LA DERIVE DU TEMPS. ALLONS-NOUS PASSER EN 2016 ?

Alors que le plupart se préparent à réveillonner jeudi prochain pour fêter le passage du vieil an à l’année nouvelle, vous êtes-vous déjà interrogés sur le pourquoi de cette tradition ? Et puis, la nouvelle année a-t-elle toujours commencé le 1er janvier ? Et puis encore, tous les peuples de la terre vivent-ils selon le même calendrier ? Zoom sur le temps, et sa relativité…

LE RENOUVEAU

Ce qu’on fête dans l’année nouvelle, c’est un renouveau. Celui de la nature. C’est pourquoi, le nouvel an se situe souvent, dans les régions tempérées, entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps.  Solstice d’hiver : point de bascule de l’année où les jours vont progressivement s’allonger. Mort apparente de la nature, mais gestation du renouveau. Equinoxe : équilibre parfait du jour et de la nuit. Renaissance. Ainsi, le calendrier berbère place le nouvel an au 12 janvier ; le calendrier chinois, entre le 20 janvier et le 19 février. Mais cela n’est valable que sous nos climats. Le temps reste inéluctablement lié à l’espace. La situation géographique, la relation au ciel (astronomie et religion), le nombre de saisons influencent donc le repérage calendaire des êtres humains… Les musulmans, pour ne citer que leur exemple, sont passés à l’année 1437 en octobre dernier… La notion de renouveau, même si elle semble partagée par l’ensemble de l’humanité, ne se manifeste pas partout de la même façon.

calendrier égyptien
calendrier égyptien

Ainsi, les anciens Égyptiens commençaient leur année au moment de la crue du Nil, vers le 19 juillet. Pour les Romains d’avant Jules César, c’était les Ides de Mars qui marquaient le début. Un peu comme dans le calendrier perse zoroastrien, qui prenait l’équinoxe de printemps, le 21 mars, comme point de départ de l’année nouvelle. Pour les Hébreux, c’est Roch Hachana, début du calendrier lunaire, fiscal et agricole. Pour les musulmans, c’est aussi à peu près à cette date, puisque leur religion s’appuie aussi sur un calendrier lunaire. Dis-moi quand tu fêtes le nouvel an, je te dirai qui tu es… Calendrier solaire pour les sédentaires. Lunaire pour les peuples à tradition nomade. Solstice, équinoxe. Soleil, lune. Le renouveau n’est pas le même pour tous…

calendrier zoroastrien
calendrier zoroastrien

L’AN ZÉRO

Et puis, le point de départ n’est pas le même non plus. L’an « zéro ». Pour les musulmans, c’est l’hégire qui marque l’an zéro. L’hégire : le départ du prophète Mahomet de la Mecque pour l’actuelle cité de Médine, et la création de l’Islam. Selon notre calendrier, cet an zéro correspond à notre 16 juillet 622. La France a, elle aussi, connu des soubresauts calendaires : lors de la Révolution Française. Le calendrier républicain entre en vigueur le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793), mais débute le 1er vendémiaire an I (22 septembre 1792), jour de proclamation de la République, déclaré premier jour de l’« ère des Français ». Il sera utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris.

calendrier républicain
calendrier républicain

Ainsi, si ce calendrier était resté en vigueur, notre Président de la République nous aurait déjà présenté ses vœux le 22 septembre dernier, et nous serions en 217…

Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité.                                                          Albert Einstein, Physicien

DE LA LUNE AU SOLEIL

Et notre calendrier alors, de quand date-t-il ? Remontons aux anciens Romains, puisque notre tradition calendaire en est un héritage. Les Romains avaient placé leur « an zéro » à la création de Rome, en 753 avant JC. D’ailleurs, ils utilisaient l’abréviation AUC après chaque date évoquée. Ab Urbe Condita : « depuis la création de la ville ». Lui-même serait un héritage grec, et lunaire. Une année de 10 mois, de 30 jours chacun, et le premier de l’an tombe en mars ; ainsi septembre est bien le 7ème mois de l’année ;  octobre, le 8ème ;  novembre, le 9ème et décembre, le 10ème. Il faut attendre le roi Numa Pompilius, vers le VIIIème siècle avant JC, pour que soient inventés les mois de janvier et de février. Je vous passe les détails et les calculs, mais il a fallu inventer aussi un « 13ème mois » (et pas rémunéré celui-là !) pour rééquilibrer le nombre de jours par année. Le calendrier est modifié par Jules César,  en 45 av. J.-C., en 709 AUC…  

calendrier julien
calendrier julien

Le calendrier julien abolit les mois intercalaires ; il ajoute un jour au mois de septembre, pour rattraper progressivement le retard accumulé par l’ancien calendrier romain républicain. Le calendrier julien apporte une solution plus radicale car non calquée sur le cycle lunaire, et plus durable. Jules César préfère le soleil à la lune…

DE JULES À GRÉGOIRE

Notre calendrier, celui qui rythme nos jours, nos semaines, nos mois et nos années, a été établi en 1582, par le pape Grégoire XIII. D’où son nom : calendrier grégorien. L’an zéro : la naissance de Jésus Christ. Le calendrier grégorien reprend, en grande partie, les divisions du calendrier julien. Mais la grande innovation, c’est l’introduction des années bissextiles. Qui permettent de caler le temps des hommes sur la course du soleil. Qui permettent au printemps de toujours tomber un 21 mars. Qui permettent aux hommes de ne plus perdre leur temps… Ainsi, le calendrier grégorien est officiellement mis en place le vendredi 15 octobre 1582, le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 ! Cette année-là, on passa du 4 au 15 en une nuit ! Évidemment, tous les pays n’adoptent pas ce nouveau calendrier tout de suite. Les pays où dominaient les cultes protestants (l’Angleterre ou la Suède par exemple) mirent du temps à l’adopter. L’astronome Kepler s’amusait à dire que les Protestants préféraient obéir au Soleil qu’au Pape… L’Église orthodoxe, elle aussi, met du temps à adopter ce nouveau calendrier. La Russie vit encore au rythme du calendrier julien jusqu’à la Révolution d’Octobre.

Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l’instant et suspendue entre deux néants.                  Gaston Bachelard, Philosophe et épistémologue

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Étrange n’est-ce pas, et vertigineux aussi, de se dire que le temps nous échappe… Que les dates ne sont que des nombres sur des calendriers de papier… Que les années n’ont pas d’importance… Que tout ça est invention humaine… Que seules comptent les courses de la Lune et du Soleil, et le retour du printemps…

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JOUR 25. L’AVENTURE SE TERMINE. OU COMMENCE ? RETROSPECTIVE DE NOEL…

Le Mag@zoom, tout au long de cette période de l’Avent, a ouvert, chaque jour, une porte. Sur une surprise. Un événement. Un personnage. Aujourd’hui, les portes du calendrier se referment… Alors, pour ceux qui en ont raté certaines, voici une rétrospective en images et en couleurs. Sous chaque porte colorée, se trouve un lien. Vers un article. Une surprise. Un événement. Un personnage. Cliquez. Beau Noël à toutes et à tous, à chacune et à chacun… Et à bientôt sur La Mag@zoom…

 

L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 24. NOEL, C’EST QUOI ?

Et voilà, nous y sommes : denier jour de l’Avent. Dernier jour d’attente. Pour les petits, et pour les grands. Aussi. Ce soir peut-être réveillonnerez-vous. Dans l’attente du Père Noël ? Dans l’attente de la Messe de Minuit ? Dans l’attente de la naissance du Christ ? Pourquoi fête-t-on Noël ? Pourquoi le 25 décembre, et pas à une autre date ? Et puis « noël », qu’est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi la bûche ? Et pourquoi le Père Noël ? Et puis pourquoi le sapin et les bougies ? Quel rapport avec le petit Jésus dans sa crèche ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur cette étrange, mais très populaire, fête sans jamais avoir osé le demander se trouve dans cet article !

NOËL, ÇA VEUT DIRE QUOI ?

La Nativité, Bendetto Bigordi, XVème siècle
La Nativité, Bendetto Bigordi, XVème siècle

Le mot « noël » est une déformation phonétique du mot latin natalis, qui veut dire « naissance« . Cette fête s’inscrit dans le calendrier liturgique chrétien et commémore la naissance de Jésus Christ, dans la nuit du 24 au 25 décembre de l’an zéro ! C’est le point d’ancrage de notre calendrier. Alors, évidemment, c’est pas aussi précis que ça : les historiens ne sont pas d’accord entre eux, et Jésus serait né entre -7 et 4 de notre ère. Et les chrétiens eux-mêmes ne sont pas non plus d’accord, puisque les orthodoxes font coïncider la naissance de Jésus avec l’Épiphanie, le 7 janvier, selon le calendrier julien. Les catholiques, eux, depuis le Chronographe du Pape Libère en 354, fixent donc la naissance de Jésus Christ dans la nuit du 24 au 25 décembre.  Et la crèche alors, avec ses petits santons, son âne, son bœuf, ses bergers et ses moutons ? Eh bien, toujours selon le texte biblique ( le Nouveau testament, l’Évangile de Luc exactement ), un édit de l’empereur César Auguste, relayé par Hérode dans cette contrée lointaine du Moyen Orient, commandait aux populations de se faire recenser dans leurs villes et villages d’origine. Ainsi, Joseph et Marie ( enceinte jusqu’aux yeux ), prirent la route de Nazareth, en Galilée, pour rejoindre Bethléem en Judée. Marie et Joseph trouvèrent refuge dans  une « crèche », sorte d’étable pour les animaux ; toutes les hôtelleries du coin affichaient complet… Se trouvaient là un bœuf ; l’âne, qui portait Marie pendant le voyage, prit place à ses côtés.  En pleine nuit elle sentit les douleurs de l’enfantement, et mit au monde un beau petit garçon, Jésus, sous le regard ébahi des bergers qui s’étaient eux aussi réfugiés là pour la nuit.

SAPIN, BÛCHE ET PÈRE NOËL

sapinSi Noël est une fête religieuse avant tout, des motifs païens, mais très symboliques,  y sont associés depuis longtemps. Le sapin par exemple. Il n’est pas si profane que ça en fait ! J’explique : au Moyen Âge, sur les parvis des églises, on jouait des mystères, sortes de pièces de théâtre qui racontaient les épisodes religieux les plus importants à une population encore très largement illettrée et inculte. Eh bien, en Alsace, le sapin figurait l‘arbre de vie du Jardin d’Éden dans les représentations de la Genèse. Cette pratique vient peut-être d’ailleurs d’une tradition encore plus ancienne : les Celtes décoraient déjà un arbre, symbole de vie, au solstice d’hiver.

Quant à la bûche, avant d’être un dessert très prisé, glacé ou pâtissier, c’était une vraie bûche de bois, que le chef de famille plaçait, arrosée de vin, de miel ou de sel selon les régions, dans la cheminée. Elle devait se consumer le plus lentement et le plus longtemps possible. Trois jours minimum. Symbole de chaleur, de vie et de renouveau. Elle symbolise la bascule de l’année qui se termine vers l’année nouvelle. Un dicton provençal l’atteste : « Cache le feu ancien ; allume le feu nouveau. »

Mais la star de Noël, le personnage phare de cette fête devenue, hélas, très commerciale, c’est le Père Noël bien sûr ! C’est la création la plus récente de tout ce folklore qui gravite autour de l’ événement. Il apparaît pour la première fois en 1843 dans un récit de Charles Dickens, A Christmas Coral ( Un chant de Noël ).  En France, c’est George Sand qui en parle la première en 1855. A l’origine, la couleur qui le caractérise est le vert, car on le confond encore avec la figure de Saint Nicolas. C’est d’ailleurs pour ça que les Anglo-saxons ont baptisé le Père Noël « Nicolas ». C’est la marque Coca Cola qui popularise le personnage  dans les années 1930 en l’associant au bonheur généré par sa boisson gazeuse…

 

LES CULTES DE LA (RE)NAISSANCE

Mais j’entends déjà les experts, les blasés, les athées  : « Oui, mais les chrétiens n’ont rien inventé ! Noël n’est pas une fête religieuse à l’origine ! Le petit Jésus, la crèche, le sapin, la bûche et le Père Noël, c’est des histoires pour les enfants, moi j’y crois plus. Noël, c’est devenu une fête commerciale ! » Alors, pour vous réconcilier, chers lecteurs experts, blasés ou athées, avec la magie de Noël ( la vraie…), je vous propose un court voyage dans le temps. A l’aube de l’humanité. Pas quand l’hiver s’installe et enveloppe le monde de son manteau de pénombre que  l’homme cherche la chaleur et la lumière. C’est dans la nuit profonde de l’hiver qu’il sent et célèbre le retour progressif de cette lumière : le solstice d’hiver, qui correspond approximativement au 25 décembre, marque le jour le plus court de l’année, la nuit la plus longue. A partir de ce point de bascule, les journées vont commencer à s’allonger progressivement. Et c’est la promesse d’un printemps à venir. Le solstice d’hiver, comme le solstice d’été le 24 juin, sont les deux portes du temps. Les Romains avaient personnifié les deux solstices dans la figure du dieu à deux visages Janus : un regard tourné vers le passé, un autre tourné vers le futur. Les solstices sont fêtés depuis que l’homme est homme, c’est-à-dire sensible au rythme immuable et éternel des saisons et à la course des astres. La naissance, ou renaissance, est bien celle d’un enfant : le monde qui revient progressivement à la vie, à la lumière. Facile ensuite d’y superposer des événements plus ou moins sacrés et festifs : naissance de Mithra, héros d’un culte pratiqué en Asie Mineure, bien avant la naissance du monothéisme ; Saturnales romaines, naissance du Christ… Noël, c’est en fait la natalis solis invicti : la naissance du soleil invaincu… Et ça, c’est magique !

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 23. LE PLUS EGYPTIEN DES FRANCAIS

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. La figure de celui qui ouvrit une voie colossale dans la connaissance du monde antique et de la civilisation égyptienne : Champollion, né un 23 décembre…

LE GÉNIE…

Jean François Champollion naît le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot. Quand on pense que ses grands parents ne savaient pas écrire, que son père était colporteur et qu’il a appris tout seul à lire à l’âge de 5 ans… Né de parents âgés (sa mère avait 49 ans quand elle le mit au monde), il est pris en charge et éduqué par un de ses frères aînés, Jacques Joseph. Il paraît que le petit Jean François n’était pas brillant en orthographe, ni en mathématiques. L’abbé Dussert, qui seconde Jacques Joseph, passionne le petit Champollion pour l’étude des langues anciennes et rares : latin et grec bien sûr, mais aussi hébreu, syriaque, chaldéen, arabe. Il l’initie à l’archéologie.

Statue de Champollion, dans la cour du Collège de France
Statue de Champollion, dans la cour du Collège de France

Et le tour est joué, Jean François Champollion obtient une bourse pour le lycée impérial de Grenoble (actuel lycée Stendhal) ; il se passionne pour l’Égypte au sein de l’Académie Delphinale au côté de son frère Jacques Joseph. En 1807 (il n’a que 17 ans !), il arrive à Paris : il y étudie le copte, suit les cours de langues orientales du Collège de France. Il commence à déchiffrer des copies de papyrus. À l’époque d’ailleurs, les traductions des hiéroglyphes proposées par ses prédécesseurs sont plutôt fantaisistes… À 18 ans, il est nommé professeur adjoint d’histoire à l’Université de Grenoble.

… ET LA PIERRE

Sa carrière est brillante. Et son obsession toute tournée vers la traduction de la pierre de Rosette, découverte par les soldats de Napoléon Ier, dans le delta du Nil, lors de la campagne d’Égypte, en 1798. Vous pouvez la voir aujourd’hui au British Museum. Le même texte écrit dans trois alphabets différents : grec ancien, démotique (l’égyptien parlé) et hiéroglyphes. À partir de 1821, l’étude assidue de ce texte, sa traduction, permettent à Champollion LA découverte majeure ;  il retrouve ce que l’on avait perdu : la signification de ces idéogrammes anciens. La pierre de Rosette devient pierre philosophale : elle ouvre le champ de connaissances infinies sur la civilisation égyptienne, civilisation fondatrice de notre humanité…

Pierre de Rosette
Pierre de Rosette

En 1826, il est nommé conservateur des collections égyptiennes au Musée du Louvre. Et, de 1828 à 1830, il réalise son rêve : il part pour une mission scientifique en Égypte. À son retour, il obtient la chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France. Il meurt un an plus tard…

Quel génie ! Quelle précocité ! Quel amour pour un pays qu’il ne visita que deux ans, à la fin de sa vie… Voici ce qu’il en disait :

Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi.

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 22. NAISSANCE D’UN GENIE

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Aujourd’hui une figure essentielle dans la littérature française : celle de Jean Racine, né un 22 décembre. Portrait.

RACINE, DRAMATURGE ET POÈTE

Jean Racine naît le 22 décembre 1639 en Picardie. Issu d’une famille modeste, il est un modèle de réussite intellectuelle et sociale. Orphelin très tôt, sa grand-mère le fait admettre au couvent janséniste de Port Royal, où il reçoit une instruction classique. Il y étudie le grec, le latin , les auteurs antiques. Et c’est peut-être cette étude assidue du théâtre grec, à travers Sophocle, Euripide et Eschyle, qui le mène à l’écriture théâtrale. Sa rencontre avec Molière et Boileau, dans les années 1660, est décisive pour sa carrière de dramaturge. C’est d’ailleurs Molière et son Illustre Théâtre qui interprètent La Thébaïde et Alexandre le Grand. Les deux hommes se brouillent pour une histoire d’actrice et de cœur : Marquise Du Parc, comédienne favorite de Molière, s’éprend du jeune Racine. Il écrit pour elle Andromaque. La rupture entre les deux hommes est consommée. Et c’est la Troupe de l’Hôtel de Bourgogne qui jouera désormais les pièces de Racine.

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RACINE, HISTORIOGRAPHE DU ROI

À 37 ans, Racine quitte le monde du théâtre et devient, avec Boileau, historiographe du Roi Louis XIV. Quel chemin parcouru depuis La Ferté Milon et le collège de Beauvais ! Sur la demande de Madame de Maintenon, il écrit Esther et Athalie, deux tragédies bibliques, pour les jeunes filles de Saint Cyr. Il meurt à 60 ans.

Petit jeu… Sauriez-vous retrouver les titres des pièces de Racine dont sont extraites ces répliques célèbres ?

Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ?

Je passais jusqu’aux lieux où l’on garde mon fils.
Puisqu’une fois le jour vous souffrez que je voie
Le seul bien qui me reste et d’Hector et de Troie

Tout m’afflige, et me nuit, et conspire à me nuire.

Que le jour recommence, et que le jour finisse, /  Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice.

C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s’est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 21. LES FILLES AU LYCEE

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Aujourd’hui, zoom sur un événement important dans l’histoire de l’égalité entre les sexes : l’entrée des filles au lycée.

VICTOIRE AU LYCÉE

21 décembre 1880 : Camille Sée, député et ami de Jules Ferry, fait voter une loi qui permet aux filles d’accéder à l’enseignement secondaire public. Jusque là, les jeunes filles devaient, pour suivre cet enseignement, se tourner vers les établissements privés et catholiques. Dans les établissements publics, les cours de religion sont alors remplacés par des cours de morale. Progressivement, l’Église n’a plus le monopole sur la vie intellectuelle et spirituelle des filles… L’année suivante, le même Camille Sée fait voter une loi créant une section de formation d’enseignantes à l’École Normale de Sèvres. La mixité n’est pas encore à l’ordre du jour. Il faut donc des femmes pour enseigner aux femmes dans le secondaire.

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Julie-Victoire Daubié, née le 26 mars 1824 à Bains-les-Bains dans les Vosges et morte le 26 août 1874 à 50 ans à Fontenoy-le-Château, est la première femme française ayant obtenu le droit de se présenter au baccalauréat à Lyon en 1861, et la première à l’obtenir le 17 août 1861. C’est aussi la première licencié (sans « e », orthographe de l’époque) ès lettres le 28 octobre 1872. Elle sera journaliste.

ET AUJOURD’HUI ?

Où en est-on aujourd’hui de la formation des filles dans l’enseignement secondaire ? Quelques chiffres et statistiques sur ce site de l’Éducation Nationale : ici. On y apprend que : les filles sont moins souvent en retard scolaire que les garçons, quel que soit le milieu social d’origine. Les filles meilleures en français devancent les garçons en sciences en fin de collège. Après la 3ème, les filles s’orientent davantage vers l’enseignement général et technologique. Les filles font plus des choix d’enseignements littéraires et les garçons d’enseignements scientifiques ou technologiques. Conséquence de ces choix, la mixité est rarement atteinte : 87 % de filles en santé-social et 87 % de garçons en sciences de l’ingénieur. En fin de seconde Générale et Technologique, les choix de séries diffèrent : les filles vont davantage vers les premières ES (économie et social) et L (littéraire) et les garçons vers les premières scientifiques…  ce qui produit, encore une fois, peu de parité dans les séries. 41,5 % des élèves des terminales scientifiques sont des filles.

78 % des filles et 70 % des garçons ont le baccalauréat… À l’université, plus de 70 % de femmes en lettres et en langues, moins de 30 % en sciences fondamentales et en Staps (filière sportive). Peu de filles en classes préparatoires scientifiques et peu de garçons en classes préparatoires littéraires. Des filles plus souvent titulaires de diplômes généraux et des garçons plus souvent titulaires de diplômes professionnels. 44 % de femmes parmi les docteurs et 29 % parmi les ingénieurs. 57 % des docteurs en lettres sont des femmes, 38 % de femmes parmi les docteurs en science. À la sortie du système éducatif, les femmes sont plus diplômées. Pourtant, elles ne sont pas majoritaires sur le marché du travail, occupent souvent des emplois à temps partiel, et gagnent moins que les hommes à diplôme et emploi équivalents dans certaines entreprises encore…

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La convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif, signée pour la période 2013-2018 par six ministres,  s’inscrit dans un fort engagement gouvernemental défini lors du comité interministériel des droits des femmes de novembre 2012.
La convention est articulée autour de trois chantiers prioritaires : 1. Acquérir et transmettre une culture de l’égalité entre les sexes. 2. Renforcer l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes. 3. S’engager pour une plus grande mixité des filières de formation à tous les niveaux d’études. Pour que la parité ne soit plus un vœu pieux…

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 20. A PROPOS D’ABRAHAM ET DE LINCOLN

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Deux figures ce jour. Celle d’Abraham, qui est fêté le 20 décembre. Celle d’un autre Abraham : Lincoln, figure essentielle dans la Guerre de Sécession et dans l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis.

ABRAHAM : PÈRE DE LA MULTITUDE

D’après La Genèse, premier livre de la Bible, Abraham est né en Chaldée, l’Irak d’aujourd’hui. Abraham, s’établit dans l’actuelle Palestine, et Agar, sa servante, lui donne un fils : Ismaël. Alors que Sara, son épouse, et lui-même ont atteint un âge vénérable (99 ans !) Dieu leur annonce qu’ils vont avoir un enfant. Sara donne naissance en effet à un fils : Isaac. Agar et Ismaël fuient alors la jalousie et la colère de Sara. Tout le monde connaît le commandement imposé par Dieu à Abraham pour éprouver sa soumission : il lui demande de sacrifier ce fils né dans la vieillesse.

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Mais Dieu arrête le bras de son serviteur dévoué et transforme Isaac en bouc. Jacob, fils d’Isaac, prend le nom d’Israël, et aura à son tour 12 fils, qui seront à la tête des 12 tribus d’Israël. Les musulmans, quant à eux,  considèrent Ismaël, le premier fils d’Abraham, comme l’ancêtre des Arabes. Abraham, aux origines de deux religions monothéistes, aux origines de deux clans frères, et pourtant fratricides…

ABRAHAM : PÈRE DE L’ABOLITION

En réaction à l’élection d’Abraham Lincoln à la présidence des États-Unis, deux semaines plus tôt, les parlementaires de Caroline du Sud votent à l’unanimité la sécession de leur État le 20 décembre 1860. Ils rejettent par avance l’abolition de l’esclavage.

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Le président sortant, le démocrate James Buchanan, encore en fonction à la Maison Blanche jusqu’au début de l’année suivante, est dépassé par les événements et son manque d’initiative encourage les sécessionnistes du Sud, bientôt imités par dix autres États du Sud. Cette crise débouche sur la Guerre de Sécession. C’est Abraham Lincoln, qui, enfin aux commandes de la fédération, va trouver une issue au conflit. Tout en finesse, en intelligence, en humour et en tolérance. Ce grand président américain est le sujet d’un film de Steven Spielberg sorti en 2013. Dans ce film, l’esclavage n’apparaît qu’en arrière plan. Mais il est l’enjeu de la Guerre de Sécession qui est au cœur du film. Le Nord, abolitionniste, s’oppose, sur le terrain et au Congrès, au Sud, esclavagiste. Abraham Lincoln, campé par un excellent Daniel Day-Lewis, tout flegme et toute sagesse, trouve la voie de la paix, de la réconciliation et surtout de l’abolition. Malgré la corruption. Malgré les préjugés. Trois oscars pour ce film. Ce film : pour comprendre les rouages politiques qui ont permis la fin de l’esclavage aux États Unis. Pour appréhender agréablement ce beau personnage politique. Une bonne idée de cadeau pour Noël…

Et en attendant Noël, un petit présent, une citation du grand Abraham :

De même que je ne voudrais pas être un esclave, je ne voudrais pas être un maître. Telle est ma conception de la démocratie.

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 19. DE MOULIN A MALRAUX

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Et même deux figures aujourd’hui. Jean Moulin. Figure de la Résistance à la barbarie. Qui entra au Panthéon de nos mémoires le 19 décembre 1964. Et André Malraux, qui prononça un discours mémorable à cette occasion.

JEAN MOULIN

Jean Moulin, naît le 20 juin 1899 à Béziers, d’un père professeur d’histoire géographie. Petit fils d’un instituteur franc maçon, et évoluant dans un univers laïc, qui clame haut les valeurs de la République, on comprend alors mieux son engagement comme préfet d’Eure et Loir. On comprend mieux alors son engagement dans la Résistance et ses responsabilités dans le Conseil National de la Résistance. En septembre 1941 en effet, il rejoint l’organisation de résistance de  la France libre à Londres. Il est reçu par Charles de Gaulle à qui il fait un compte rendu de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement. Il est alors envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo. Là, il est torturé par le chef de la Gestapo : Klaus Barbie. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz. Un cénotaphe lui est dédié au Panthéon où se trouvent les tombeaux des grands hommes de la République française. Son corps n’a jamais été identifié avec certitude, et l’urne transférée au Panthéon ne contient que les « cendres présumées de Jean Moulin ».

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ANDRÉ MALRAUX

Écoutez parler les personnalités politiques d’aujourd’hui… Où est le souffle ? Où est le style ? Où sont les talents d’orateur ? Malraux, lui, avait ce talent. Et du transfert des cendres de Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964, on se demande si on retient davantage la portée historique de l’événement ou bien le discours que prononça Malraux à cette occasion.  Ministre de la Culture de 1959 à 1969, sous le règne de De Gaulle, cet autodidacte, aventurier devenu écrivain, galvanise par ses discours mémorables. Écoutez ça…

https://www.youtube.com/watch?v=rCrtMBEnzwA

Et lisez ça…

(…) entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l’un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l’ombre et disparu avec elle – nos frères dans l’ordre de la Nuit…  Commémorant l’anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Ecoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d’anniversaire qui sonneront comme celles d’il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi. » L’hommage d’aujourd’hui n’appelle que le chant qui va s’élever maintenant, ce Chant des partisans que j’ai entendu murmurer comme un chant de complicité (…). Ecoute aujourd’hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C’est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l’an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu’elles reposent avec leur long cortège d’ombres défigurées. Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France…

malraux

 En 1996, pour le 20ème anniversaire de sa mort survenue le 23 novembre 1976, ce sont les cendres de Malraux qui sont à leur tour transférées au Panthéon.

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 18. MAIS QUI ETAIT GATIEN ?

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. Aujourd’hui, celle de Gatien. Puisque c’est sa fête. Une figure chère à la Touraine, mais aussi aux Dunkerquois…par l’entremise d’un certain Saint Martin…

PREMIER ÉVÊQUE DE TOURS

On n’est pas sûr qu’il ait vraiment existé. Et pourtant, il est reconnu comme étant le premier évêque de la chrétienté française. Premier évêque d’une longue liste. Il serait le successeur immédiat de Saint Pierre. Bien avant Saint Saturnin de Toulouse ou Saint Denis de Paris. S’il vous plaît ! Son histoire est racontée par  Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs. Gatien aurait été  envoyé par le Pape Fabien pour évangéliser la Touraine vers 250. Il serait mort, tranquillement, sans être martyre,  vers 300.

saint gatien

DE SAINT GATIEN À SAINT MARTIN

Martin transféra les cendres de Gatien aux côtés de celles de Lidoire, qui lui succéda à l’évêché de Tours, après plus de trente ans de vacance du siège épiscopal. Et on raconte encore que Martin, évêque de Tours à son tour lui-aussi, puis devenu saint et cher aux yeux des Dunkerquois, allait se recueillir très souvent sur la tombe de celui qu’il considérait comme un maître. Gatien.

La cathédrale de Tours a été jusqu’au XIVe siècle dédiée à Saint Maurice. Mais depuis cette époque, elle est communément désignée comme étant la cathédrale Saint-Gatien, sans qu’un changement officiel de dédicace ait été notifié.

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Saint Gatien, que nous fêtons aujourd’hui, est le patron des cathédrales et de leurs bâtisseurs…

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L’AVENTURE DE L’AVENT. JOUR 16. LA MUSIQUE DES ETOILES

L’Avent. Avant quoi ? Comme les enfants, ouvrons chaque jour une petite porte. Vers une surprise que peut nous apporter cette période. Vers une douceur. Un symbole. Une figure. La figure de ce jour est peu connue. Et pourtant, elle accompagne une saga de renommée universelle, voire intergalactique. Il s’agit de la figure de John Williams. La baguette magique de  Star Wars. Le chef d’orchestre de la musique des sphères. Lucas, c’est l’image. Williams, c’est la bande son. Au moment où des millions de fans affluent vers les salles de cinéma pour l’épisode VII, Le Réveil de la Force, découvrons ou redécouvrons ce chevalier symphonique. Portrait.

LA FORMATION D’UNE STAR

60 ans d’écriture, de compositions, d’arrangements. John Williams, qui fêtera ses 84 ans en 2016, est tombé dans la marmite de la musique très tôt. Tubiste, trompettiste, tromboniste, mais surtout pianiste, ce fils de percussionniste forme son premier groupe de jazz à 15 ans. Et compose sa première sonate pour piano à 19 ans. À Hollywood, il commence comme pianiste de studio, et il accompagne des séries TV ou des films de seconde zone. Il se lie d’amitié avec Bernard Herrmann, le compositeur d’Hitchcock. À 24 ans, il intègre l’équipe d’arrangeurs de la Columbia, puis de la Twentieth Century Fox. Il n’oublie pas ses premières amours jazzy et travaille parallèlement avec Doris Day ou Mahalia Jackson.

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UN OSCAR ET DES ÉTOILES

En 1971, la fortune, dans tous les sens du terme, lui sourit : il obtient son premier Oscar pour une adaptation de Un Violon sur le toit. Sa rencontre avec Spielberg est déterminante. Le réalisateur lui demande de composer pour son film fantastique, Les Dents de la mer. Le succès est phénoménal pour les deux hommes, et vaut un deuxième Oscar à Williams. S’ensuit une coopération fructueuse entre le réalisateur et le compositeur :  Rencontres du troisième type (1977), Les Aventuriers de l’arche perdue (1981), E.T. l’extra-terrestre (1982) et Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989), Jurassic Park (1993) et Le Monde perdu : Jurassic Park (1997).

Une étoile est née. Georges Lucas le veut pour sa saga. Il demande à John Williams de s’inspirer de Mendelssohn, de Tchaïkovski et surtout de Wagner, pour composer une bande musicale dans la même veine que celle du film 2001, L’Odyssée de l’espace, film réalisé par Stanley Kubrick en 1968. John Williams compose des musiques aussi grandioses que les images. Et qui donnent la signature du film aussi bien que n’importe quelle réplique célèbre du genre « Je suis ton père »…

Star wars logo

Allez, le mieux, c’est d’écouter. D’abord, le thème principal :

https://www.youtube.com/watch?v=4rQSJDLM8ZE

Et maintenant, une marche aussi célèbre que celle de Radetzky, La Marche Impériale :

https://www.youtube.com/watch?v=OvsJk6Dve3A

Et pour terminer une petite blague : savez-vous pour quand est prévu le retour du Jedi ? Entre Mercredaille et Vendredaille…

Allez, que la force soit avec vous !

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