qui deviendra roi de France comme chacun sait. Mais la maison royale demeure catholique. Le tout jeune roi de France, François II (15 ans) vient d’épouser Marie Stuart (tout aussi adolescente). Et tous deux sont soutenus par les Guise, farouches catholiques. Le contexte, vous le reconnaissez : c’est celui, tragiquement historique, des Guerres de Religions, qui déchirent la France depuis les années 1520, et qui ne s’achèvent qu’avec ce siècle, vers 1598. Michel de L’Hospital a donc fort à faire. Huguenot lui-même, il réussit d’abord à empêcher que l’Inquisition ne revienne en force pour poursuivre les « hérétiques ». Puis, il prononce le célèbre Discours de tolérance devant les états généraux d’Orléans, le 13 décembre 1560, dans le vain espoir de rapprocher les Français :  « Tu dis que ta religion est meilleure. Je défends la mienne. Lequel est le plus raisonnable : que je suive ton opinion ou toi la mienne ? Ou qui en jugera si ce n’est un saint concile ? Ôtons ces mots diaboliques, noms de partis, factions et séditions, luthériens, huguenots, papistes, ne changeons le nom de chrétiens ! ». Comprenez : gardons notre désignation commune de « chrétiens », sans distinction. Quelle noble intention ! Malheureusement, notre humaniste, par sa position raisonnable et modérée, ne parvient qu’à échauffer davantage les enragés de pouvoir. Les fous de Dieu. Il échappe de peu aux massacres de la Saint Barthélémy. 24  août 1572. Le jour le plus sanglant de ces guerres de religions. Le jour emblématique du fanatisme à l’œuvre. Michel de L’Hospital en réchappe, donc. Mais son humanisme est meurtri au plus intime. Il se retire des affaires politiques. Il se retire du monde. Il s’éteint quelques mois plus tard.

Statue de Michel de L'Hospital devant le Palais Bourbon.
Statue de Michel de L’Hospital devant le Palais Bourbon.

LA TOLÉRANCE : UNE VERTU ?

Le grand Voltaire désignait  Michel de L’Hospital comme   « le plus grand homme de France, si ce titre est dû au génie, à la science et à la probité réunies. » Essai sur les mœurs et l’esprit des nations.

Voltaire s’est certainement inspiré du Discours de Tolérance de Michel de L’Hospital pour rédiger son Traité sur la Tolérance, paru  1763. Ce texte fondamental, dans l’histoire de la tolérance et dans l’invention de la laïcité en France, vise la réhabilitation de Jean Calas. Ce protestant avait été, à tort, accusé d’avoir assassiné son fils afin d’éviter que ce dernier ne se convertisse au catholicisme. Il fut exécuté malgré l’intervention véhémente, et risquée, de Voltaire.

Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite  lui aussi à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux. Lutte du philosophe contre les « fous de dieu », toujours actifs au Siècle des Lumières … :

Mais en bonne foi, parce que notre Religion est divine, doit elle régner par la haine, par les fureurs, par les exils, par l’enlèvement des biens, les prisons, les tortures, les meurtres, et par les actions de grâces rendues à Dieu pour ces meurtres ? Plus la Religion Chrétienne est divine, moins il appartient à l’homme de la commander.

Et Voltaire de citer d’illustres prédécesseurs pour argumenter son propos :

C’est une impiété d’ôter, en matière de Religion, la liberté aux hommes, d’empêcher qu’ils ne fassent choix d’une Divinité ; aucun homme, aucun Dieu ne voudrait d’un service forcé. (Apologétique, ch. 24.)

Persécuterons-nous ceux que Dieu tolère ? Saint Augustin

Et Voltaire de conclure :

Quand nos actions démentent notre morale, c’est que nous croyons qu’il y a quelque avantage pour nous à faire le contraire de ce que nous enseignons ; mais certainement il n’y a aucun avantage à persécuter ceux qui ne sont pas de notre avis, et à nous en faire haïr. Il y a donc, encore une fois, de l’absurdité dans l’intolérance. Fin du ch. 15 du Traité sur la Tolérance.

Traité sur la Tolérance, Voltaire, 1763.
Traité sur la Tolérance, Voltaire, 1763.

Le Traité sur la tolérance est vraisemblablement toujours d’actualité. En effet, en janvier 2015, à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, l’ouvrage de Voltaire se place au sommet des ventes des librairies un peu partout dans le monde. Ses ventes en France passent de 11 500 en 2014 à 185 000 exemplaires fin 2015…

La tolérance : force des faibles ou faiblesse des forts ? Michel de L’Hospital, Voltaire ont ouvert la voie d’un combat qui paraît sans fin…

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GYNECOLOGIE SANS FRONTIERES. PARCE QUE LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME.

8 Mars. Journée de promotion de l’égalité entre hommes et femmes dans le monde. Cette année, pas envie de rabâcher les sempiternels chiffres de progrès effectués par la gente masculine sur le temps passé à s’occuper des enfants ou à s’adonner aux tâches domestiques. Pas envie de rappeler pour la énième fois que tous les deux jours une femme meurt, en France, des coups reçus par son conjoint. Pas envie de rappeler que les filles sont meilleures à l’école que la garçons et que c’est étonnant qu’on ne les retrouve pas davantage à des postes à responsabilités dans l’entreprise ou la société civile. Même si le « plafond de verre » tend à prendre chaque année un peu plus de hauteur. Félicitons d’ailleurs pour cela toutes celles et tous ceux qui, par leur lutte ou leurs engagements multiples, ont contribué à diminuer l’inégalité dans les conditions de vie et de travail des hommes et des femmes. Tout au moins en France. Parce qu’ailleurs dans le monde ce n’est pas gagné. Rappelons qu’il n’est pas bon de naître fille en Inde où le viol reste majoritairement impuni. Qu’il n’est pas bon d’être femme ou fille dans un pays en guerre : le viol, encore, étant l’arme de guerre la plus destructrice dans le monde. Destructrice de corps. D’esprits. De destins. Brisés.

La femme est souvent une victime invisible.
La femme est souvent une victime invisible.

Et saluons au passage le travail de Denis Mukwege, l’homme qui répare les femmes. Il est étonnant que cet homme-là, décoré de distinctions diverses et variées, n’ait pas encore tout bonnement reçu le Prix Nobel de la Paix. Son portrait : ici.

Fi donc des éternelles statistiques. Des éternelles rengaines féministes aux relents de misandrie. Des stéréotypes séchés et autres clichés jaunis. Parlons plutôt de ceux qui agissent. Pour le bien des femmes. Quelles qu’elles soient. Et où qu’elles soient. LeMag@zoom a décidé de mettre à l’honneur une association qui fête ses 20 ans : Gynécologie sans Frontières. Les objectifs de cette association humanitaire ?

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Protéger les femmes contre les injustices qu’elles peuvent subir. Elles qui ont un rôle si important à jouer dans le développement des pays et dans tous les secteurs d’activité.  L’association se donne donc pour objectif principal de respecter la dignité humaine et de promouvoir la femme dans le monde en agissant sur 3 composantes essentielles : médicale, psychologique et sociale. GSF intervient, en urgence ou sur du long terme,  dans des pays et des secteurs où les infrastructures sont insuffisantes, voire inaccessibles. Burundi. Haïti. Madagascar. Népal. Afghanistan. Jordanie. La liste des lieux de la misère féminine est longue. Et les actions de GSF nombreuses : constructions de dispensaires, de maisons de naissances, voire de maternités, formation de la population locale à la gynécologie, formation de sages femmes, soins pré et post natalité.  Les problèmes abordés concernent ainsi la périnatalité, les souffrances médicales, les violences conjugales ou sexuelles, la discrimination de toute sorte ou encore le statut de la femme au sein de la société.  Excisions et autres mutilations sexuelles. Viols. Contraception. MST. Suivi de grossesse. Soins périnataux. Éducation à la santé. Les thèmes de réflexion et d’action sont nombreux.

Formation des personnels locaux à l'obstétrique.
Formation des personnels locaux à l’obstétrique.

Sages femmes, gynécologues, autres personnels de la médecine, bénévoles… Ils sont nombreux à rejoindre GSF depuis 20 ans. Les manifestations en France se multiplient : colloques, formation de personnels médicaux à l’obstétrique humanitaire, interventions en milieu scolaire pour sensibiliser à la santé des femmes, soirées thématiques avec projections de films.

Devant une maternité, à Lomé, au Togo.
Devant une maternité, à Lomé, au Togo.

Sans oublier la présence quotidienne de GSF à nos portes. En France. Dans les camps de réfugiés de Calais et de Grande Synthe, où la situation des femmes et des enfants est insupportable…

Une mère et son enfant. Camp de réfugiés de Grande Synthe. 2016...
Une mère et son enfant. Camp de réfugiés de Grande Synthe. 2016…

Le 8 mars, et tous les autres jours d’une vie, que nous soyons femmes ou hommes, soyons surtout humains…

Un obstétricien haitien, formé par GSF, porte un bébé qu'il vient de mettre au monde, en Haiti.
Un obstétricien haitien, formé par GSF, porte un bébé qu’il vient de mettre au monde, en Haiti.

Le site de GSF : ici.

La page Facebook de GSF : là.

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MME TASSOU. AU REVOIR MAITRESSE…

Mme Tassou, maîtresse de cm1-cm2, nous a quittés dans un accident de voiture, ce vendredi. Je suis triste. Nous sommes tous tristes…

Mme Tassou, photo de classe 2014-2015.
Mme Tassou, photo de classe 2014-2015.

Elle avait pour réputation d’être gentille et très belle, d’où son surnom « la belle blonde ». Elle nous a apporté beaucoup de choses ; bien sûr le savoir mais aussi l’esprit d’équipe, la bienveillance, le respect et la vie en communauté.

Mme Tassou nous a fait vivre beaucoup d’aventures durant toute sa carrière. Pour ma classe et moi, par exemple, un concours d’escrime, un championnat Des chiffres et des lettres,  les activités avec l’IEM le vendredi matin, sans oublier la sortie au cinéma où l’on a été voir VICE VERSA.

Mme Tassou restera toujours en nous et on ne l’oubliera jamais… Nous pensons à son mari, Yvan, à sa fille Jeanne, et à son petit garçon.

Louise Minne, de L’ÉCOLE QUENEAU

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MONTAIGNE ET SES ESSAIS : DE LA SAGESSE AU QUOTIDIEN

Montaigne est né un 28 février, et c’est un 1er mars, de l’année 1580, qu’il publie ses Essais. L’occasion de revisiter l’œuvre majeure de cet auteur et homme d’action qui a marqué la Renaissance. Indépendant, engagé, l’un des illustres magistrats de Bordeaux formule des préceptes étrangement modernes. Au point que se les répéter régulièrement nous permettrait de traverser le siècle, le nôtre, sans trop d’encombres et d’économiser des dépenses de coach ou de psy… Parce que Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition… A découvrir ou redécouvrir ici…

Edition des Essais de Montaigne et annotations de son auteur.
Edition des Essais de Montaigne et annotations de son auteur.

DE LA MORT ET DE LA LIBERTÉ

Montaigne s’inspire du précepte de Cicéron : « Philosopher c’est apprendre à mourir. » Et la mort, il l’a vue de près, et plus d’une fois dans sa vie : la mort de La Boétie, son meilleur ami, écrivain et humaniste comme lui, mort à 33 ans… Vous vous souvenez :  « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. ». La mort de son père, qu’il vénérait. La mort de 5 de ses 6 enfants (une fille seulement, Léonor, survécut !). La mort qu’il frôle lui-même lors d’un accident de cheval survenu autour de la trentaine. La mort qui le brûle à petit feu, sous la forme de  calculs rénaux douloureux à partir de 50 ans… Survivre à l’amour et à la perte. Comment ? En s’oubliant soi-même. En se détachant de l’ego. Et de tout ce qui « englue » le moi. En se libérant. Stefan Zweig,  (1881-1942), écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien, lecteur de Montaigne, paraphrase et résume huit « commandements » qui permettent à l’homme de  garder son humanité  et de gagner sa liberté : être libre de la vanité et de l’orgueil ; être libre de la croyance et de la superstition ; être libre des convictions et des partis ; être libre des habitudes ; être libre des ambitions et de toute forme d’avidité ; être libre de la famille et des amitiés ; être libre du fanatisme ; être libre devant le destin ; être libre devant la mort…donc… Montaigne avait inscrit ces formules sur une des poutres de sa « librairie ». Nous pourrions les faire figurer nous aussi… sur le frigo par exemple… :

« Seule certitude : rien n’est certain. Et rien n’est plus misérable ni orgueilleux que l’homme. » Pline l’Ancien (écrivain et naturaliste romain du Ier siècle)

« Quel homme peut-il avoir de lui-même grande estime, quand le premier incident venu le réduit à néant ? » Euripide (dramaturge du Vème siècle avant JC)

Montaigne inscrit des préceptes en grec et en latin sur les poutres de sa bibliothèque. Une seul est en français : "Que sais-je?"
Montaigne inscrit des préceptes en grec et en latin sur les poutres de sa bibliothèque. Une seule est en français : « Que sais-je? »

DE L’ÉDUCATION COMME MANUEL DE SURVIE

Montaigne souligne l’importance d’«être né» comme on disait à son époque. C’est à dire d’avoir une éducation. Par les parents bien sûr, qui sont les premiers vecteurs. Mais aussi par la connaissance des Anciens. Seule ce bagage peut apporter un esprit critique. Vous vous rappelez cet idéal humaniste de la Renaissance :  une tête bien faite plutôt que bien pleineMontaigne appréciait les philosophes qui proposaient une morale pragmatique : comment faire face à la mort d’un ami ? Comment s’armer de courage ? Comment se tirer de situations épineuses ? Il se tourne donc volontiers vers les philosophies antiques pour trouver des réponses. Les 3 plus importantes.

Le stoïcisme, école philosophique de la Grèce antique, fondée par Zénon en 301 av. J.-C. Cicéron, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle le diffuseront. Cette philosophie exhorte à la pratique d’exercices de méditation conduisant à vivre en accord avec la nature et la raison, pour atteindre la sagesse et le bonheur envisagés comme ataraxie. Ataraxie, comprenez = absence de troubles, quiétude intérieure, absence de passions qui prend la forme d’une absence de souffrance. Ataraxie, plus de passion… peinard !

L’épicurisme,  école philosophique fondée à Athènes par Épicure en 306 av. J.-C., axée sur la recherche d’un bonheur et d’une sagesse dont le but est la tranquillité de l’âme. Le but de l’épicurisme est d’arriver à un état de bonheur constant, une sérénité de l’esprit, tout en bannissant toute forme de plaisir non utile.  Pour éviter la souffrance, il faut éviter les sources de plaisir qui ne sont ni naturelles ni nécessaires. Le dernier smartphone procure-t-il un plaisir naturel et nécessaire ? L’épicurisme ne prône donc nullement la recherche effrénée du plaisir, comme beaucoup le pensent à tort…

Le scepticisme, doctrine fondée par Pyrrhon, selon laquelle la pensée humaine ne peut déterminer une vérité avec certitude. Il ne s’agit pas de rejeter la recherche, mais au contraire de ne jamais l’interrompre en prétendant être parvenu à une vérité absolue. Son principal objectif n’est pas de nous faire éviter l’erreur, mais de nous faire parvenir à la quiétude, loin des conflits de dogmes et de la douleur que l’on peut ressentir lorsqu’on découvre de l’incohérence dans ses certitudes. Comme disait Jean Gabin (qu’était philosophe finalement : je sais que je ne sais rien !).

Je vous propose donc d’ajouter cette maxime du  stoïcien Epictète sur votre réfrigérateur :

« Ne cherche pas à ce que les événements soient comme tu veux, mais veuille que les événements soient comme ils sont et tu seras dans la sérénité ».

Bibliothèque de Montaigne.
Bibliothèque de Montaigne.

DE L’HUMILITÉ

Enfin, dernier conseils pratiques de survie dans un monde féroce prodigués par ce génial Montaigne : ne philosopher que par accident, c’est à dire au hasard des rencontres, de façon naturelle…Réfléchir à tout et ne rien regretter. Vivre avec tempérance. On dirait aujourd’hui avec modération et modestie :

 « il n’est rien si beau et légitime, que de faire bien l’homme et dûment. Ni science si ardue que de bien savoir vivre cette vie. Et de nos maladies la plus sauvage, c’est mépriser notre être. »

Se ménager des moments de retrait, de solitude, de réflexion, pour ensuite affronter le monde avec plus d’énergie. Et donc savoir être convivial. Savoir vivre avec les autres. S’arracher au sommeil de l’habitudeHalte à la routine !

Et puis surtout : laisser la vie répondre d’elle-même.

« La vie doit être elle-même à soi sa visée, son dessein (= son objectif). »

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UNITED COLORS OF POUNKY LADY

Coloré, bucolique, utopique, rock and roll, et ténébreux. Voilà l’univers de Pounky Lady. Pounky Lady ? Belle comme une œuvre d’art vivante, qui semble tout droit sortie d’un film de Jeunet. Ou  de Tim Burton.  Qui a fait de son apparence la carte de visite de la vie qu’elle mène : joyeuse, enjouée, colorée, atypique, excentrique, chaleureuse. Et généreuse surtout. Peintre et plasticienne aux multiples talents, elle expose à Dunkerque. Jusqu’au 18 mars. Son portrait ici même. En couleurs, évidemment.

Une Lady chez une Miss.
Une Lady chez une Miss.

UNE LADY CHEZ UNE MISS

Pour Audrey's Cupcakes, Lady Pounky signe "JoAnne"
Pour Audrey’s Cupcakes, Lady Pounky signe « JoAnne »

Quand Miss Audrey’s Cupcakes rencontre Pounky Lady sur un salon de voitures anciennes, ça donne des envies et un projet. Celui d’exposer les œuvres de la Lady dans l’univers vintage et sucré de la Miss. Et ça fonctionne : l’Amérique des années 1950 prête son cadre léger aux explosions de couleurs et de lignes de l’univers de Pounky Lady

Cox, ska, rock, skull, Paris, Mexico
Cox, ska, rock, skull, Paris, Mexico

On retrouve dans les tourbillons de sa peinture les vagues de Hosukai, les contrastes de Diego Riviera ou de Van Gogh, les amoncellements engagés de Boltanski, le street art de Banksy, les prouesses lumineuses de Klimt, le chatoiement de Kehinde Wiley et la finesse féminine tout exotique de Frida Kahlo. Justement, le Mexique est une source d’inspiration. Notamment la façon dont les Mexicains fêtent leurs morts le 1er novembre de chaque année. Avec de la joie, de la couleur, des pique nique dans les cimetières, de la lumière et des chants. La Catrina, appelée à l’origine la Calavera Garbancera, figure populaire de la culture mexicaine, fascine Pounky Lady.  Et on retrouve un peu de ses traits dans les visages de femmes de la Lady. Squelette féminin, revêtu de riches atours et souvent chapeauté, ce personnage extraordinaire réconcilie les vivants avec l’étrangeté de la mort.

Skull Mexico.
Skull Mexico.

Étonnant pour une jeune femme pleine de vie et se réclamant du carpe diem des épicuriens ? Pas tellement. Pas du tout même, si on traverse un peu la toile, à la rencontre de l’intimité de Pounky Lady…

DE LADY À JOANNE

Des vampires, des monstres, des déclinaisons de Frankenstein, des squelettes et des crânes…. Des corps torturés à la Schiele ou à la Dürer dans son Apocalypse. Ce sont les vanités que Joanne Goudry, alias Pounky Lady, peint pour conjurer ou sublimer les angoisses de la mort. Celle de proches qu’elle a perdus au fil du temps. Celle des autres encore présents qu’elle aime et s’attend à perdre un jour. C’est peut-être ce qui fascine dans son univers : la représentation colorée et joyeuse d’images de notre finitude. Des vanités quoi. Rappelle-toi que tu es mortel, que tout a une fin. Et profite. Des êtres et de la vie. Elle cite volontiers Horace :

« Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain »

Carpe diem. Voilà ce que semblent nous dire sa Vampire Lady, Skull Mexico ou les amours sacrilèges de Frankenstein. Mais avec légèreté et couleurs. Car la peinture, les collages, les créations d’objets design, sacs, badges ou pièces de mobilier,  de Joanne ne sont absolument pas morbides. Bien au contraire. Ils invitent à la vie. À l’enthousiasme. Au sens premier du terme : à se laisser emporter par un souffle qui nous ravit (dans tous les sens du terme), celui qui a animé Joanne au moment de créer. Cette enfant de Brassens et des Pogues, orpheline de père, fille de la mer, de Malo, peint quand et où ça lui chante. Pas besoin d’atelier. Elle peint là où il y a de la place. Chez elle. Et trimbale son matériel. Acrylique, Canard enchaîné ou  Charlie Hebdo. Et crée quand ça lui chante. Parce que la musique est extrêmement présente dans sa vie. Jim Morrison, par exemple : son premier portrait. Le rock and roll que sa mère lui a appris à danser. Jimmy Hendrix. Et  Patti Smith, la marraine du mouvement punk. Et de Pounky Lady, sa digne descendante

guitare basse
Guitare basse « customisée ».

Joanne avoue qu’elle aurait aimé parler anglais couramment, comme une de ses sœurs qu’elle admire. Pour se fondre encore plus dans cette génération de poètes chanteurs peintres des années 1960-70 née aux États unis ? Pour coller à la langue de Andy Warhol qu’elle admire aussi ? Pas besoin. Le dessin, les lignes et les couleurs sont un langage universel, compréhensible par tous.

Je crois en l’humain. Je suis une personne positive. Et je fais tout ce que je peux pour aider autour de moi, à pette échelle.

Joanne à l'oeuvre
Lady Joanne.

Ce qu’elle enseigne aux élèves dont elle a chaque année la charge. De collège en lycée. De la Sorbonne aux arts floraux, elle a

Lady Joanne...
Lady Joanne…

acquis cette expérience d’artisan et d’artiste, cet art de l’humain qu’elle transmet aux plus jeunes, dans l’amour de la vie et la joie.

Jean Pierre Jeunet ou Tim Burton ?
Jean Pierre Jeunet ou Tim Burton ?

Exposition de ses œuvres chez Audrey’s Cupcakes, 4 rue Dampierre à Dunkerque, du 18 février au 18 mars. Vernissage  jeudi 18 février à 19h.

Page Facebook de Pounky Lady : ici.

Site de Pounky Lady : .

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images 6, 7 et 8 : photos personnelles aimablement et généreusement prêtées par l’artiste. Qu’elle en soit remerciée !

 

L’AMOUR : TOUT UN ART…

Pour les amateurs d’art, pour les amoureux de peinture ou de sculpture, pour les amoureux tout court, Le Mag@zoom fête à sa façon  la Saint Valentin…

Paul de Tarse, 1er siècle : « Si je n’ai pas d’amour je ne suis rien. L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux, il ne se vante point, il ne s’enfle pas d’orgueil. Il ne fait rien de malhonnête. Il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal. Il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne meurt jamais. »

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PASCAL LEROUX : LES COULEURS DU CARNAVAL

La mer et le carnaval. Voilà ce qu’incarne ce grand gaillard au regard clair. L’âme dunkerquoise en fait. Pétrie de générosité sous un abord bourru. Pétrie de tempêtes au large et d’explosions de couleurs sous les cletches et les parapluies. Pascal Leroux, c’est tout ça à la fois. Un marin fier et tendre. Un artiste plein de lumières et de couleurs.

ARTISTE ET ARTISAN

Il est né place Jean Bart. Y a vécu son enfance, avant de s’expatrier à Malo. Enfant de Jean Bart, enfant de la mer, Pascal est d’abord fils de marin. Alors il le devient à son tour. Officier sur les remorqueurs. C’est ça son métier. Autrefois sur le bateau feu Le Sandettie. Aujourd’hui, il brave les tempêtes, en brave qu’il est. « Un métier de passion » comme il dit.

photo en mer
Photo prise du remorqueur par Pascal Leroux.

Et une passion à côté : la peinture. Enfin,  la couleur. Sous toutes ses formes. Toiles, vitrines, maquillages, tee-shirts, décors pour objets aussi éclectiques que des mugs ou des badges. Et puis il y a les figurines, grandes ou petites. Magnifiques ! Pour l’anniversaire des Stekebeilles, association philanthropique de Ghyvelde, les 29 Tambours Majors présents ont reçu chacun une des figurines de Pascal Leroux. Les créations de cette saison ?

figurine de Cacaille
Figurine réalisée pour les 30 ans de service de Cacaille, Tambour Major de Saint Pol sur Mer.

La figurine qu’il a réalisée pour les 30 ans de service de  Cacaille, Tambour Major de Saint Pol sur Mer. Celle de Pompon le Pompier, Tambour Major de Bergues.

Pascal Leroux a remis à Pompon, Tambour Major de Bergues, sa figurine.
Pascal Leroux a remis à Pompon, Tambour Major de Bergues, sa figurine.

Vous connaissez peut-être celle de  Bernard Minne, Tambour Major de Cassel

Figurine représentant Bernard Minne, Tambour Major de Cassel.
Figurine représentant Bernard Minne, Tambour Major de Cassel.

Entre autres. Avec leur aimable autorisation, comme on dit. Et même avec leur encouragement, et pour leur plus grande fierté ! Il a réalisé le logo des Rose Marie de Gravelines (seule association philanthropique carnavalesque féminine), des Hallebardes, et il est pote avec Les Petits Baigneurs et les Prouts ! On trouve ses créations à l‘Office de Tourisme de Dunkerque et à celui de Saint Pol sur Mer. Ainsi qu’au magasin Hon Fleurs à Rosendael. Et chez lui, bien sûr. Où il travaille. A Tétéghem. Fabrique la plupart de ses produits dans son atelier. A l’ancienne. Quand je l’ai rencontré, il était de permission. Il m’a dit « Demain, je fais des mugs » comme d’autres diraient « Demain j’ai piscine ». Sourire.

Pascal Leroux travaille chez lui, dans son atelier.
Pascal Leroux travaille chez lui, dans son atelier.

LES P’TITS BOUTCHES

On peut dire que sa petite entreprise ne connaît pas trop la crise. On retrouve ses badges dans des valises perdues en Savoie et ses porte clés jusqu’à New York ! Les P’tits Boutches, sa société créée en 2007, commence à être reconnue. Les « ptits boutches », pour ceux qui ne parlent pas couramment le dunkerquois, c’est « les petits gamins ». Pascal en a quatre. Qui ont sauté à pieds joints dans le carnaval étant petits. La chaîne WEO a d’ailleurs consacré tout un reportage à la petite famille.

Tahiti : maquillage de Pascal Leroux.
Tahiti : maquillage de Pascal Leroux.

On y voit Pascal Leroux se peindre sur le visage le sacro saint maquillage qui le caractérise. Un décor tahitien. Tahiti, il n’y est jamais allé. Mais son père, marin au long cours, si. Et ce maquillage, c’est comme un hommage au père. Et à la mer. Et à sa patrie : le carnaval. D’ailleurs un maquillage de Pascal Leroux, c’est comme le manuscrit d’un écrivain : c’est unique, et ça commence à valoir de l’or… Comme ses vitrines. Œuvres de l’éphémère.

Vitrine réalisée par Pascal Leroux.
Vitrine réalisée par Pascal Leroux.

Il se souvient avoir dessiné sur une nappe dans une chapelle (de carnaval, hein…) et un an après, le  bout de nappe avait été encadré au mur ! Si tu veux du durable, alors tu commandes un tableau. Allo les P’tits Boutches. Et tu demandes ce que tu veux. Sinon, promène-toi dans les différentes bandes à venir avec un bout de papier et un crayon dans ton cletche, et si tu rencontres l’homme au visage de Tahiti, paie-lui une pinte ! Et n’oublie pas de lui dire en partant « A Noste Kêe ! » Il paraît qu’il sera à la bande de Malo ce dimanche…

Tableau de Pascal Leroux.
Tableau de Pascal Leroux.

LES SECRETS D’UN ARTISTE

Pascal Leroux
Pascal Leroux

Bon vivant et triste aussi, parfois. La vie ne lui a pas fait de cadeaux. Cet autodidacte de 52 ans croit cependant « qu’il n’y a pas de hasard » et qu’on fait souvent « les rencontres dont on a besoin ». Loin des chahuts de la bande, chaque être a finalement ses secrets. Pascal aurait voulu par exemple être photographe, comme son ami Stéphane Rauzada, en première ligne au Paradis… Ou écrire, comme ses amis auteurs Mouna Toujani, Pascal Dessaint et Gilles Charpentier, alias Sam Gave. Même si ses photos, il se les garde pour lui, je peux vous dire qu’elles sont aussi dignes des murs d’une galerie que ses tableaux. Pascal Leroux sait capturer le moment présent. Et « la force des vagues et les couleurs du ciel ».  Il a l’œil. Celui de l’artiste. Et il aime créer. Partir de rien. Du blanc de la toile. Et, à l’instar des fumigènes de son enfance qui illuminaient les vapeurs échappées du  rigodon de la place Jean Bart par un feu d’artifice, il fait exploser les couleurs sur la plage vierge de ses toiles. Je vous souhaite de rencontrer ce marin au cœur tendre et son carnaval de couleurs.

Page facebook des P’tits Boutches : ici.

Le site des Petits Boutches : ici.

Images : toutes les photos de cet article, ainsi que la vidéo, sont la propriété de Pascal Leroux. Qu’il soit remercié pour les avoir aimablement prêtées !

MONSIEUR CADRE ET LE CARNAVAL

Ça sonne comme le titre d’une fable ou d’un conte. Et on n’en est pas loin. C’est une belle histoire d’amour que vit Arnaud Feraille depuis quelques années maintenant. Avec le carnaval de Dunkerque. Arnaud Feraille… Monsieur Cadre… Allons bon, ça ne vous dit rien ? Il se promène sur les bandes et dans les chapelles pour vous tirer le portrait… En voilà un dont personne ne pourra dire qu’il ne peut pas l’encadrer ! Surtout les carnavaleux ! Ils sont plusieurs centaines déjà à s’être fait immortaliser, seuls ou en groupe, par ce photographe généreux. De la Place Jean Bart à la Citadelle, en passant par la bande de Malo, il promène son cadre depuis plusieurs années. Cette fois, c’est de lui qu’on fait le portrait …

ARNAUD FERAILLE, ADOPTÉ !

Ben oui, adopté… parce qu’il est Lillois… Mais attention : pas un de ces touristes qui montent en car pour se mettre minable au bar du bal ou dans une chapelle où qu’il est même pas invité (« où qu’il est » : dialecte dunkerquois ; comprenez « dans laquelle il n’est pas » !). Non, Arnaud Feraille est tombé dans le carnaval il y a longtemps déjà.  Et il a assimilé la rhétorique du carnaval mieux que certains natifs eux-mêmes ! Et à force de fréquenter la plupart des bandes, il est tombé amoureux de cette tradition unique. Son éternel chapeau fleuri sur la tête. Et  son cletche (« cletche » : dialecte dunkerquois ; comprenez « déguisement »)… Mais attention ! Cette année Arnaud innove : il porte désormais un kilt, à l’écossaise

Finie la vieille matante qui portait pourtant 17 ans d’odeurs de sueur, de bière et de hareng….

Arnaud Feraille alias Monsieur Cadre.
Arnaud Feraille alias Monsieur Cadre.

Autre indice : son maquillage représente ce fameux cadre qu’il promène partout… Autre innovation, et autre indice encore pour le reconnaître : il porte en bandoulière des badges et des écussons. Pas n’importe lesquels. Les siens. Fabrications artisanales. Signes distinctifs. Bannières petit format pour témoigner de son attachement à l’humour du carnaval dunkerquois.

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Ses complices de bandes et de chapelles ? Son appareil photo et son cadre. Pour faire des images. Des photos. Des centaines de photos. Plus de 800 par année ! Qu’il ne vend pas. Qu’il offre. C’est que du leutche ! C’est gratuit (ndtr). Une pinte, peut-être, en échange… C’est son cadeau aux carnavaleux qui l’ont adopté. Des portraits. Dans un beau cadre fleuri, qu’il a fabriqué et qu’il rafistole au fil du temps. Cette année, vous y trouverez quelques plumes de faisan. Générosité. Offrir aux familles, aux inconnus, des souvenirs de ces moments festifs uniques. Sans rien en échange.

nous
Anonymes…

PHOTOMA…TANTE !

L’idée du cadre ? Elle vient des mariages. Vous avez tous vu un cadre se promener de groupe en groupe dans les vins d’honneur, et les invités laisser ainsi un souvenir joyeux aux époux. Arnaud Feraille est photographe professionnel. Sans studio. Alors il se déplace. Dans les mariages, essentiellement. Sa rencontre avec François Vandenbunder et Bernard Cartiaux, les auteurs de Photomatante, précise l’idée du cadre. Et son salaire ? Des mercis, plein de mercis, et des messages privés. Et des gens qui demandent même à le rencontrer pour se faire photographier. Tant son travail, qui confine à l’art, est reconnu. Son salaire ? Des amitiés, qui naissent et durent. L’Amicale des Sapeurs Pompiers l’a invité à sa chapelle, si courue ! Des amitiés de carnaval, de celles qui ne s’expliquent pas. Qui sont comme une évidence. Et pas avec n’importe qui : Pascal Leroux, les Prout, les Blues Zoulous, Casquelourd, rien que ça !

Sur la plage de Malo.
Sur la plage de Malo.
Les Noirs encadrés par Arnaud Feraille.
Les Noirs encadrés par Arnaud Feraille.

Yolande et Léon ne lui font même plus le coup de l’intrigue tant ils le connaissent bien. Il est complice évidemment avec Franck Talon et Jean Louis Burnod, autres photographes de génie du carnaval. Et il est copain avec deux tambours majors : Cô Bonnt’che, Tambour Major de Dunkerque s’il vous plaît, et Pouche Lô de Loon Plage. Du beau monde, quoi…  Et les Noirs ! Qui se sont fait prendre en couleurs, presque au complet !

Cô Bonnt'che, Tambour Major de Dunkerque.
Cô Bonnt’che, Tambour Major de Dunkerque.

Un très bon moment m’a déjà été offert en ce début d’année :  j’ai eu l’occasion de monter en nacelle pour « encadrer » Jean Bart après sa grande toilette ; et je dois avouer que, même en tant qu’enfant de Jean Bart « adopté », l’émotion et le plaisir étaient au rendez vous !

Arnaud et Jean Bart...
Arnaud et Jean Bart…

Je reste aussi avec certains « rêves » : une photo des Prout encadrés… une pancarte personnalisée de Léon et Yolande par exemple…

A bon entendeur…

POURQUOI CETTE PASSION POUR LE CARNAVAL ? ET POUR DUNKERQUE ?

Le carnaval, c’est la chute des classes sociales, c’est l’égalité retrouvée. C’est le respect. C’est l’attachement des carnavaleux, les vrais, à leur histoire locale, à l’arrachement des marins, à la Vissherbande, à Cô Pinard, alias Jean Minne, et à son hymne si beau.

Et les belles valeurs du carnaval s’exportent ! À Lille ou dans d’autres villes du Nord Pas de Calais. Et cette année encore à Paris ! Grâce au concert des Prout, le 15 mai 2016. Et Arnaud nous réserve à cette occasion une petite surprise :

J’attends les masquelours au Trocadéro, le dimanche 15 mai  2016, de 15h30 à 17h00, avant le concert des Prout, pour une petite photo encadrée devant la Tour Eiffel.

en cletche à paris

le site d’Arnaud Feraille : ici

sa page Facebook :

la page Facebook de l’événement parisien : par ici

Images : photos aimablement et généreusement mises à disposition par Arnaud Feraille. Qu’il en soit remercié !

LA CHANDELEUR : PETITE LEÇON DE SYMBOLISME

Le 2 février cette année, vous fêterez peut-être la chandeleur en faisant sauter des crêpes. Mais quelle est l’origine de cette tradition ? Et puis pourquoi des crêpes ? Et pourquoi tenir parfois une pièce dans la main ? Réponses dans cet article…

UN ENFANT ET DES CHANDELLES

La chandeleur, fête des chandelles, est une tradition très ancienne. Elle a lieu 40 jours exactement après Noël et commémore le jour où Marie et Joseph sont allés présenter leur premier né, Jésus, au Temple de Jérusalem. Marie, à l’instar de toutes les mères de confession juive, offre un sacrifice au dieu pour le remercier de lui avoir donné un enfant bien vivant.

Présentation de Jésus au Temple, Andrea Mantegna, 1465.
Présentation de Jésus au Temple, Andrea Mantegna, 1465.

Cette pratique rituelle fait référence à un autre épisode de la Bible : celui des Dix Plaies d’Égypte (cf le Livre de L’Exode). Les grenouilles, le Nil ensanglanté, les sauterelles…. vous connaissez. La dernière plaie : dieu fait mourir tous les nouveaux nés d’Égypte, sauf ceux des Hébreux. Ainsi, en mémoire de cet épisode, et dès le IVème siècle, toutes les jeunes mères pratiquent cette action de grâce et présentent leur enfant au Temple, en général 40 jours après leur naissance.

La coutume s’étend rapidement dans le monde chrétien. Au VIIème siècle, à Rome, on organise des processions de pénitence,  à la lumière de cierges (que l’on bénit à partir du Xème siècle). Fête de la lumière :  de ces « chandelles » que sont les cierges. Fête de la lumière :  cet enfant Jésus que Syméon ou Simon, personnage de l’Évangile de Luc, présent le jour de la Présentation de Jésus au Temple, reconnaît  comme « Lumière pour éclairer les nations ».

Syméon, peint par Alexey Yegorov (1830-1840).
Syméon, peint par Alexey Yegorov (1830-1840).

DES PETITS SOLEILS DANS VOTRE ASSIETTE

La crêpe est ronde et dorée, comme un petit soleil, source de lumière. Elle annonce, comme la chandelle, le retour de la lumière qui s’est amorcé au Solstice d’hiver,  auquel est superposée la fête de Noël pour les chrétiens. Et puis, elle est faite, dès le Vème siècle où elle est associée à la fête des chandelles, de froment ou de blé : symbole des moissons futures. D’ailleurs, la pièce qu’on tient souvent dans la main pour faire sauter la première crêpe est une conjuration du mauvais sort, un appel à la prospérité et à l’abondance.

La crêpe ressemble à un petit soleil...
La crêpe ressemble à un petit soleil…

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